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Devons-nous écouter ce que nous dit notre conscience ?

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« INTRODUCTION Définition des termes : Le devoir introduit une dimension de contrainte, il est une force qui s'exerce sur l'homme et l'incite à accomplir telle ou telle action.

Le devoir suppose que son objet n'est pas réalisé naturellement par l'homme, par exemple pour reprendre un exemple kantien : l'homme veut naturellement son bonheur, ce dernier ne peut donc être l'objet d'un devoir, par contre il ne veut pas naturellement le bonheur d'autrui et c'est pourquoi celui-ci peut être l'objet d'un devoir.

Le fait de rapprocher le devoir de la contrainte permet d'éclairer l'autre notionclé du sujet qui est la conscience.

En effet considérer la voix de la conscience comme étant l'objet d'un devoir suppose que l'individu n'est pas naturellement porté à l'écouter.

Il y aurait donc une dualité entre la conscience et le soi.

Parler de voix de la conscience est pertinent dans la mesure où il est question non pas de la conscience dans un sens large mais dans un sens particulier et plus précisément dans un sens pratique.

La voix de la conscience intervient avant l'action ou après elle.

Avant elle joue le rôle de conseiller et assure l'individu de la bonté ou de la méchanceté de son action, elle est en ce sens juge.

Après elle peut devenir mauvaise ou bonne conscience selon la décision prise par l'individu de suivre ou de ne pas suivre ses conseils.

Plusieurs problèmes peuvent être posés à partir de ce sujet.

Tout d'abord considérer la conscience comme un juge suppose que l'on s'interroge sur son infaillibilité, son impartialité.

D'autre part faire de l'écoute de la conscience un devoir n'est-ce pas remettre en cause notre liberté d'agir ? Enfin la voix de la conscience est-elle universelle ou singulière ? Problématique : Si nous ne suivons pas les conseils de notre conscience nous risquons d'agir immoralement. Mais si nous faisons de l'écoute de la voix de la conscience un devoir il faut alors être sûr de son infaillibilité. PLAN DETAILLE Première partie : La voix de la conscience comme guide infaillible de l'homme. 1.1 Dans quelle mesure écouter sa conscience constitue-t-il un devoir ? « Tout homme a une conscience et se trouve observé, menacé, de manière générale tenu en respect (respect lié à la crainte) par un juge intérieur et cette puissance qui veille en lui sur les lois n'est pas quelque chose de forgé (arbitrairement) par lui-même, mais elle est inhérente à son être.

Elle le suit comme son ombre quand il pense lui échapper.

Il peut sans doute par des plaisirs ou des distractions s'étourdir ou s'endormir, mais il ne saurait éviter parfois de revenir à soi ou de se réveiller, dès lors qu'il en perçoit la voix terrible.

II est bien possible à l'homme de tomber dans la plus extrême abjection où il ne se soucie plus de cette voix, mais il ne peut jamais éviter de l'entendre.

»KANT, Doctrine de la Vertu, §13. 1.2 La conscience comme guide. « La conscience ne trompe jamais; elle est le vrai guide de l'homme: elle est à l'âme ce que l'instinct est au corps; qui la suit obéit à la nature, et ne craint point de s'égarer [...] Il est donc au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est à ce principe que je donne le nom de conscience.

» ROUSSEAU, Emile ou de l'éducation, IV p372-373, 376. Transition : Il se peut que ce que nous entendons par voix de la conscience et que nous considérons comme infaillible puisse générer des erreurs de jugement.

En effet si la conscience est juge de nos actions qu'est-ce qui en retour nous assure de l'impartialité de la conscience ? Deuxième partie : La voix de la conscience pose le problème du rapport entre les consciences et invite à s'interroger sur son impartialité. 2.1 Ecouter notre conscience c'est l'opposer à celle d'autrui.

Il serait alors préférable de s'en remettre à une conscience commune. « L'essentiel des rapports entre les consciences, c'est le conflit.

"SARTRE, L'être et le néant. 2.2 Il faudrait pour s'assurer de l'infaillibilité de notre conscience un juge extérieur.. »

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