Est-il dans la nature de l'État de mettre en péril les libertés ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
q
Pour traiter ce sujet, il convient dans un premier temps de distinguer les façons de comprendre ce que
désigne l'Etat.
L'état c'est, en un premier sens, l'ensemble d'une communauté politique organisée et ordonnée
par des lois et des institutions politiques.
Mais l'Etat a pris au XIXe un autre sens.
Il tend à désigner un corps
particulier dans le corps politique, il est une partie de l'état.
q
Ici, il est davantage question de l'Etat comme organisation de type bureaucratique qui a tendance à
administrer, à gouverner.
On pourra cependant revenir dans le devoir sur cette distinction.
La structure
étatique prend corps initialement autour du roi.
Les fonctions administratives qui consistent à prélever les
impôts n'ont pas toujours été un droit royal, c'était aussi une fonction seigneuriale.
q
L'Etat a pour fonction fondamentale la sécurité, il apparaît comme celui qui a, comme l'écrit Weber, le
monopole de la violence légitime.
Il décide la guerre, commande les armées et la police et statue sur la
répartition des richesses.
Un autre de ses fonctions essentielles est de faire respecter la loi.
q Dans ces différents usages, l'Etat se heurte à la liberté humaine mais pour différentes raisons qui engageront
différentes conceptions de la liberté.
Un des enjeux de cette réflexion sera de bien les différencier.
Problématisation :
Parler d'une nature de l'Etat peut renvoyer à sa fonction légale mais aussi à sa volonté propre.
Si l'Etat a
pour fin de faire respecter la loi, il est aussi celui qui les formule et les vote.
L'Etat est composé de différents
pouvoirs qui sont autant de dangers pour les libertés individuelles.
Il faudra aussi interroger le rapport des libertés
individuelles à la liberté collective sans réduire le sujet à cet important rapport.
Il faudra questionner pour y
répondre l'histoire, est-ce que l'on peut constater une tendance de tout Etat à sortir de sa fonction initiale ? L'Etat
comme structure politique spécifique n'est-il pas un danger aussi pour la liberté collective ? Eclaircir ces dangers est
un travail nécessaire pour penser la manière de contrer une éventuelle tendance naturelle de l'Etat.
1.
L'Etat doit sauvegarder la liberté mais a tendance à s'attaquer aux libertés individuelles.
a)
Veiller à faire respecter la loi, éventuellement par la sanction, est une fonction essentielle de l'Etat.
Or
la loi est une limite à la libertéindividuelle comprise comme liberté de faire ce que l'on veut.
Mais cette
limite permet de rendre effective une liberté en un sens plus
noble.
La liberté absolue d'un individu est un obstacle à la liberté
des autres.
Hobbes dans le Léviathan fait du droit naturel une
liberté illimitée que seule l'institution de la République peut limiter.
Au-delà du procès fait à Hobbes d'être un légitimiste, il s'agit pour
Hobbes d'instituer un corps artificiel dans lequel les hommes
peuvent « bouger sans se heurter ».
La liberté d'un est
sauvegardée de la liberté des autres.
A l'état de nature, le droit
naturel à tout se solde par un droit à rien car chacun a autant de
droits sur chaque chose.
En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.
Mais
chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à
subir des autres ce qui leur plaît.
La constitution d'une société
civile et d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté : il
n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.
Chacun
perd de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour
autrui.
Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur
toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était
assuré de ne rien posséder durablement.
L'État garantira la
sécurité d'un droit de propriété limité.
Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace
d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué.
Dans une société civile, seul le
pouvoir de l'État s'arroge ce droit.
Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns
et des autres, de garantir la sécurité de leurs corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des.
»
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