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Dans quel but le scientifique utilise-t-il l'expérience ?

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« Dans un premier temps, on pourrait penser que l'expérience est une sorte de constatation brute d'un donné qui se livre à nous dans une nudité originelle.

Faire une expérience scientifique, ce serait simplement recueillir des informations afin de savoir si une hypothèse formulée est valide ou pas.

Telle est la thèse des empiristes pour lesquels l'expérience est l'alpha et l'oméga de la connaissance scientifique. L'empirisme affirme qu'il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens, cad que l'expérience est la source de toutes nos connaissances.

Toutes nos idées ne sont jamais, comme dit Hume, que des « copies de nos impressions sensibles ».

Non seulement l'expérience est la source de nos idées mais encore elle explique l'association de ces idées entre elles, cad le fonctionnement de notre esprit.

Qu'il s'agisse d'association par ressemblance (deux idées s'appellent l'une l'autre quand leurs objets ont été donnés de nombreuses fois soit l'un à côté de l'autre, soit l'un après l'autre).

C'est toujours dans des expériences antérieures et répétées que se trouve la raison de ces associations. Une autre solution consiste à affirmer que toutes les connaissances de l'homme, y compris les principes de la raison dérivent de l'expérience. C'est ainsi que pour Locke, il n'existe ni connaissance ni principe inné. Dans « Essai sur l'entendement humain », critiquant l'innéisme de Descartes, Locke avance la thèse de la « table rase » : l'esprit de l'être humain, avant toute expérience et éducation (celui du nouveau-né par exemple), est comme une tablette de cire, vierge de toute écriture.

Nos idées simples viennent de la sensation et de la réflexion.

Les idées complexes et en particulier les catégories de substance, de mode et de relation sont le produit de la combinaison des idées simples.

Pour Hume aussi les principes de la raison ne sont pas innés mais acquis par l'expérience. Comme philosophie générale, l'empirisme affirme avec Locke que nos idées ne sont pas, comme le pensait Descartes, innées, mais qu'elles proviennent de l'expérience.

On peut décomposer la philosophie empiriste de la connaissance en trois moments. 1. L'origine des idées.

L'esprit, dit Locke, est d'abord une page blanche, une « table rase » (tabula rasa).

« Comment vient-il à recevoir des idées ? Par quels moyens en acquiert-il cette prodigieuse quantité que l'imagination de l'homme, toujours agissante et sans borne, lui présente avec une variété presque infinie ? D'où puise-t-il tous ces matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes ses connaissances ? A cela je réponds d'un mot : de l'expérience.

C'est le fondement de toutes nos connaissances, c'est de là qu'elles tirent leur première origine.

» (« Essais sur l'entendement humain »). L'expérience est donc d'abord pour l'empirisme une réponse à la question de l'origine des idées.

Ainsi, un certain nombre d'idées naissent dans l'âme des « observations que nous faisons sur les objets extérieurs et sensibles » (idem).

C'est le cas d'idées comme « dur », « mou », « blanc », « jaune »...

Locke les appelle des « idées de sensations » : nous nous les représentons que parce que nous avons eu l'expérience sensible du mou, du blanc, du jaune....

Pour un empiriste, un aveugle de naissance ne saurait avoir aucune idée des couleurs.

Les autres idées viennent non de l'expérience externe, mais de l'expérience interne ; cad des observations que nous faisons sur « les opérations intérieures de notre âme ».

Telles sont les idées de « joie », de « peine », de « plaisir », de « douleur »...

Ce sont des idées de réflexions.

Dans les deux cas, les idées sont, comme dit Hume, des « copies » des impressions sensibles. 2. La composition des idées.

En faisant naître les idées de l'expérience sensible, comment pourrionsnous rendre compte de l'infinité des idées que l'esprit peut concevoir, alors que est toujours limitée ? Je peux me représenter une montagne d'or, ou un centaure : comment est-ce possible ? La réponse est : grâce à la possibilité de combiner ou d'associer les idées, que Locke comme Hume attribut à l'imagination.

L'empirisme distingue entre les « idées simples », cad inanalysables en éléments et immédiatement dérivées d'expériences sensibles élémentaires (telles les idées de « rouge », « chaud »...) et les « idées composées », qui, elles, sot des résultats d'une combinaisons d'idées simples. 3. La signification des mots.

L'expérience comme contrôle.

L'expérience n'est pas seulement une origine ; elle est aussi ce à quoi il faut retourner pour éprouver la valeur de nos pensées ou plus exactement de notre langage.

Les mots dépendent des données sensibles particulières, aussi généraux et abstraits soient-ils.

De quoi suffit-il donc pour savoir si un mot possède un contenu réel de signification ou si ce n'est qu'un mot creux ? Il suffit que le mot représente effectivement une idée.

Pour établir la signification d'un mot, il suffit de rechercher de quelle(s) impression(s) sensible(s) dérive l'idée dont il est supposé être le signe. L'expérience est bien alors, non seulement un point de départ, mais aussi un point d'arrivée, de retour.

Ainsi. »

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