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Doit-on se conformer aux traditions ?

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« La tradition n'est pas à prendre pour le passé en général, ce n'est pas simplement l'acquis du passé.

Les traditions renvoient à des usages, d'action (se déchausser en entrant dans une mosquée) ou de pensée, transmis par les générations précédentes (ce qui inclut les traditions familiales).

Elles renvoient aussi, en un sens plus précis, à l'ensemble des doctrines ou vérités de la foi, qui ne sont pas fondées (dans la religion) sur les textes écrits, mais surtout sur un enseignement oral.

L'oral est cette dimension qui relie les hommes entre eux, par-delà les générations.

À quoi renvoie le "doit-on" du sujet ? À une obligation qui doit être déterminée soit comme morale ou religieuse, soit comme sociale, bien qu'il soit difficile de distinguer tous ces sens.

Peut-on se passer d'un lien social avec le passé ? Doit-on questionner les traditions au lieu de s'y conformer sans y réfléchir ? Qu'est-ce qui nous oblige à nous conformer aux traditions ? De quels devoirs cela relève-t-il ? Un devoir de mémoire, envers le passé, ou un respect envers une communauté ? Le conformisme n'est-il pas source d'immobilisme, d'inertie ? Avant d'être tradition, celle-ci avait une fonction.

Mais a-t-elle encore un sens dans le présent ? Faut-il faire perdurer un sens qui ne correspond concrètement à rien dans le présent ? Ce qui fait qu'on respecte encore la tradition, ce qui fait que la tradition est la tradition, ce ne serait peut-être pas son utilité à strictement parler, le côté pratique, mais sa connotation culturelle et sociale.

La question du respect est essentielle.

Mais"se conformer" implique-t-il le respect ? N'est-ce pas seulement une apparence de respect ? Pour respecter, ne doit-on pas être plus impliqué que par un conformisme ? [Les traditions constituent la mémoire collective d'un peuple.

Elles fondent son identité.

Sans le passé des traditions, le présent et l'avenir devraient impossibles.} Le passé explique le présent Les traditions justifient pourquoi on doit agir ainsi et pas autrement.

Les traditions sont normatives.

Elles contiennent toute l'expérience acquise par les générations qui nous ont précédées.

Leur transmission, orales ou écrites, se fait d'une génération à l'autre.

Sans tradition, point de présent et point d'avenir.

Elles permettent à une communauté de prendre conscience d'elle-même, de sa particularité, de sa spécificité.

Elles sont le ciment de la mémoire collective.

Elles constituent les racines culturelles d'un peuple. Tradition et mémoire Tous les pouvoirs totalitaires s'en prennent aux traditions du peuple.

Que l'on songe ici à la dictature stalinienne vis-à-vis des traditions religieuses de l'URSS.

La mémoire historique conduit à une prise de conscience du temps présent et donc de son sens.

Comprendre son passé est un moyen fondamental, pour l'homme comme pour une société, d'affirmer son identité. La mémoire est une condition essentielle de la conscience de soi, pour les peuples comme pour les individus. Une des fonctions de la mémoire individuelle est d'assurer, à travers la succession des épisodes vécus, la continuité personnelle.

De même, un peuple, ou une communauté, construit et conserve son identité à travers le souvenir partagé, commémoré, des événements vécus en commun. [Les traditions ne doivent pas s'opposer au progrès.

Contrairement à l'animal, l'homme est l'être du progrès.

Comme le pense Kant ou Hegel, l'histoire de l'humanité est une marche vers la perfection.

] L'homme, depuis son apparition, n'a cessé de progresser L' homme a toujours cherché à améliorer sa condition, tant du point de vue matériel que social.

C'est pourquoi il a transformé non seulement la nature, mais aussi les lois religieuses, morales et politiques qui règlent son existence.

Ses découvertes, techniques, scientifiques, philosophiques, sont aussi à l'origine de la modification, voire de l'abolition de certaines traditions.

Pascal a une très belle image pour décrire ce fait: " L'homme [...

] n'est produit que pour l'infinité.

Il est dans l'ignorance au premier âge de sa vie ; mais il s'instruit sans cesse dans son progrès : car il tire avantage non seulement de sa propre expérience, mais encore de celle de ses prédécesseurs, parce qu'il garde toujours dans sa mémoire les connaissances qu'il s'est une fois acquises, et que celles des anciens lui sont toujours présentes dans les livres qu'ils en ont laissés.

Et comme il conserve ces connaissances, il peut aussi les augmenter facilement ; de sorte que les hommes sont aujourd'hui en. »

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