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En quel sens peut-on dire que nos paroles nous trahissent ?

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« Termes du sujet: En quel sens: quelle est la signification, comment comprendre l'expression et donc éviter un contresens: dans quelles limites peut-on accepter ce dire ? Parole La parole est nécessairement individuelle, et suppose un sujet actif.

Par elle on s'approprie une langue.

La parole est ce par quoi le sujet exerce sa fonction linguistique. Partie du programme abordée : Le langage. Analyse du sujet : tin sujet très classique interrogeant sur l'adéquation du langage au propos volontaire et la personnalité profonde du locuteur. Conseils pratiques : Évitez de faire de ce sujet une simple question de cours sur le lapsus selon Freud, ou les actes manqués en général.

Élargissez votre réflexion et demandez-vous en qui une certaine façon de s'exprimer, ou un certain style peuvent êtrte représentatifs ou non d'une personnalité. Bibliographie : ARISTOTE, De l'interprétation, Vrin. FREUD, Introduction d la psychanalyse, Payot. SAUSSURE, Cours de linguistique générale, Fayot. Difficulté du sujet : ** Nature du sujet : Classique. PREMIERES APPROCHES La question renvoie au problème général du langage comme moyen d'expression du sens : le logos (langage) est discours au travers duquel s'énonce l'Être (Cf.

Platon, Le Sophiste : « Le discours est au nombre des genres de l'être »).

Mais la question se pose de la « distance » possible du dire à l'être.

Soit cette distance est minimale (les paroles témoignent convenablement de l'être), soit cette distance est grande (les paroles trahissent le sens) - et par là même nous trahissent (elles sont impuissantes pour dire correctement tout ce que nous avons à dire). Il faut faire jouer également le rapport langage/parole (du même type que société/individu), où la parole renvoie à la dimension individuelle (distinction : langage de l'humanité, langue des personnes d'un même pays, parole individuelle).

La parole d'une personne donnée dit (témoigne de, trahit parce que le fait sans intentionnalité) : 1.

l'appartenance sociale (travaux de la sociolinguistique avec William Labov montrant que les variations linguistiques sont liées aux appartenances sociales), 2.

la position par rapport à l'action (certaines paroles sont des actes.

Cf..

Austin, Quand dire c'est faire), "Nous prendrons donc comme premiers exemples quelques énonciations qui ne peuvent tomber sous aucune catégorie grammaticale reconnue jusqu'ici, hors celle de l'« affirmation » ; des énonciations qui ne sont pas, non plus, des non-sens, et qui ne contiennent aucun de ces avertisseurs verbaux que les philosophes ont enfin réussi à détecter, ou croient avoir détectés : mots bizarres comme « bon » ou « tous » auxiliaires suspects comme « devoir » ou « pouvoir » constructions douteuses telles que la forme hypothétique.

Toutes les énonciations que nous allons voir présenteront, comme par hasard, des verbes bien ordinaires, à la première personne du singulier de l'indicatif présent, voix active.

Car on peut trouver des énonciations qui satisfont ces conditions et qui, pourtant, A) ne « décrivent », ne « rapportent », ne constatent absolument rien, ne sont pas « vraies ou fausses » ; et sont telles quen B) l'énonciation de la phrase est l'exécution d'une action (ou une partie de cette exécution) qu'on ne saurait, répétons-le, décrire tout bonnement comme étant l'acte de dire quelque chose.

(...) Exemples : (E.a) « Oui [je le veux] (c'est-à-dire je prends cette femme comme épouse légitime) » — ce « oui » étant prononcé au cours de la cérémonie du mariage. (E.b) « Je baptise ce bateau le Queen Elisabeth — comme on dit lorsqu'on brise une bouteille contre la coque. (E.c) « Je donne et lègue ma montre à mon frère » — comme on peut le lire dans un testament. (E.d) « Je vous parie six pences qu'il pleuvra demain ». Pour ces exemples, il semble clair qu'énoncer la phrase (dans les circonstances appropriées, évidemment), ce n'est ni décrire ce qu'il faut bien reconnaître que je suis en train de faire en parlant ainsi, ni affirmer que je le fais : c'est le faire.

Aucune des énonciations citées n'est vraie ou fausse : j'affirme la chose comme allant de soi et. »

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