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Cours de philosophie sur AUTRUI ?

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L'enfer, c'est les autres, disait Sartre après Hobbes pour qui l'homme est un loup pour l'homme. Mais depuis Aristote jusqu'à Saint-Exupéry, on n'a cessé de louer l'amitié comme expérience irremplaçable. Tout se passe comme si l'homme avait besoin des autres, tout en maintenant à leur égard une méfiance qui peut aller jusqu'à la violence. On peut en conclure avec Kant que l'homme se caractérise par une "insociable sociabilité" qui le maintient dans une perpétuelle tension entre la recherche d'autrui et l'affirmation de sa différence.
 
1) Les autres me forment
2) La relation avec autrui
3) Autrui pour moi est une fin non un moyen
4) Du dominant au dominé, la relation maître-esclave
5) Des relations à autrui au-delà de la violence
6) Les conditions d'une relation authentique
7) Une relation raisonnable ?
 

« L'enfer, c'est les autres, disait Sartre après Hobbes pour qui l'homme est un loup pour l'homme.

Mais depuis Aristote jusqu'à Saint-Exupéry, on n'a cessé de louer l'amitié comme expérience irremplaçable.

Tout se passe comme si l'homme avait besoin des autres, tout en maintenant à leur égard une méfiance qui peut aller jusqu'à la violence.

On peut en conclure avec Kant que l'homme se caractérise par une "insociable sociabilité" qui le maintient dans une perpétuelle tension entre la recherche d'autrui et l'affirmation de sa différence. 1) Les autres me forment L'être humain est essentiellement un être social.

Tout ce qui caractérise l'individu lui est donné par la société où il est né, où il a grandi.

Cela commence par le langage, qui façonne notre vision du monde.

Comme l'a montré Lucien Maison dans Les enfants sauvages, les enfants abandonnés et qui grandissent au milieu des animaux en adoptent tous les comportements, et certains d'entre eux ne pourront même pas apprendre à parler.

Pourtant, l'individu se perçoit lui-même comme une entité autonome, sans se rendre compte des influences reçues : autrui est totalement présent dans ce que je suis.

Aussi, les autres hommes sont-ils d'abord perçus comme des "autres", c'est-à-dire comme ceux qui ne sont pas "moi".

Les autres, ce sont ceux avec qui je vis, avec qui j'entre en relation.

On pourrait alors penser que la relation entre les hommes pourrait aller de soi : puisqu'ils sont semblables, puisqu'ils appartiennent à la même espèce, ils pourraient coexister, collaborer, échanger leurs compétences, bref partager les travaux et les biens nécessaires à l'existence.

C'est là le propre de l'existence sociale. 2) La relation avec autrui Entre l'individu et son intériorité et la vie sociale, où les individus participent à des relations de travail et d'échanges, il y a le domaine que Sartre appelle l'intersubjectivité. Le problème d'autrui concerne donc non pas les relations de travail, anonymes, techniques et visant l'efficacité, mais la relation particulière, unique, qui se produit entre deux individus particuliers.

Autrui, c'est d'abord un autre que je rencontre : c'est toujours un "je" qui rencontre un "tu".

On pourrait analyser la relation entre deux individus du double point de vue psychologique et social, [je point de vue psychologique montrerait que le sujet entre en relation avec l'autre parce qu'il y est poussé par des motivations d'origine inconsciente ou en tout cas affective : désir sexuel, peur de la solitude, etc.

On pourrait d'un autre côté l'analyser comme la nécessaire collaboration entre les hommes, qui mettent en commun leurs forces, leur savoir-faire, afin de mieux satisfaire leurs besoins par le travail. 3) Autrui pour moi est une fin non un moyen L'intersubjectivité est d'un tout autre ordre.

Je ne vise pas seulement autrui comme le nécessaire moyen de ma satisfaction, ou comme le partenaire anonyme d'un travail commun ; autrui, c'est aussi une personne avec qui j'entre en relation, et cette relation est elle-même teintée par tout un ensemble de caractères affectifs : désir, en effet, sexuel entre autres, mais aussi crainte, envie, jalousie, bref passions et conflits. Et pourtant, tous sont unanimes pour reconnaître la valeur de l'amitié, cette relation entre deux individus dont Kant dit qu'elle est faite à la fois d'amour et de respect. De même, l'amour est souvent décrit comme une relation fusionnelle entre deux êtres, où la sexualité joue un rôle important, sans en être la seule dimension : dans ses formes les plus élaborées, il est aussi conçu comme une relation spirituelle intense.

Mais si l'amitié et l'amour semblent universellement désirés, c'est peut-être parce qu'ils ne sont pas si souvent atteints.

Car entre ce qui est dit et ce qui est effectivement vécu, il y a une distance que la littérature universelle décrit abondamment.

Cette transparence réciproque ne serait-elle pas un objectif impossible, qui toujours doit se heurter à des obstacles souvent infranchissables ? 4) Du dominant au dominé, la relation maître-esclave Chez l'enfant, les premières relations humaines sont en général vécues dans la famille.

Il s'agit alors pour lui d'une sujétion, dont il ne tardera pas à vouloir s'émanciper, au moment de l'adolescence.

L'individu en quête de son identité ne peut alors se constituer que contre les autres : les parents, les camarades, etc.

Dans les groupes d'enfants et d'adolescents se reproduit cet éternel schéma des relations humaines qu'est la relation maître-esclave. Le groupe contient des personnalités dominantes, des "suiveurs", etc.

C'est très exactement ce que décrit Hegel dans la Phénoménologie de l'esprit : dans sa rencontre avec un autre individu, le sujet veut être reconnu par l'autre. Le conflit survient alors, dans la mesure où chacun vise la même reconnaissance, qui ne peut d'abord se manifester que comme une domination de l'autre. "Puisqu'il est nécessaire que chacune des deux consciences de soi, qui s'opposent l'une à l'autre, s'efforce de se manifester et de se s'affirmer, devant l'autre et pour l'autre, comme un être-pour-soi absolu, par là même celle qui a préféré la vie à la liberté (...) entre ainsi dans le rapport de servitude." (Propédeutique philosophique.) Le conflit aboutira alors soit à la mort de l'un des deux, soit à sa soumission.

Devenu esclave, il va travailler pour le maître, mais, en exerçant son activité, il deviendra finalement le maître de son ancien maître. 5) Des relations à autrui au-delà de la violence Cette "dialectique", qui vaut aussi bien pour les individus que pour les nations, si elle ne rend pas compte de toutes. »

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