LA MÉTHODE DE LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE

« LA MÉTHODE DE LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE DÉFINITION DE LA DISSERTATION La dissertation philosophique se définit comme « l’étude méthodique et progressive des diverses dimensions d’une question donnée» (Bulletin officiel).

Elle est la réponse donnée méthodiquement à une question (le libellé du sujet) dont on souligne la dimension problématique.

La dissertation est donc à la fois une réflexion personnelle sur un sujet, et non un défilé de doctrines ou une récitation du cours, la mise en forme d’une problématique, un raisonnement argumenté s’efforçant de rendre ses propositions universellement acceptables. TRAVAIL DE PRÉPARATION (AU BROUILLON – 🕒 1h30) Ce travail est indispensable et constitue l'ossature du devoir.

Il est à soigner tout particulièrement.

On peut suivre, tout au long de l'année, les étapes suivantes : I) ANALYSER LE SUJET A) La forme de l’énoncé du sujet Quelle interrogation introduit l’énoncé ? Voici les formes interrogatives les plus fréquentes : - Est-on capable de… ? - A-t-on le droit de… ? - Recherche de la nécessité ou/et de l’obligation - Recherche des raisons - Recherche des causes efficientes - Recherche des causes finales -Porte sur l’existence de quelque chose qui fait problème - Moyens - Manière d’être - Demande de donner les caractéristiques d’un type d’individu Peut-on… ? Faut-il… ? Pourquoi… ? Y a-t-il… ? Comment… ? Qui… ? Tout… ? - Pose le problème de la généralisation d’un attribut En quel sens peut-on dire que… ? -Demande de travailler sur le sens d’une affirmation - La condition donnée, qui est nécessaire, estelle aussi suffisante ? Suffit-il… ? Qu’est-ce que… ? - Quelle est l’essence de ? 1 Lycée Tristan Corbière – Année scolaire 2021-2022- Cours Olivier Verdun B) Définir chaque terme du sujet La première étape face à la question posée, préalable à toutes les autres, est l’analyse de la signification des termes du sujet (tous les termes).

L’idée est de montrer qu’on peut entendre la question en divers sens.

Chercher les synonymes, antonymes, expressions courantes dans lesquelles figure le terme à définir, etc. C) Lire le sujet à partir du programme Se demander quelles notions du programme sont concernées par le sujet. D) Reformuler le sujet Dégager le sens majeur de l'énoncé, de telle sorte que le sujet offert à la réflexion soit bien compris, sans contresens ni déviation importants. E) Analyser le présupposé du sujet Le présupposé (ce qui est « supposé avant ») est une affirmation implicitement contenue dans la question, affirmation que l’on considère comme acquise et qui devra être identifiée, discutée, dépassée.

Il faut prêter attention aux adverbes (toujours, nécessairement…), aux formules restrictives (ne…que, seulement…), aux alternatives (…ou…). II) RECHERCHER DES IDEES A) Les arguments Il faut argumenter, c’est-à-dire provoquer ou accroître l’adhésion du lecteur aux thèses qu’on présente à son assentiment.

Argumenter, c’est fonder en raison.

Toute argumentation doit se référer à une preuve, c’est-à-dire à un processus intellectuel établissant la vérité de la proposition.

Attention aux mauvais arguments (flous, sans précision, contradictoires…), aux arguments d’autorité.

Pour ce faire, on peut : - rechercher les causes et présupposés de l’idée défendue ; analyser un proverbe ou une expression courante ; distinguer un concept d’un autre ; utiliser les différents types de raisonnement (raisonnement déductif, inductif, par l’alternative, par l’absurde, par analogie…) B) Les exemples L’exemple doit être exemplaire, c’est-à-dire vérifier la règle générale.

Eviter les exemples personnels, préférer ceux de la littérature, de la science, de l'histoire, de l'art, etc. Repérer les différents domaines concernés par le sujet (domaines juridique, politique, moral, social…). 2 Lycée Tristan Corbière – Année scolaire 2021-2022- Cours Olivier Verdun C) Les références philosophiques Les références (littéraire, scientifique, historique, etc.) doivent être précises.

Les citations fournissent un appui à l’argumentation ; elles doivent être courtes, exactes (indiquer le nom de l’auteur et de l’ouvrage dont la citation est extraite) et explicitées.

Utiliser le cours. III) CONSTRUIRE LE PLAN Le plan consiste à organiser ses idées en deux ou trois grandes parties divisées elles-mêmes en sous-parties (deux ou trois).

Chaque partie est une réponse argumentée au sujet.

Le plan est donc une démonstration : on examine plusieurs hypothèses successivement dont on évalue le sens, la portée, la pertinence jusqu'à parvenir à celle qui résiste le mieux à la critique.

La progression impose d’aller du plus évident au moins évident, c’est-à-dire au plus paradoxal. La structure générale d'une dissertation (le mouvement par lequel on passe d'une partie à l'autre) est la suivante : A) Première partie Hypothèse de réponse exposant le présupposé du sujet, le point de vue naïf, l’évidence première, la voix du bon sens en quelque sorte (doxa) ou la thèse adverse. Regrouper les arguments, les exemples, les références qui permettent de défendre la même réponse.

Hiérarchiser ces ensembles en partant de la réponse la plus évidente au sujet (« Certes… »), en la critiquant (« Mais… »), puis en allant vers la réponse la plus originale, personnelle, paradoxale (« Donc… »). B) Formuler la deuxième partie Examen des limites de la 1ère hypothèse et proposition d'une 2e hypothèse qui vient saper la précédente.

A la fin de la 2e partie, la tension du sujet est censée être à son comble, puisqu'on est face à deux argumentations contradictoires qui ont pourtant chacune leur légitimité. C) Formuler la deuxième partie La troisième partie est une tentative de résolution de la contradiction entre la 1ère et la 2e hypothèses ; elle propose une solution au problème posé dans l'introduction.

La dernière partie du développement examine donc l’hypothèse la plus féconde, pertinente, solide, légitime, vraie (principe d’universalisation).

Pour trouver la troisième partie, on peut : - redéfinir un ou des termes du sujet ; remettre en cause le présupposé du sujet ; répondre aux objections formulées en deuxième partie ; montrer que les réponses formulées, pour opposées qu’elles paraissent, peuvent être compatibles, et à quelles conditions. 3 Lycée Tristan Corbière – Année scolaire 2021-2022- Cours Olivier Verdun LA RÉDACTION DE LA DISSERTATION (SUR LA COPIE– 🕒 2h30) I) L'INTRODUCTION L'introduction doit amener le sujet,.... »