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La littérature néerlandaise: le moyen âge

Publié le 17/10/2022

Extrait du document

Le néerlandais est issu des idiomes parlés par les
tribus germ,rniques qui s'installèrent dans le pays
à la suite des Grandes Invasions ;, Saxons, Frisons,
et surtout Francs.
De l' << ancien-néerlandais >>, état premier de la
langue, nous ne savons presque rien.
Au xre siècle, la langue est entrée dans son second
stade, le << moyen-néerlandais >>, qui durera jusqu'au
xvre. Les gens de l'époque la désignaient sous le nom
de dietsc ou duutsc (« thiois >> en français). Le terme,
à l'origine, n'avait point de signification ethnique,
i)opposait seulement le parler vulgaire au latin 1
Aucune homogénéité : simple juxtaposition de dialectes,
dont les trois principaux, au Sud, étaient le
limbourgeois, le flamand et le brabançon.
Les plus anciennes productions litté:caires qui nous
aient été conservées remontent à 1170 environ. Mais
on ne saurait raisonnablement douter que la poésie
néerlandaise soit bien antérieure. Les thèmes en pro-
1. On sait les vicissitudes de ce mot, et la différence capitale
qu'y a entre l'all. deutsch et l'angl. dutélz. Les habitants des PaysBas
ont longtemps continué à dire duytsch (ôu nederduylseh, par
opposition au hoogduytsch, c'est-à-dire à l'allemand). Mais, niederdeutsch
désignant en allemand'les parlers de l'Allemagne du Nord,
une certaine confusion subsistait, à- laquelle on remédia en adoptant
définitivement, ·ai1 début du xrx e siècle, le terme. de nederlandsch
(écrit aujourd'hui nederlands). En Flandre, dietsfch]
s'emploie encore parfois, avec une nuance d'attachement au tel'roir.
ven;noe du passé germanique ontldù, là comme 'ailleurs,
survivre dam\ Jte peuple. :p'autre part, les. qualités
formelles que manifestent les premiers textes cqnnus
SUJlposent déjà une longue tradition artistique.
'
I. 1170-1275
G'B;t, dans toute l'Europe occidentale, l'époque du renouveau
après la barbarie post-carolingienne. Lès catlJ.édrales surgissent,
les Universités Be créent, la chevalerie canalise les ardeurs
gqerrières, 'les Groisaâes révèlent les trésors de la poésï"è et de
la seienée orientales. Nulle -part la civilisation ne fleurit alors
comme en France, et ilu:lle part l'influence française n'est aussi
sensible què dans ]es-Pays-Bas du Sud.
Le comté de Flandre est. un fief français. A la Gour, on parle
français : Chrétien de Troyes est l'hôte de Phîli])pè d'Alsace
{1168-1191). Certes, les vicissitudes ,politiques jouent leur,
rôle : le prestige français .eroît après ]a bataille de "Bouvines
(1214), tandis que celle des Éperons d'or '(.1.302). marque le
sucéès d'un ·effort d'émancipation. M􀉢is durant toute cette
période la Flandre .et le Nord de Ta Francé ont constitué une
même aire culturelle.· Économiquement, la Flandre est un
pa:y,, privilégié. Une puissante industrie,, drapière s'installe ,
9-ans la région côtière, face à son principal client, l'Angleterre. ,
J.,es'Halles d'Ypres, bâties vers 1250, attestent cet essor. Et􀉣-le
port. de Bruges, commer,.ce, avec le monde entier.
J:.,a situation est un peu différente dans le Iiï_mbourg .et_ en
, , Brabant. ·L'importance politique du premier s'estompe assez
vit€, tandis que le second, au xn• siècle, s'é-teI\d, à partir de
Loùvain, jusqu'à Bruxelles et Anvers. Théorique:rrumt, les
dèux comtés' dépendent du Saint-Em:pire, mais· celui-ci s'en
désintéresse, et si le Limbourg, nota:r:ô.􀉤ent, conserve des liens
avec l'Allemagne, c'est•au bénéfice .de la wlture française, qui \
par s9n intermédiaire se répand outre•Rhin. Phé.g.omène qu'illustre
à merveille le cas de Veldeke.
H􀃪ndrik van Veldeke ':.oèc;,pe un.e place .à part, du
fait d'abord qu'il est le premier écrivain néerlan,dais
d􀃫nt .on connaisse le non1 èt μont Jes oeuyles puissent
être assez exactr,􀃬ent datées, du fait aussi de la rela-tiv',',)
variêté de son inspiration.
Il rédigea une Vie de sai;,,t Servais entre 1 HO e􀌂
1170, d'après un original latin. Il y évoque, selon un
schéma àlors assez habituel, la vie de 'l'évêque de
Maastricht, puis le. culte qui lui fut rendu et les destins
de son diocèse. L'oeuvre offre plus d'intérêt pour
l'histoire des moeurs que pour celle de la littérature.
L' Énéide est d'un autre niveau., La con1position
en fut mouvementée. Unè grande partie dè l'épopée
était achevée en· 117 4, quand le manuscrit fut volé
à l'auteur, qui ne put le terminer que plusieurs années
après. C'est une adaptation du Roman d'Énéas français.
Coμime son modèle, Veldeke 1/a gardé 1 de Virgile
que le cadre des événements, et ajouté un épisode
entre Énéë et Laviniâ. L'imitation n'est cep􀌃ndaqt
p􀌄 servile : il y a_ che,z Veldeke moins de psychologie
peut-être, mais plus de rigueur dans là composition,
et pl-us de raffinement dans l'􀌅sprit. L􀌆 poète déroule
à nos yeux les fastes de la vie chevaleresque, avec .ses
fêtes et ses··combats, son idéal de générosité et surtout
de « mesure >>. Il se livre à mille variations aussi sur
-y le thème de l'amour courtois. Chose à noter : qu'il
s'agisse de Lavinia ou de /Didon, c'est la femme qui
fait les premières avanees. ,
• Veldeke a été beaucoup en contact avec 1:Anemagne.
Il a fréquenté la Cour de Clèves et vécu en Thuringe.
Son Énéide ne, nous· est parvenue que dans une version
moyen-haut-allemande. Ses rapports avec la littér.
ature allemande font l'objet 􀌈 contr-0verses passionnées.
A ceux qur ont voulu lui .trouver des « prédécesseurs
» - Eilhart d'Oberg, le curé Lamprecht
-, voire l'annexer à la littérature allemande, - on a
fait obsrrver que 'Ia perfection 9-e sa technique, .et
notamment la pureté de ses rimes dès la, Vie de s(l,int
Servais, sont san:s égales dans la poésie allemande
du temps. En tout' cas la génération, suivante en Alle•
magne, celle des Gottfried de Strasbourg et des Wolfram
d'Eschenbach, a rendu un éclatant hommage à
celui qui « enta la prèmière greffe sur la langue allemande>>,
à l' << habile homm!J >> qui<< inventa le véritable
vers >>, et aussi au << maître ès choses d'amour >>.
Ge dernier éloge peut s'appliquer, non seulement à
l' Énéide, mais également à la trentaine de Chansons
pù Veldeke célèbre l'amour courtois, prenant la suite
des troubadours provençaux et préludant au << Minnesang
>> allemand. Pour lui l'amour n'est pas, comme
pour Tristan, un« poison>>. C'.est une source de bonheur
fervent, - mais fi de l'impatient et du rustre ! Nombre
de ces po􀄼mes s'ouvrent sur un petit tableau de nature.
Cela deviendra une loi du gen􀄽e, mais chez Veldeke
li fraîcheur, la joie de vivre sont parfois telles qu'on a
pu parler d'une certafne << ironie romantique >> du
poète vis-à-vis de la « ,courtoisie ». La forme est fort
attf'ayante, bien qu'foi encore nous ne connaissions
le texte de Veldeke que sous une forme allemande.
Le Roman de Renard, - La fable, venue d'Orient
par la Gréée et Rome, jo.uit au Moyen Age d'un succès
considérable, dont l' Esopet flamand çlu xme constitue
un témoig,nage parmi beaucoup d'autres. Mêlée sans
doute d'éléments germaniques, elle aboutit au Roman
de Renard français. La meilleure« branche >> de celui-ci,
le Plaid, de· Perrot de Saint-Cloud, inspira, vers la
fin du -xue, V an den oos Reinaerde.
Le thème est identique dans les deux oeuvres, l'esprit
aussi : satire de la féodalité, du roman chevaleresque,
et surtout de rhumanité en général, où cupidité
et. sottise ne trouvent en face' d'elles que cynisme
et que ruse. Mais l'adaptateur flamand - un certain
Willem - est très libre. D'une part, il c􀄾mplète' son
modèle. La deuxième-partie, depuis l'arrivée de Renard
à la Cour, est tout à fait neuve, et certains ont pensé
pouvoir l'attribuer !i- 􀃎n autre que Willem. Quoi qu'il
en soit, celui-ci a de grandes qualités personnelles.
Son récit est fortement charpenté ; chaque détail'
s'insère organiquemènt dans l'ensemble, et la tension
dramatique ne cesse de croître. Il introduit maint
trait pittoresque : Courtoys, le petit roquet, parle
français! Les scènes populaires, autour de l'ours
blessé où dans le grenier du curé, anno-ncent Brueghel.
La pénétration psychologique de Willem paraît supérieure
aussi à celle de Perrot, et quand il met en scène
des animaux, ce qui est évidemment le cas général,
il se montre fort habile à esquï-v.er les périls d'un genre
faux par excellence. Tout cela ne l'empêche pas de
rirre ce qu'il raconte,_et sa malicieuse présence ne
contribue pas peu au charme de l'oeuvre 1
Dans lè genre épique, il convièht de 􀃏istinguer deux
étapes, deux degrés de civilisation, encore qu'aux
Pays-Bas les différentes oeuvres, soient sensiblement
contemporaines.
L'époque pré-courtoise est représentée par les chansons
de gestes. La plupart sont adaptées du français,
et il ne nous en reste que des fragments. Les plus
importantes sont la Chanson de Roland, pâle reflet
du modèle, Renaud de Montay,ban, avec Ies quatre
fHs Aymon, le sombre Roman des Lorrains. Tout,
1. Van den Vos Reinaerde fut remanié et complété vers 1375
Sous cette nouvelle forme, d'ailleurs nettement inférieure, , le
Reinaert flamand, plus fortuné que le Renard français lui-même,
se ,répandit dans les pays de langue germanique, et survécut au
iVloyen Age. C'est de lui que dérivent les adaptations modernes,
Ie Fox and Wolf et le Nonne Prestes Tale anglais, les versions
en langue scandinave. C'est enfin pour l'avoir connu que Goethe
introduisit dans son Reineke Fuchs les épisodes fameux de la
première branche , (R. BossuAT, Le Roman de Renard, Paris,
1957, p. 163,)
d.ans ces épopées, respire la rudesse et v}a violence.
Un seul frein : la loyauté,. vis-iJ.-vis de la farrùlle ou
du suzerain, 'mais qu1 devient à son lour caJ.lM: 4e
luttes et de haines.
Le thème de la loyauté se rétrouve dans Çharle_,s
et Elegast. Gette chanson de gestes en miniature (1414
,/ vers), originale selon toute apparence, est un des
bijoux 1 de la littérature thioise, et· p:lus précisément
flamande ;
· '
Une belle nuit Charlemagne reçoit de Di;u l'ordre "d'aller
commettre un' vol. Dç1.ns la forêt il rencontre 1B duc Elegast,
jadis banni par lui pour 'un méfait minime, et qui maintenant
vit de rapines. Ils se battent, puis partent de concert pour une
expédition. Charles, qui n'a pas dit son vrai nom, .propose
d'àllêr ':oler l'empereur. Elegast refuse ayec indignation. Ils
se glissent alors dans le château d'Egglieric,, beau-frère de
Cha.ries, et apprennent que celui-ci a ourdi pour le lèndemà.in
un complot contre l'empereur. Charles c.orriprend pourquoi.
Dieu lui a imposé cette étrange _démarche. Il fait le•néc.essaire,
convoque Egglieric. Lé traître, au cours d'un duel de justice,.
est tué par Elegast .., Ses complices sont pendus, et sa femme
épouse le duc rentré en\grâce. , - . ··
L'action, on le. voit, -est très simple, et le nomb:r:e
des personnages réduit. Aucune monotonïe potil!tant,
bien au. contraire. Alo;s que le co:ipbat singulier, au
Moyen Age, ·est si souvent prétexte_ à lieux communs,
ici les deux duels ne se déroulent pas du tout de 1a
même façon.· Les acteurs sont fortement individùalisés::""'.
l'empereur􀆅 partagé entre l'obéissance à Dieu et la
crainte d'être reconnu, --_Elegâst, brigand par nécessité,
mais sans · rancune, et ·soucieux d'épar,gner Jes
pauvres gens, - Eggheric par contre, brutal, bête ét
hâble\ur. Ajoutez à -éela -μne poin,te d'humour : Charles,
cherchant à percer un m;r avec un soé de charrue,
s'attire-par sa _maladresse lès sarcasmes 'de son compa,gnon.
Malgré la bizarrerie du pqint de départ et d·e -
_" quelques détails (comme l'herbe magique qui permet
aux deux voleu:cs de saisir le chant des oiseaux), ce
oecit du xrne siècle, ou peut-être de. la fin du xne,
est encore très lisible.
- \
Dàns Charles et Elegast le rôle de la fe:lp.me reste
faible, et purement passif. Or, 0'est justement la femme
qui se trouve au centre de l'épopée courtoise. Le culte
de la femme va de pair avec l'évolution sociale. On
prône la délicatesse dés manières, on aime le raffinement,
voire le luxe. Mais si les grands coups d'épée
sont moins prisés, on reste friand de belles histoires.
Pour répondre à cet idéal, les poètes puisent à plusieurs
sources. La littérature classique d'abord : inutile de
revenir sur l' Ênéide de Veldeke. Lés légendes celtiques
ènsuite : la << matière de Bretagne >>, avec son grouille-.
ment de fées, de -nains et d'enchanteurs; le cycle du
roi Arthur ; puis, brochant èurieusement sur le tout,
la quête du Graal. Ces choses étai-ent peut-être connues
aux- Pays-Bas dès avant Chrétien de Troyes, mais la
lecture du poète français n'en fut pas moins décï'sive.•
Dans le « roman " de Gau.vain, Arthur, assis à table avec ses
- pairs, voit arriver par la fenêtre; à travers les airs, un splÉmdide
jeu d'échecs, qui disparaît aussi m,ystérieusement qu'il était
venu. Le roi veut le posséder, et Gauvain, le parfait chevalier,
le ,, père des aventures ", part à sa recherche. Le roi Merveille,
possesseur .de l'objet précieux, ne veu,t le céder qu'en échange
de l' « épée aux deux bagues "· Mais celle-ci egt aux mainf! du
roi Amoran, qui ne s'en dessaisira que si Gauvain lui amène
la ravissante Isabeau, qui habite un castel aux Indes. En dépit
de toutes sortes de difficultés, Gauvain remplit cette mission ;
.il ramène chez Arthur non seulement le jeu, mais aussi, Amo--
- -ran étant mort entre temps, Isabeau .
Nous savons le nom des auteurs, PEN-NIN-ç et VosTAERT,
deux Flamands. La compositiçn de l'oeuvre
s'étend-del11 ?5 à 1220. Ils n'ont pas inventé le sujet,
car il s'agit d'un très vieux conte. Mais ils n'ont eu
recours, semble-t-il, à aucun modèle pour lui donner
forme littéraire. Gauçain frappe par l'étalage de choses
somptueuses : ce ne sont que meubles d'ivoire, de
marbre et d'or, qu'ornements de cinabre et d'azur ;
- par la peinture de la viè courtoise aussi : attitudes
élégantes, conversations subtiles, large hospitalité
- par la conception de l'an.iour enfin, force irrésistible
et quasi fatale. Dans ces conditions il ne reste
plus guère de place pour la psychologie, ce qui n'empêche
pas le style d-'être alerte et vivant.
Une troisième source, c'est l'Orient. Flaire et Blanchefleur,
corp.posé vers 1250 par Diederic VAN AssEl'iEDE,
s'inspire. de l'oeuvre française du même nom.
Le fond vient probablement de Byzance. Une esclave
chrétienne en Espagne et le fils du roi maure s'éprennent
l'un de l'autre. Elle est emmenée à Babylone, il la
suit, et ,après diverses péripéties tout s'arrange au
mieux. Point de drame, guère d' << aventures ». Tout
le charme résidait dans l'ambiance, qui rappelle· vaguement
celle des Mille et une Nuits.
Toute cette littérature a laissé des traces profondes.
De Charles et Elegast on connait,. dans les débuts de
1',imprimerie, cinq éditions. Et les quatre fils Aymon,
avec leur coursier Bayard; vivent toujours dans le
folklore.
La littérature édifiante. - Les auteurs ou adaptateurs
des épopées médiévales étaient des chrétiens
convaincus. Mais, outre que leur foi charriait bien
des impuretés; elle ne tenait dans lêur oeuvre qu'une
· place secondaire. La littérature proprement religieuse
se développa sur deux plans : édification et mystique.
La production édifiante comprend d'une part les
<< légendes >>, d'autre part les << vies >>. La prem1ere
en date de celles-ci avait été le Saint Serçais de Veldeke
(cf. p. 9). La meilleure «légende» est, de loin,
Béatrice :
Une religieuse, sacristine de son couvent, se laisse enlever
par un beau chevalier. Sept ans durant, elle goûte toutes les
jouissances de la vie, puis son amant l'abandonne avec deux
enfants, et elle doit, pour les nourrir, ne reculer devant aucun
moyen. Épuisée par des années de détresse et de honte, elle
revient dans les environs du couvent. Une. veuve de l'endroit
lui apprend que la sacristine est toujours là. C'est, en réalité,
la Vierge qui, pendant toute l'absence de Béatrice, a pris ses
traits et rempli son office. Sur un appel divin, Béatrice réintègre
le couvent ; la veuve prend soin des enfants. Après un dernier
débat intime, Béatrice se confesse à l'abbé visitateur et, pardonnée,
retrouve la paix.
Sujet parfois scabreux : le poète inconnu l'a
traité avec délicatesse. Très observateur, également, il
excelle à nous montrer les présents du séducteur, ou •
à esquisser en quelques vers la figure simple et pratique
de la veuve. Tous les personnages pensent,
parlent, agissent avec· un parfait natu.rel. Mais c'est
sur Béatrice que la lumière est concentrée : Béatrice,
si humaine dans les affres de la tentation, dans la joie
radieuse et la déception cruelle, dans le remords et
la misère; Béatrice, à qui va spontanément notre
sympathie parce que jamais elle ne se laisse guider par
des motifs vils ; Béatrice, si pure qu'elle sent comme
d'instinct l'approche du Mal et qu'au plus profond
même de sa chute elle ne cesse de mettre sa confiance
--en Marie. L'auteur ne transige pas avec le péché,
mais il connaît le coeur du· pécheur, - et il le peint
admirablement. Cette oeuvrette de 1 038 vers constitue
un des sommets de la littérature médiévale en
général. Béatrice touche encore les hommes d'aujourd'hui,
chrétiens ou non. Elle a inspiré des pQètes
aussi différents que Boutens (ci-o.essous, . p. 186),
Teirlinck (p. 184) ou, parmi les francophones,' Mae•·
terlinck.
La mystique : - Hadewych.
nastique due à saint Bernard,
-et saint Dominique, s'étendit
Monastères et <( béguinages. >>
foyers __ mystiques.
La renaissance mopuis
à saint François'
vite aux Pay:;-B,as.
devin°r@nt ,;i.utant de
Le grand nom est ici celÙi · d'HADEWYCH. Elle
' naquit probablemen·t à Anvers,. d'une famillè

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