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Comment sait-on que l'on dit vrai dissertation

Publié le 30/11/2023

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« L2 Philosophie DISSERTATION Comment sait-on que l’on dit vrai? La vérité est la correspondance universelle entre une affirmation et la réalité, son antonyme est le faux.

Elle s’oppose à la croyance ou à la doxa (opinion), car croire que l’on sait, nous empêche de questionner nos certitudes, et donc de chercher la vérité.

Car en effet le savoir, c'est-à-dire la connaissance, est cet outil prérequis qui nous permet de prétendre à la vérité, car à la différence de l'opinion, celui-ci se justifie et ne dépend plus uniquement de nos propres impressions.

Platon dans le Ménon condamne totalement la doxa, en tant que croyance injustifiée, car celui qui croit savoir s’emprisonne dans son ignorance, se contentant seulement d’une apparence du savoir sans remettre en questions ses propres jugements.

La vérité n’est pas le fruit de la création des Hommes mais elle est l’objet vers lequel ceux-ci tendent, en effet, la nature humaine de l’homme le pousse à toujours chercher le vrai.

Néanmoins, pour savoir que nous disons vrai, il faut avoir une conception précise du vrai, or aucun homme ne détient la vérité éternelle, l’être humain serait alors dans la recherche constante d’une vérité qu’il ne connaît pas. Pour certains, la vérité est scientifique, pour d'autres elle est garantie par Dieu ou encore relative à chacun.

Nous nous retrouvons alors dans une boucle entre objectivité de la vérité et à priori subjectivité du savoir.

Ainsi s'attacher aux critères de la vérité et à la certitude qu’on y attache est il réellement suffisant ? La vérité établie peut-elle être rediscutée ? Et finalement son incertitude peut-elle être l’objet même de notre savoir ? Il sera question dans un premier temps de déterminer les critères qui nous permettent de dire qu’une chose est vraie.

Cependant ces critères peuvent-ils voire doivent-ils être remis en cause? Nous aborderons cette question dans un second temps en traitant de leurs limites pouvant finalement nous mener à l’ignorance ou l’illusion et au scepticisme.

Enfin dans une troisième et dernière partie il s’agira de reconnaître la connaissance imparfaite et limitée que l’homme a du monde, affirmant alors qu’aucun homme ne détient LA vérité universelle.

Le vrai serait alors une quête constante dont personne ne doit prétendre détenir le fin mot. Lorsque nous prétendons détenir le vrai, il est important d’être en capacité de la démontrer.

Il faut que nous puissions en avoir la certitude et cela se fait par le raisonnement.

En effet il s’agit d’être capable d'établir des liens logiques de cause à effets, ou d’effets à cause.

En ce sens, ce critère de vérité doit pouvoir montrer la cohérence logique et l’absence de contradiction.

Ce raisonnement formel à pour qualité d’avoir un portée générale car elle ne découle pas de l’intuition. Dans ce fonctionnement, les mathématiques sont un modèle.

C’est notamment grâce à Euclide que la démonstration apparaît.

Ses démonstrations reposent sur des postulats.

En effet il suppose qu'il existe une unique droite passant par deux points distincts et bâtit toute sa géométrie sur plusieurs postulats tels que celui-ci.

Cela s’est étendu dans le temps et c’est de cette manière que Thales se questionne sur le lien entre une droite et un cercle en géométrie, il se demande comment la droite doit couper le cercle pour que les deux parties soient égales, et donc pour que la droite passe par le centre.

Et il montre alors que c’est le diamètre qui mesure le cercle.

Cette réponse ne vaut pas pour un cercle particulier, mais pour tous (elle concerne un cercle idéal, ou quelconque), ce qui permet de réfléchir à la nature du cercle en général.

La démonstration, ici, nous assure de la solidité de notre raisonnement, et par suite de notre discours, puisqu’elle se vérifie à chaque fois par les axiomes et les règles de logiques mathématiques et donne la condition de possibilité de l’existence d’une chose, comme ici le cercle.

Ainsi, la démonstration serait alors un critère à priori fiable pour justifier une vérité car elle garantit que l'affirmation est vraie, dans la mesure où les prémisses sont vraies et la logique est correcte. Seulement, bien que la justification de la vérité par la démonstration soit un critère fiable et solide dans les mathématiques, celui-ci ne se confirme pas dans tous les domaines.

On aborde dès lors des limites à la démonstration car elle n’est visiblement pas universelle.

C’est ce que Hume critique lorsqu’il remet en question la fiabilité de la démonstration dans des domaines tels que la métaphysique ou encore la morale, qui tous deux sont sujette a une certaine ambiguïté, en effet les concepts métaphysiques peuvent être extrêmement abstraits et complexes.

Par exemple, des notions telles que l'infini, la causalité, la substance et la contingence peuvent être difficiles à définir de manière précise, ce qui rend les prémisses métaphysiques sujettes à des interprétations diverses. Apparaît alors un second critère qui est celui de la vérification par l'expérience, c'est-à -dire l’empirisme.

C’est d’ailleurs ce que Hume considère comme l’unique et seul critère valable pour avoir accès aux connaissances du monde et donc de la vérité.

En effet, dans son Traité de la nature humaine, il établit sa théorie de la copie , héritée de l'empirisme Locke, que toutes nos idées (entendements) sont dérivées de nos impressions ( sensible).

Il confirme son propos lorsqu' il pense à sa chambre, les idées qu'il forme sont des reproductions fidèles des impressions sensorielles qu'il a eues lorsqu'il a vu sa chambre.

Cette ressemblance est frappante et suggère que les idées sont directement dérivées de nos impressions, donc des expériences sensorielles.

Et cette corrélation entre idée et impression est en fait une caractéristique permanente de la manière dont l’esprit humain fonctionne.

Cela permet une certaine fiabilité dans notre compréhension du monde car l’expérience met en lien le monde réel avec nos pensées.

Ainsi à partir du moment où la vérité admise est constatée, elle ne fait plus partie des fictions que peut forger notre esprit, mais elle se retrouve dans le monde du réel. Dès lors, on semble avoir trouvé un moyen fiable pour justifier que ce que l’on dit est vrai.

Mais l’empirisme montre lui aussi des limites, qui sont le critère de vérités sur les questions divines; En effet, il n’est pas possible de démontrer de manière logique ou par l’expérience les vérités des Dieu, or celles ci ont constitué dans l’histoire de l’homme une base quasi universelle sur les réponses aux questions de morale, de l’être, de sa finitude. La vérité garantie par Dieu existe depuis les début de la religion.

Tout croyant, considère son propre livre.

Ces livres apportent des réponses aux questions que tout individu se pose sur lui-même, son existence….et cherchent à convaincre leurs croyants de la pertinence de leur vue.

« Si vous obéissez fidèlement à l'enseignement de Jésus, vous êtes vraiment ses disciples; ainsi vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres.

» dit l'évangéliste Jean dans la Bible.

La “vraie” vérité était autrefois la reconnaissance de Dieu, l'amour et la fidélité envers Dieu.

Les idées exposées par ces livres étaient alors incontestables.

Cependant, les philosophes commencent à se poser la question de l'être.

Pour Platon, "Dieu est à la mesure de toute chose".

Selon lui, il n'y a qu'une seule vérité, la vérité absolue, le juste, décidée par Dieu, qui nous donne l'accès au savoir.

D'autre part, pour définir ce qu'est le vrai, Descartes par son cogito ergo sum détermine sa première certitude qui permettra d'accéder au savoir. Il se demande ensuite comment en étant imparfait et fini, est-il possible de créer une chose parfaite et infinie.

Cela lui parait impossible car la perfection ne peut être inventée par un être imparfait.

Il se dit alors que nous dépendons d'un être parfait.

Pour prouver l'existence d'un Dieu parfait, il se dit que toute existence est une perfection or Dieu est parfait donc Dieu existe.

Cela sera alors sa deuxième certitude.

Ainsi, il affirme dans Méditations Métaphysiques, "J'ai dans mon esprit une certaine opinion, qu'il y a un Dieu qui peut tout, et par qui j'ai été créé et produit tel que je suis".

Selon Descartes, "Dieu n'est pas trompeur", donc la cause de nos erreurs provient de notre imperfection.

Dès lors, toutes ses convictions seront fondées sur l'existence de Dieu. Ainsi Dieu donnerait à l’homme les vérités sur son existence et plus vastement sur tous les domaines, car la science jusqu’alors n’a su y répondre. Il existe donc diverses manières de savoir que l’on dit vrai, que ce soit par la logique, l’empirisme ou par la certitude divine, il en demeure que certes ces méthodes sont nécessaires pour l’être humain mais pouvons nous dire qu’elles soient réellement suffisantes ? Ces critères peuvent-ils voire doivent-ils être remis en cause? En effet, le but de justifier les critères de la vérité est d’aboutir à un jugement objectif, or cela ne veut pas dire qu’il n’ y a en nous plus aucune part de subjectivité, en effet il est important de douter sur ces critères, de ne pas croire aveuglément sans jamais.... »

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