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Du droit ou de la force, lequel est un moyen pour l'autre ?

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« Définition des termes du sujet: FORCE / FORT: a) Principe de puissance ou d'action.

b) Par opposition au droit: recours à la contrainte pour faire respect un pouvoir illégitime.

c) Droit du plus fort: conception qui fait reposer l'autorité du chef sur sa supériorité physique.

d) Fort: qui possède la force au sens fort ou au figuré.

Opposé à faible. MOYEN: Ce qui sert à la réalisation d'une fin: "La fin justifie les moyens." DROIT: a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail, droit de grève). b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est. c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif). Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.

Le droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine (droit au respect). POUR DÉMARRER Faut-il penser que c'est l'ensemble des droits qui régit les relations entre les hommes qui utilise la force pour parvenir à ses fins ou bien peut-on considérer que c'est le pouvoir de coercition et la violence, éventuellement sans limites, qui usent du droit pour se légitimer ? Ce sujet pose le problème classique, mais fondamental, de l'équilibre politique et des buts de l'État, mais il porte aussi sur la nature du droit. CONSEILS PRATIQUES Analysez très soigneusement le sens des trois termes essentiels de ce sujet : droit, force, moyen.

Faites bien ressortir que la légitimité immanente au droit est l'un des garants de la durée de celui qui s'appuie sur lui, car se manifeste ainsi une structure pour la société.

Un régime qui reposerait purement sur la force serait, à la longue, vaincu. BIBLIOGRAPHIE PLATON, Gorgias, éditions de poche.

ROUSSEAU, Du contrat social, Bordas. Léo STRAUSS, Droit naturel et histoire, Champs-Flammarion. Nous avons vu que l'homme juste est celui qui agit avec justice sans contrainte extérieure, par vertu.

Mais tous les hommes sont-ils justes ? L'expérience constante de l'injustice au cours de l'histoire montre suffisamment l'inanité ou la naïveté d'une telle question.

Le simple fait que le juste s'incarne dans quelques figures que la mémoire des hommes retient et vénère signale assez sa rareté.

Pourtant la justice est nécessaire à la paix sociale.

Et puisque les hommes n'y sont pas naturellement enclins, il faudra les y soumettre, par force.

Aucune règle ne peut exister sans sanction.

La justice repose donc sur une contrainte.

Deux questions se posent alors : premièrement, comment les hommes en sont-ils venus à accepter cette contrainte ? et deuxièmement, cette contrainte exercée par la force ne risque-t-elle pas de compromettre gravement la justice ? La justice repose sur une convention Contre Platon, les sophistes ont été les premiers à affirmer que la justice n'était pas naturelle, mais reposait sur une contrainte, acceptée par convention.

A l'appui de cette thèse, ils convoquent l'expérience : nul n'est juste volontairement.

S'ils étaient assurés de l'impunité, comme le berger de la fable, tous les hommes seraient injustes.

On peut contester le caractère radical d'une telle affirmation.

Reste que si elle n'est pas toujours vraie, elle l'est, en tout cas, souvent et cela suffit.

Si les hommes ne sont pas justes de leur propre gré, c'est, poursuivent-ils, que la justice n'est pas un bien en elle-même.

Elle est, si l'on veut, un moindre mal.

Subir l'injustice est en effet pire que la commettre. C'est pourquoi les hommes, par calcul et par convention, acceptent la justice et les lois, parce qu'elles les protègent des exactions et des crimes.

La justice est utile, voilà tout. Le cynisme apparent d'une telle thèse n'a pas manqué de soulever des protestations. Cicéron, par exemple, maintiendra le fait qu'il existe une loi naturelle de justice qui prescrit à chacun ses devoirs.

Mais n'est-ce pas alors confondre justice et morale ? Agir par devoir, c'est agir librement, sans contrainte extérieure.

Or les règles de justice s'imposent à tous et par la contrainte s'il le faut.

En outre, on peut, comme Hume, mettre en doute que la vertu de justice soit naturelle.

Si la justice est rendue nécessaire, c'est que les hommes ne sont pas naturellement enclins à partager et que, néanmoins, la rareté des biens rend le partage indispensable (texte 8).

De façon plus radicale encore, Hobbes soutient la thèse selon laquelle les notions de juste et d'injuste, de bien et de mal n'ont aucun sens dans l'état de nature.

Chacun y soutient son droit par la force ou la ruse.

C'est la violence et la menace qu'elle fait peser sur leur vie qui conduisent les hommes à accepter de se soumettre à un pouvoir fort, capable de les contraindre au respect des lois qu'il édicte.. »

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