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Est-il vrai de dire que l'observation directe est loin de suffire pour apprendre à se connaître ? (Pistes de réflexion seulement)

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« éléments de réflexion • Remarquer que les conditions de la connaissance de soi sont toutes spéciales. Une telle connaissance exige une attitude réflexive, un retour de la conscience sur elle-même, qui est tout éloignée de son fonctionnement habituel (généralement tourné vers les objets). Selon Piaget, même pour les introvertis (c'est-à-dire ceux tournés vers leur « intérieur »), il y aurait une certaine façon de « vivre en soi-même », qui appauvrirait « l'analyse et la conscience de soi » loin de nous aider à nous faire prendre conscience de ce que nous serions « réellement ».

L'attitude réflexive est ici d'autant plus difficile à réaliser que, nécessairement, les jugements de valeur se mêlent aux observations (est-il besoin de souligner la partialité de chaque homme envers lui-même ?). D'où, loin d'être aussi « directe », aussi « immédiate » qu'on le prétend souvent, l'observation de soi par soi est souvent faussée par la médiation de l'image idéalisée de nous-mêmes que nous nous formons nécessairement. Il convient enfin de souligner que, contrairement à ce qui a lieu dans l'observation extérieure, sujet observant et objet observé se confondent (en fait, sinon en droit). • Problématique du « moi profond ».

Cf.

Bergson, par exemple, distinguant le « moi superficiel » et le « moi fondamental ». • Problématique instituée par la psychanalyse. — Topique de l'inconscient, pré-conscient, conscient. — Topique du « çà 0, du « surmoi », du « moi ». • Position sartrienne.

Dans L'Être et le Néant (chapitre II), Sartre fait le procès de l'inconscient, pour lui substituer la notion de « mauvaise foi ».

Comment, écrit-il, la censure pourrait-elle refouler sans connaître d'une certaine façon ce qu'elle refoule ? Pour Sartre l'inconscient (entre guillemets) est le produit d'un refus du sujet.

Il est le mode d'une conscience qui se rend étrangère à elle-même.

Alors que chez Freud l'inconscient est l'Autre de la conscience, et qu'on n'y a pas accès en dehors de certaines circonstances, chez Sartre l'inconscient (entre guillemets) procède de la conscience puisque selon lui celle-ci est constitutive de tout ce qu'elle se donne. • Problématique(s) instituée(s) par la sociologie, la psychologie, l'histoire (singulièrement l'histoire dite des mentalités). citations • Sartre : « Comment discernerait-elle les impulsions refoulables sans avoir conscience de les discerner ? Peut-on concevoir un savoir qui serait ignorance de soi ? » • Marrou : « L'histoire nous libère des entraves, des limitations qu'imposait à notre expérience de l'homme notre mise en situation au sein du devenir, à telle place dans telle société à tel moment de son évolution.

La prise de conscience historique réalise une véritable catharsis, une libération de notre inconscient sociologique...

la connaissance de la cause passée modifie l'effet présent...

l'homme se libère du passé qui jusque-là pesait obscurément sur lui non par oubli mais par l'effort pour le retrouver...

» Extrait de : De la Connaissance historique (Le Seuil, p.

272). Introduction La connaissance de soi est longtemps apparue comme un idéal de vie : dans la tradition classique, elle est rendue possible par l'examen intérieur, l'introspection.

Le sujet s'observe et apprend à se connaître par l'étude minutieuse de ses réactions.

Celle-ci ne peut cependant offrir les garanties que l'on attend d'un savoir objectif.

C'est pourquoi il est permis de douter que l'observation de soi suffise pour apprendre à se connaître/"Mais, plus fondamentalement, on peut s'interroger sur le sens exact d'une telle entreprise et ses conditions de possibilité. 1 - Peut-on apprendre à se connaître ? a) L'introspection L'observation directe de soi peut paraître le plus sûr moyen de parvenir à se connaître.

La « vie intérieure », comme le dit l'expression courante, semble ne pouvoir être saisie que par celui qui en est le théâtre.

De là, sans doute, la fortune de l'introspection, dans les premiers balbutiements de la psychologie : chacun est le mieux placé pour s'observer.

On connaît le succès littéraire des œuvres autobiographiques de Montaigne et de Rousseau qui, avec des options différentes, se proposaient, toutes deux, une exploration de leur propre personnalité. Les observations très nombreuses de Montaigne sur ses manières de réagir face à des situations similaires, ou les constats de Rousseau sur son caractère, sont des 'exemples significatifs de cet apprentissage sur soi-même. b) L'objection scientifique La démarche se heurte cependant à un ensemble d'objections, dont certaines ont été formulées très souvent.

Tout d'abord, elle n'offre aucune garantie scientifique.

En effet, elle ne distingue pas le sujet observant et l'objet observé, et ne tient pas compte de la contradiction qui existe à tout instant entre vivre et se regarder en train de vivre.

Peut-on appeler connaissance, l'attitude de Rousseau qui fait retour sur lui-même bien des années après les. »

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