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En quel sens peut-on dire qu'« on expérimente avec sa raison » ?

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« La raison joue-t-elle un rôle, et lequel, dans l'expérience scientifique? Élabore-t-on une théorie à l'issue d'expériences multiples, ou bien, au contraire, ne peut-on expérimenter de manière scientifique qu'en possession d'une hypothèse ou d'une théorie de départ ? Ces questions constituent la problématique de ce sujet. Les connaissances requises pour le traiter sont : • des connaissances philosophiques (le rationalisme, l'empirisme); • des connaissances scientifiques (n'hésitez pas à vous appuyer sur tous les exemples que vous pouvez connaître dans l'histoire des sciences, ou dans votre propre expérience d'étudiant ou d'apprenti) ; • des connaissances sur la méthode utilisée dans les sciences, notamment la fameuse méthode expérimentale définie de manière précise par Claude Bernard au XIXe siècle. [L'homme de science n'est pas un apprenti-sorcier.

Il ne fait pas des expériences au hasard.

D'abord, il observe.

Ensuite, il émet une hypothèse.

Dans un troisième temps, il construit un modèle expérimental.] • La technique, parce qu'elle fait passer la science aux actes, pose le problème de la finalité — voire de la moralité de la science : l'arme nucléaire, par exemple, est-elle seulement la perversion d'un pur et innocent désir de connaître ? ou bien, la science est-elle responsable, dès son principe, des terrifiantes applications qu'on en peut faire ? • Les dangers que font aujourd'hui courir à l'humanité les progrès techniques (cf.

également les manipulations génétiques) mettent-ils en cause l'usage qu'on fait de la science ou la science elle-même ? « L'esprit humain, déclarait Auguste Comte, doit procéder aux recherches théoriques en faisant complètement abstraction de toute considération pratique » (Comte, Cours de philosophie positive, 1830/1842).

Mais est-il possible, et si oui, est-il légitime de procéder de la sorte ? Quelle que soit votre réponse, la question est incontournable dans tout devoir tournant autour de la valeur de la science. L'expérience, prise en elle-même, n'instruit pas "Prenons pour exemple ce morceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche : [...] sa couleur, sa figure, sa grandeur sont apparentes ; il est dur, il est froid [...].

Mais voici que, cependant que je parle, on l'approche du feu ; ce qui y restait de saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe [...].

La même cire demeure-t-elle après ce changement ? Il faut avouer qu'elle demeure, et personne ne le peut nier.

Qu'est-ce donc que l'on connaissait en ce morceau de cire avec tant de distinction ? Certes ce ne peut être rien de tout ce que j'y ai remarqué par l'entremise des sens, puisque toutes les choses qui tombaient sous le goût, ou l'odorat, ou la vue, ou l'attouchement, ou l'ouïe, se trouvent changées, et cependant la même cire demeure." DESCARTES Dans ses Méditations métaphysiques, Descartes expose son cheminement, partant de la nécessité du doute à la première certitude du Cogito, suivie par la garantie d'un savoir enfin possible grâce à la certitude de l'existence de Dieu.

Dans ce passage, extrait de la Méditation seconde, il n'est pas encore parvenu à cette certitude. Ainsi, comment un morceau de cire peut-il être encore de la cire, alors que sous l'action de la chaleur, il change du tout au tout ? Problématique Sous leur apparente stabilité, les choses sont changeantes, au point qu'il est difficile d'en dégager des caractéristiques solides.

Et pourtant, les images diverses par lesquelles je me représente la cire ne sont pas le fait de l'imagination.

Dès lors, qu'est-ce, finalement, que ce morceau de cire ? Un objet doit toujours être identique à lui-même pour être dénommé et connu en tant que tel. Enjeux. »

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