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Deux excès: exclure la raison, n'admettre que la raison. Quelles réflexions vous suggère cette pensée ?

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« Vocabulaire: EXCLURE: éliminer, bannir, supprimer. PENSÉE: Faculté de connaître, de comprendre, de juger, de raisonner, qui est censée caractériser l'homme, par opposition à l'animal.

Synonyme d'entendement, de raison. PENSER: Exercer une activité proprement intellectuelle ou rationnelle; juger; exercer son esprit sur la matière de la connaissance; unir des représentations dans une conscience. RAISON: Du latin ratio, « calcul », « faculté de calculer, de raisonner » (en grec logos). * Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable »). * Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences. * Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal. * Par opposition à la foi : la « lumière naturelle », naturellement présente en tout homme. * Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience) * Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène). * Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons). Le nom de Pascal n'est pas donné.

Et la question d'accompagnement autorise un mode de pensée par suggestion, donc un large spectre d'interprétations.

Mais «cette pensée» est une expression-clin-d'oeil qui aide le candidat à reconnaître l'auteur des Pensées.

De fait, celui qui connaîtra les textes de Pascal sur l'esprit de finesse et l'esprit de géométrie, sur l'« épistémologie » du coeur et de la raison, sur la «méthodologie» de la coutume et de la démonstration («ployer la machine» ou «persuader l'automate» /convaincre l'esprit), celui qui connaîtra «cette pensée» et qui sera capable de resituer cette brève notation dans le cadre de l'apologie pascalienne de la foi chrétienne, bref celui-là, candidat rare mais existant, sera avantagé par rapport à celui qui ne saura rien de l'auteur. A intelligence égale, culture inégale. Et entre ceux qui ne savent rien de l'auteur, la balance ne sera pas égale non plus.

Celui qui placera sa réflexion sur le terrain de la science et de la religion (foi/raison, savoir/croyance) aura vu juste et se montrera plus pertinent que celui qui entendra «raison» au sens moral («raisonnable» / «rationnel»).

Et celui qui entendra «raison» au sens psychologique-psychiatrique (« sensé» par opposition à «insensé») risque d'être modérément apprécié s'il se demande, par exemple, pourquoi la société ne devrait pas faire droit à la folie, le roi prendre conseil de son bouffon et le village écouter son idiot. Allons plus loin : détachée du contexte des Pensées, «cette pensée» pourrait très bien être attribuée à Montaigne ou à un auteur sceptique.

En effet, elle paraît situer la sagesse (ou le bon sens) dans un juste milieu entre deux extrêmes.

Est-ce là ce que pense l'auteur du Pari, c'est-à-dire du choix absolu entre la foi et la raison (les mathématiques et/ou Jésus-Christ)? Pascal a plutôt vécu et pensé, «expérimenté» la tension entre les extrêmes que cherché une position moyenne et une conciliation entre les deux ordres de vérité : quand il critique Descartes et le Dieu abstrait des philosophes, c'est précisément l'effort de synthèse bâtarde entre objet de démonstration et objet de croyance qu'il rejette, au nom de la foi, d'un côté, comme au nom de la science, de l'autre côté. • Remarques méthodologiques préliminaires. Pour ce type de sujet, sont nécessaires : — un travail d'explicitation de la citation ; - un travail de réflexion sur les problèmes qu'elle pose et/ou la thèse qu'elle comporte, avec, éventuellement, une approche la comparant à d'autres points de vue concernant le même thème.

Même si la citation peut avoir un sens philosophique spécifique dans un système bien déterminé (en l'occurrence l'oeuvre de Pascal, d'où l'affirmation est extraite, cf.

Pensées, Editions Brunschvivg, 253 ; Garnier, page 143), il convient d'en dégager la signification de façon plus générale, sans référence à un système déterminé, qui n'est pas supposé connu. • Analyse succincte de la citation. « Deux excès »...

en regard de quoi ? L'assertion proposée suppose à la fois une mesure (puisqu'on parle d'excès) et une finalité, un critère en regard duquel on peut parler d'excès : — raison : à la fois faculté de raisonner (raison discursive) et attribut distinctif caractérisant une certaine activité mentale aux implications pratiques (« se comporter avec raison ») ; — le sujet définit deux attitudes extrêmes, qu'il rejette également.

A quoi peuvent correspondre, historiquement et concrètement, ces deux attitudes ? « exclure la raison ».

Obscurantisme.

Culte de la spontanéité, de la foi.

Ou même, à la limite, assujettissement de toute activité mentale à la foi (« crede ut intelligas »), encore que cette dernière attitude ne soit pas une exclusion totale, mais une mise en tutelle.

Une telle exclusion est-elle liée à un irrationalisme absolu ? En fait, attitude très rare, qui semble envisagée ici comme cas limite.

On dénonce une tendance. « n'admettre que la raison ».

Hypertrophie du rationalisme, ou tout simplement de la rationalisation (cf.

Nietzsche. »

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