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Connaît-on mieux ce qu'on aime ?

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« PROBLEMATIQUE ENVOYEE PAR L'ELEVE: Il s'agit de se demander si l'amour permet une meilleure connaissance de l'autre.

Généralement les personnes pour lesquelles on éprouve de l'amour nous sont proches.

On pourrait alors dire qu'on les connaît mieux que les autres, mais cela tient peut-être simplement au fait qu'ils nous sont proches. Or, la question que l'on vous pose est toute autre puisqu'il s'agit de se demander si c'est l'amour qui est la cause de cette meilleure connaissance.

On peut remarquer qu'on peut tomber amoureux d'une personne que l'on ne connaît pas.

Plus précisément encore, tomber amoureux implique en général tout un ensemble de représentations de l'autre que nous produisons sans que ces représentations correspondent nécessairement à la réalité.

On parle ainsi de phénomène d'idéalisation.

En effet, on pourrait se demander si le désir qui anime l'amour ne consiste pas à produire un objet.

Pensez au personnage de Swann dans la recherche du temps perdu ou encore à Frédéric dans l'éducation sentimentale.

Lorsque Swann tombe amoureux d'Odette après l'avoir rencontrée, sa vie devient nourrie de fantasmes, il la poursuit partout dans Parsi afin de la posséder, de la connaître.

Lorsqu'il finit par l'épouser, il prend alors conscience que cet amour n'était nourri que par le désir de l'inconnu, que son imaginaire nourrissait son désir et son sentiment.

De même Frédéric passe son temps à rêver une femme qui ne lui appartient pas pour finir, après des années par prendre conscience que c'est ce rêve qu'il aimait.

Néanmoins, Swann finit par remarquer qu'il aurait voulu donner sa vie pour une femme qu'il n'aimait pas.

S'agit-il alors de noter que ce sentiment qui se nourrit du rêve et du fantasme et qui repose sur de fausses représentations de l'autre n'est pas l'amour.

C'est peut-être en ce sens alors que l'amour rend aveugle.

Pensez à cette célèbre formule de Saint Augustin dans les confessions lorsqu'il dit qu'avant d'avoir découvert Dieu, il " aimait l'amour, mais il n'aimait pas ".

Le véritable amour, non pas l'amour de l'amour, mais l'amour de l'autre ne peut-il pas être aussi une connaissance de l'autre ? Nous vous proposons deux orientations de lecture ici : le banquet de Platon et L'Ethique de Spinoza. [Sans amour, je n'éprouverai aucun désir de mieux connaître une personne, un objet, d'étudier une science.

Aimer une personne me permet de la connaître intimement.

La connaissance est toujours facilitée par le désir.] L'amour est le moteur de la connaissance C'est parce que j'aime la philosophie (AMOUR de la sagese) que je suis disposé a m'intéresser à cette discipline.

C'est parce que j'aime la peinture que je vais approfondir mon étude de lPicasso ou de l'impressionnisme.

C'est parce que j'aime la Grèce ou l'Inde que je vais me rendre régulièrement dans ces pays et mieux les connaître. Connaissance sympathie De même que je connaîtrai mieux les personnes que j'aime que celles pour lesquelles j'eprouve de l'antipathie. Je ne peux pas réellement comprendre autrui si je ne me sens pas des affinités avec lui.

De plus, le temps que je passe avec les personnes que j'aime me permet de faire plus intimement connaissance.

Ainsi, dans les vieux couples, mari et femme n'ont plus de secrets l'un pour l'autre. L'homme est mû par le désir de connaître C'est la raison pour laquelle Platon a souligne le lien qui existait entre amour et connaissance.

La connaissance n'est pas une opération sèche et désincarnée, elle naît du désir que nous inspirent les beaux corps, les belles choses.

Avec l'amour, Platon montre qu'à côté de la voie ardue du mythe de la caverne, où il faut rompre avec le sensible pour s'élever à la sagesse, on peut suivre une voie plus aisée en s'appuyant sur le désir. Dans Le Banquet, Diotime, surnommée «l'étrangère de Mantinée., résume ainsi cette voie. «La vraie voie de l'amour, dit-elle, c'est de partir des beautés sensibles et de monter sans cesse vers la beauté surnaturelle en passant comme par échelons d'un beau corps à deux, de deux à tous, puis des beaux corps aux belles actions et des belles actions aux belles sciences pour aboutir à cette science qui n'est autre que la science de là beauté, laquelle reconnaît le beau tel qu'il est en soi.

Si la vie vaut jamais la peine d'être vécue, cher Socrate, c'est à ce moment où l'homme contemple cette beauté qui n'est ni belle par un côté ni laide par un autre, ni belle en un temps ni laide en un autre, ni belle en un lieu ni laide en un autre.

Car elle ne se présente ni comme un corps, ni comme une science, ni comme une chose sur terre ou dans le ciel» (Le Banquet, 211 b). La conception classique du mécanisme psychique est assez simple et assez connue pour que nous n'ayons pas besoin de nous attarder à son analyse.

Au point de départ du psychisme, il y aurait un fait de connaissance : par exemple, je vois Pierre et je porte un jugement sur l'ensemble de sa personne, physique ou morale.

Des perceptions et des jugements résulte une attitude affective : attitude négative d'indifférence, lorsque rien dans l'individu qui se présente n'excite mon intérêt ; attitude positive de sympathie ou d'antipathie, d'amour ou de haine, suivant que le jugement est favorable ou défavorable.

Enfin, l'idée que je. »

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