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Conscience et connaissance de soi ?

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« VOCABULAIRE: CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». Par la conscience, j'ai accès à ce qui se déroule au sein de ma vie psychique.

La psuchè, en grec, signifie l'âme. Quant à l'esprit, dit Descartes, c'est « l'âme qui pense ».

Une « pensée », au sens large du terme, c'est ce que la conscience « examine » et « pèse » (pensare).

Et notre vie psychique consciente est ce « flux » ininterrompu de pensées très diverses : perceptions, images, idées, souvenirs, etc.

Notre conscience peut-elle éclairer toute notre vie psychique ? L'expérience commune nous apprend que la portée et la valeur de ce « savoir » ont des limites.

Par exemple, accomplir un acte « sans s'en rendre compte », c'est agir inconsciemment, par automatisme.

Ainsi, nous n'avons pas conscience de tout ce qui se passe dans notre vie psychique.

Par exemple, en repensant à un rêve nocturne, il peut me paraître mystérieux, voire insensé ou choquant.

Pourtant, c'est bien « en moi » qu'il s'est déroulé.

Cela montre qu'un phénomène psychique dont nous avons conscience peut nous être incompréhensible. Il est donc nécessaire d'aborder le rapport global entre conscience et inconscience.

Les exemples évoqués font apparaître une différence entre des phénomènes signifiant l'absence de la conscience et des phénomènes révélant la présence active d'une force psychique, distincte de la conscience, que nous pouvons nommer, avec Freud, l'inconscient. Inconscience et ignorance L'inconscience a tout d'abord une définition négative simple : est inconscient ce qui « n'est pas » conscient. L'absence de conscience peut désigner, soit qu'elle n'a pas pu être présente, soit qu'elle ne l'est plus. Le comportement de celui qui a agi inconsciemment, peut être mis sur le compte de son ignorance.

Par exemple, voyageant dans un pays inconnu, nous pouvons commettre, sans le savoir, un acte qui choque les gens du pays. Nous pouvons réparer notre erreur en en prenant conscience.

Lorsqu'il n'est pas possible de combler cette ignorance, comme pour un sujet atteint d'une déficience mentale, on dit qu'il est un « innocent ». Mais nous tenons aussi pour innocent, c'est-à-dire qui ne veut pas nuire (nocere), l'enfant qui agit inconsciemment : il ignore que ce qu'il fait est dangereux, ou impoli, etc.

Bien que responsable de son acte, puisque c'est bien lui qui l'a commis, il ne peut être dit fautif.

Il y a donc des degrés dans la responsabilité.

Il arrive à l'enfant de commettre à nouveau le même acte.

Cela peut être par mauvaise compréhension, oubli, distraction, inattention.

L'inconscience n'est plus de même nature.

En effet, il avait le pouvoir et parfois le devoir d'être conscient.

Il commence à être fautif.

Il devient coupable de ne pas avoir évité son erreur. Cet aspect de l'inconscience est aussi en jeu dans le domaine du droit, lorsqu'il s'agit de déterminer si l'individu incriminé était ou non conscient au moment de l'action jugée, et pour quelles raisons. Cependant, l'exemple de l'enfant nous permet d'aller plus loin.

En effet, il suffit bien souvent de lui rappeler ce qu'il savait pour qu'il le retrouve, s'en souvienne.

Mais, s'il a oublié, n'est-ce pas parce qu'il n'est pas possible d'avoir toujours tout à la conscience ? Qu'était devenu ce qui était « en lui », et dont il n'avait plus conscience ? Inconscience et mémoire Nous n'avons pas, à chaque instant, la totalité de notre passé « à l'esprit », présent à la conscience.

Nos souvenirs sont pourtant « en nous », mais à l'état latent, c'est-à-dire qu'ils peuvent, dans une certaine mesure, être ramenés à la « surface » par la conscience.

La part inconsciente de notre vie psychique désignerait donc le lieu où est conservé ce qui n'est pas conscient mais peut le redevenir.

Cette mémorisation permet de fixer ce qui ne cesse d'être remplacé dans ma conscience par autre chose. Nos expériences sont « retenues », conservées.

Cette fixation est essentielle pour s'orienter dans le temps et l'espace.

Les malades atteints d'une « amnésie de fixation » sont désorientés : ils n'ont plus de repères temporel et spatial.

Mais ces expériences mémorisées restent bien souvent inconscientes.

Il n'est pas utile ou nécessaire de les rappeler à notre conscience.

En revanche, c'est possible.

Par exemple, nous reprenons conscience d'une situation passée.

Cela indique que notre conscience peut, si nous le voulons, opérer un retour sur ce qui a été vécu et éclairer un souvenir. Conscience et inconscient social Mais l'expérience d'un individu est tout d'abord « collective », dit Main.

L'acquisition d'une culture est essentielle à la prise de conscience de soi.

Dire que des liens familiaux et sociaux sont « tissés », indique bien l'étroitesse et l'intimité des échanges.

« Devenir soi-même » ne peut se comprendre sans ces aspects déterminants.

Et c'est par la langue que se transmet la culture qui maintient vivant le tissu social.. »

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