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Est-il possible de combattre l'injustice tout en respectant le droit ?

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« Définition des termes du sujet: Injuste / Injustice: un mal, ce qui est contraire à la loi, une inégalité. RESPECT : Sentiment éprouvé face à une valeur jugée éminente ou absolue, et qui conduit à s'interdire tout ce qui pourrait lui porter atteinte.

Le respect est, selon Kant, le seul mobile subjectif possible de l'action morale désintéressée, c'est-à-dire d'une action déterminée objectivement par la seule représentation de la loi ( ou impératif catégorique).

Le respect est alors ce que l'on doit à autrui en tant que personne morale. JUSTICE: a) Juste reconnaissance du mérite et des droits de chacun. b) Caractère de ce qui est conforme au droit positif (légal) ou au droit naturel (légitime). DROIT: a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail, droit de grève). b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est. c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif). Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.

Le droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine (droit au respect). 1.

Donnez toute leur importance à des termes comme « combattre » et « respecter ».

Les autres termes sont déjà des notions du programme.

La difficulté est donc de saisir la spécificité du sujet, comme toujours.

Or, combattre ,« c'est s'opposer avec les moyens adaptés à la fin poursuivie.

Quelle est cette fin ? Quels sont les moyens ? Dans le contexte du sujet, peut-on parler d'injustice quand il s'agit d'un état de nature ? Il semble a priori que non.

En effet, l'état de nature n'est pas immédiatement un état d'injustice, puisqu'il n'y a pas de justice, c'est-à-dire de législation, de juridiction, qui règle les rapports entre les hommes.

Cependant, dès lors que la situation se dégrade et devient un état de « guerre de chacun contre chacun » (Hobbes), alors on peut parler d'un état de détresse dont il faut sortir.

Mais on est déjà dans un état où l'homme prend conscience de ce que peut être l'injustice. Il faut noter que « le droit dans le sujet, fait d'emblée référence au droit politique.

De ce point de vue, il faut mettre l'accent sur le pouvoir réglé par la législation, plutôt que de faire une analyse successive des différents sens du mot « droit De toute façon, en parlant du droit politique, on est forcément appelé à parler du droit naturel à un moment donné.

Mais cela résulte alors d'une réflexion et non d'un catalogue d'acceptions du concept de droit. Voilà pourquoi le sujet appelle une réflexion simple (et on a intérêt à partir du simple pour amener progressivement la complexité), qui consiste à dire que le droit (moyen) a été institué pour combattre l'injustice (fin), celle-ci étant la conséquence dramatique de l'état de nature (chaos, violence, rapports de force, conflits).

Donc c'est pour cesser de se combattre par la force (ou l'utilisation illimitée du droit naturel de se défendre contre toute agression), que le droit est institué politiquement.

S'il est vrai que l'on peut combattre l'injustice par la force, quand on y est contraint, il est possible, et même nécessaire, de la combattre en respectant le droit.

"Tout en respectant le droit", c'est-à-dire, ici, que non seulement il n'y a pas incompatibilité, mais rapport de cause à effet : respecter le droit équivaut à combattre l'injustice, en soi et hors de soi, par la loi et non par la force, quitte à employer la force légale, publique, au service du droit. Alors, la question paraît étonnante, car on voit mal comment on pourrait combattre l'injustice en dehors du respect du droit.

C'est parce que l'on veut combattre l'injustice que l'on est conduit à respecter le droit.

Car le combat qui se réduit à la force, tant qu'il n'y a pas un état de droit, n'est pas du droit, et le "prétendu droit du plus fort comme dit Rousseau, ne règle pas le problème de l'injustice. "Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir.

De là le droit du plus fort; droit pris ironiquement en apparence, et réellement établi en principe: mais ne nous expliquera-t-on jamais ce mot? La force est une puissance physique; je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets.

Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté; c'est tout au plus un acte de prudence.

En quel sens pourra-ce être un devoir? Supposons un moment ce prétendu droit.

Je dis qu'il n'en résulte qu'un galimatias inexplicable.

Car sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause; toute force qui surmonte la première succède à son droit.

Sitôt qu'on peut désobéir impunément on le peut légitiment, et puisque le plus fort a toujours raison, il ne s'agit que de faire en sorte qu'on soit le plus fort.

Or qu'est-ce qu'un droit qui périt quand la force cesse? S'il faut obéir par force on n'a pas besoin d'obéir par devoir, et si l'on n'est plus forcé d'obéir, on n'y est plus obligé.

On voit donc que ce mot de droit n'ajoute rien à la force; il ne signifie ici rien du tout.

[...].

Convenons donc que force ne fait pas droit, et qu'on n'est obligé d'obéir qu'aux puissances légitimes." ROUSSEAU Le problème à résoudre est le suivant : "le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et. »

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