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La dissertation philosophique (méthodologie)

Publié le 22/03/2022

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LA TECHNIQUE DE LA DISSERTATION PHILOSOPHIQUE : Introduction : Face à un sujet de dissertation, le candidat est invité impérativement à identifier le problème ; le résoudre, c’est- à- dire l’analyser, à l’argumenter de façon méthodique et critique. La réussite d’une telle activité nécessite un bon travail préparatoire. l- Le travail préparatoire A/ L’étude parcellaire C’est un travail qui demande la recherche de l’explication selon le contexte et la compréhension des différents mots ou groupe de mots essentiels ou difficiles du sujet donné. Une fois cette étude accomplie nous pouvons reformuler le sujet. B/ La reformulation Elle consiste à écrire le sujet en utilisant les explications données dans l’étude parcellaire. Ce qui veut dire que nous avons pour devoir de traduire le sujet dans un sens plus compréhensif et plus éclairé. C/ La recherche des idées : C’est la qualité, la quantité des idées et plus tard, leur agencement, qui confère au devoir, sa beauté et quintessence. Pour ne rien oublier, on pourrait se poser des questions dans tous les domaines (littéraire, philosophique, scientifique, religieux, artistique etc.) La mis en forme des différentes idées permettent d’aborder le travail proprement dit. Le travail proprement dit La rédaction effective comporte trois(3) parties distinctes, l’introduction, le développement et la conclusion. A/ L’introduction LE SECRET DU BAC 3 L’introduction dans une dissertation philosophique comprend trois parties : l’entrée en matière, la reformulation et la problématique. 1-L’entrée en matière : C’est le chapeau de l’introduction. Elle peut se faire à partir d’une généralité, d’un paradoxe, deux affirmations opposées, d’un préjugé, de l’analyse des termes clés du sujet. 2-La reformulation : C’est la signification d’ensemble du sujet. Elle se fait à partir de la définition des mots clés ou essentiels du sujet. 3- La problématique : Il s’agit du problème et les aspects du problème (les sous problèmes). Le problème étant une difficulté intellectuelle qu’il faut surmonter. Il représente ce qui légitime le sujet. Quant aux aspects du problème ce sont les préoccupations que nous allons analyser dans le développement. B/ Le développement : Le développement consiste à détailler avec illustration (citations) les thèses que nous avons annoncées dans l’introduction. Dans le développement, les idées doivent être regroupées et enchainées entre elles d’une manière logique. Le développement comprend nécessairement un plan qui dépend de la nature du sujet. NB : il faut éviter les répétitions inutiles. Eviter les affirmations gratuites et justifier vos assertions en utilisant des arguments solides Référer-vous aux grands auteurs, mais de manière appropriée. Garder un ton mesuré dans les jugements et dans les critiques. Soigner l’écriture et la présentation. 1- Les sujets d’explications : LE SECRET DU BAC 4 Il s’agira essentiellement dans ces sujets de dire en termes claires et en vos propres mots ce que l’auteur a voulu dire. Cela signifie qu’il faut aller dans le même sens que l’auteur. Dans ces genres de sujet il faudra faire un plan de type analytique qui consiste : -A analyser (étudier, examiner, donc décomposer en vue d’un examen discursif pour discerner les éléments d’un tout) les notions. - A dire quels sont les problèmes posés par les différentes notions et les relations qui existent entre elles. Après analyse aucune zone d’ombre ne doit subsister. 2- Les sujets de discussion : Dans ces sujets nous pouvons utiliser deux types de plans : le plan classique et le plan dialectique. a- Le plan classique : On pourrait suivre le schéma suivant pour une dissertation acceptable. AXE1 : Mise en évidence de la thèse qui est expliquée. -Annonce de l’argument1 soutenu par une citation philosophique (expliquée) et achevée par un mot de liaison. -Annonce de l’argument 2 (idem) -Annonce de l’argument 3 (idem) Transition suivie d’une conclusion partielle. AXE2 : Mise en évidence de l’antithèse qui est expliquée. Le même procédé que dans laxe1. Conclusion partielle (plus nécessaire de faire une transition sauf si vous envisager un troisième axe.) Le plan dialectique : LE SECRET DU BAC 5 Il comprend trois parties et consiste en une thèse à laquelle on oppose une antithèse et dont on tire une synthèse. -La thèse consiste à produire des idées, des théories et des arguments affirmatifs. Elle consiste donc à aller dans le même sens que le sujet. -L’antithèse est la réfutation des arguments de la thèse, l’établissement de thèses contraires et l’apport de preuves complémentaires. -La synthèse consiste à surmonter les contradictions apparentes, autrement dit à réconcilier la thèse et l’antithèse. Les sujets de comparaison : Ici, la difficulté est de voir les concepts à comparer s’ils ne sont pas donnés nettement. Il faut ensuite éviter d’étudier séparément les notions sinon on aura fait deux dissertations superposées. Alors que faire ? Il s’agit d’analyser ces notions à partir de ce qui les rapproche, à partir de ce qui les distingue et de montrer les thèmes qui les réunissent, c’est-à-dire montrer la dialectique de leurs rapports. Conclusion Elle fait le bilan de l’examen critique, en soulignant succinctement, les raisons évoquées, en vue de donner une réponse claire (à la question soulevée dans l’introduction) et de proposer si possible une ouverture sur d’autres perspectives. NB : l’ouverture étant facultative, son absence est mieux que sa mauvaise présence. LE SECRET DU BAC 6 Suijet1 : Le bonheur est-il accessible à l’homme ? Définition des termes et expressions essentiels : Le bonheur : état de satisfaction totale ; de plein épanouissement ; état de bien être permanent. Accessible à l’homme : ce que l’homme peut atteindre ; posséder ; ce que l’homme peut obtenir ou réaliser. Reformulation du sujet : Le bonheur en tant qu’état de satisfaction totale est-il à la portée de l’homme ? Problème à analyser : le bonheur est-il réalisable ? Axes d’analyse et références possibles. Axe1 : Le bonheur est accessible à l’homme. Arg1 : Le bonheur va de paire avec une vie vertueuse. (Epicurisme, Stoïcisme, religion) Arg2 : le bonheur réside dans le contentement. Il s’agit de se satisfaire de ce que l’on a, mieux s’en contenter. Arg3 : la satisfaction matérielle contribue au bonheur. L’Avare de Molière qui décrit le personnage d’Harpagon pour qui le bonheur se réduit à sa seule richesse. De même Aristote trouve que quand on est trop pauvre on ne peut pas être heureux. Axe2 : Le bonheur demeure un idéale. Arg1 : le bonheur est un concept difficile à cerner. Relatif, subjectif ; il varie en fonction des individus. Cf. Aristote pour qui plaisir, santé, richesse sont autant d’approche du bonheur, mais qui, à l’évidence ne peuvent être toutes satisfait. Ag2 : Il est impossible pour l’homme de satisfaire tous ses désirs et inclinations. Cf. Kant la Métaphysique des mœurs. LE SECRET DU BAC 7 Ag3 : le bonheur total ne peut être réalisé. Jules Renard : « si l’homme bâtissait la maison de bonheur, la plus grande pièce serait la salle d’attente ». Journal Sujet2: Doit-on surestimer la science ? Définition des termes et expressions essentiels. Doit-on : est-il légitime, a-t-on le droit, est-il normal, faut-il. Surestimer : accorder plus de valeur qu’il n’en faut, considérer exagérément, surévaluer. La science : connaissance rationnelle élaborée à partir de l’observation, de l’expérimentation ou du raisonnement ; ensemble de connaissances rationnelles et de procédés permettant de transformer la nature. Reformulation du sujet : A-t-on le droit d’accorder plus de valeur à la science entendue comme connaissance rationnelle et pratique ? Problème à analyser. La science a-t-elle des pouvoirs illimités ? Axes d’analyse et références possibles. Axe1 : la science a un pouvoir évident. Ag1 : par la connaissance des phénomènes de la nature et des lois qui les régissent, la science apporte une réponse satisfaisante à la curiosité intellectuelle de l’homme et le rassure. Cf. René Descartes, Le Discours de la méthode Ag2 : la science permet de prévoir l’avenir. Auguste Comte : « science d’où prévoyance, prévoyance d’où action ». Cours de philosophie positive. LE SECRET DU BAC 8 Arg3 : la science comble les besoins d’ordre matériel. Cf. Descartes, Le Discours de la méthode ; les scientistes pour qui la science est une panacée. Axe2 : la science comporte des limites. Arg1 : les vérités scientifiques sont relatives et provisoires. Robert Blanché : « leur vérité, c’est simplement leur intégration au système ». L’Axiomatique. Arg2 : la science ne satisfait pas les besoin spirituels de l’homme. Cf. Freud, l’avenir d’une illusion. Arg3 : La science et son application conduisent bien souvent à un désastre moral et à la destruction de la nature. Cf. Rousseau, Le Discours sur les sciences et les arts. François Jacob : « les innovations de la science peuvent être source de malheur ». Le Jeu des possibles. Sujet3 : Faut-il se réjouir du progrès scientifique ? Définition des termes et expressions essentiels. Faut-il : y a-t-il lieu de, a-t-on le droit de, a-t-on des raisons de. Se réjouir : éprouver de la satisfaction, se féliciter, être heureux de. Progrès scientifique : les avancées de la science, les prouesses de la science, la marche en avant de la science. Reformulation : Y a-t-il lieu d’éprouver de la satisfaction face à l’essor de la science ? Problème à analyser : Le progrès scientifique comble-t-il l’homme ? Axes d’analyse et références possibles : Axe1 : le progrès scientifique est source de satisfaction. LE SECRET DU BAC 9 Ag1 : les connaissances scientifiques libèrent l’homme de l’ignorance. Cf. Galilée pour qui « l’univers est écrit en langage mathématique.» Le message céleste. Arg2 : les progrès de la science à travers les réalisations techniques améliorent les conditions de vie de l’homme. Cf. Descartes pour qui la science et la technique permettent d’assurer les commodités de la vie. Arg3 : la science rassure l’homme. Cf. les scientistes pour qui la science est une panacée. Axe2 : le progrès scientifique est quelque fois source d’inquiétude. Arg1 : le progrès scientifique constitue une menace pour l’humanité. Cf. Albert Einstein : « tout notre progrès technique est comme une hache dans les mains d’un criminel. » Correspondance. Arg2 : le progrès scientifique a perverti les mœurs. Cf. Rousseau, Discours sur les sciences et les arts : « la dépravation est réelle, nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancées à la perfection. » Sujet4: Lhomme est-il un jouet dans le devenir historique ? Définition des termes et expressions essentielles L’homme : être doué de conscience, de raison, de volonté, sujet pensant et actif, être humain. Un jouet : un objet, un instrument aux mains de quelqu’un, un être entièrement réglé, gouverné par. Le devenir historique: l’ensemble des faits, évènements qui jalonnent la vie d’un peuple, d’un homme. Les actions qui marquent l’existence d’un homme ou d’un peuple. Reformulation : L’homme en tant qu’être doué de conscience est-il manipulé dans le cours de son existence ? LE SECRET DU BAC 10 Problème à analysé : L’homme subit-il sont devenir historique ? Axes d’analyse et références possibles : Axe1 : L’homme subit l’histoire. Arg1 : l’homme ne contrôle pas tous les évènements de son existence. Cf. Les conceptions fatalistes et essentialistes. Arg2 : l’homme est déterminé par les données pulsionnelles qui le poussent à agir à son insu. Cf. Freud. Arg3 : l’homme est un instrument dans le processus historique. Cf. Hegel, La raison dans l’histoire et le providentialisme. Axe2 : L’homme est maitre de son histoire. Arg1 : l’homme est le vrai artisan de son devenir, il agit et donne sens à son existence à travers des luttes, des révolutions. Cf. Karl Marx, Le capital Arg2 : en tant qu’être de conscience l’homme est un être de liberté. Il n’est rien d’autre que son projet, l’ensemble de ses actes. Il est responsable de ce qu’il est. Cf. Sartre, L’Existentialisme est un humanisme. Sujet5 : Dieu est-il responsable de ce que l’homme fait ? Définition des termes et expressions essentiels Dieu: Etre parfait, transcendant, créateur de l’univers, Etre omniscient, omnipotent, premier principe. Etre responsable : être le maître, l’auteur, l’artisan de. LE SECRET DU BAC 11 Ce que l’homme fait : ensembles des actes posés par l’homme, son histoire. Reformulation du sujet : Les actes posés par l’homme incombent-ils à Dieu, entendu comme maître absolu ? Problème à analyser L’existence de Dieu remet-elle en cause la responsabilité de l’homme ? Axes d’analyse et référence possibles Axe1 : Dieu est artisan du devenir de l’homme. Arg1 : l’homme est le produit ou la créature de Dieu. Cf. les théologiens traditionnels. Arg2 : le devenir de l’homme obéit à une volonté suprême. Cf. Spinoza dans L’Ethique et le Traité Théologique Hegel dans la Raison dans l’histoire Axe2 : L’homme est responsable des actes qu’il pose Arg1 : pour les religions révélées, Dieu a créé l’homme certes, mais l’a doté d’un libre- arbitre. La Bible : « j’ai placé devant toi le chemin de la vie et de la mort, choisis ! » Deutéronome 30,19 Arg2 : pour l’existentialisme, l’homme est liberté et toute prétention déterministe est l’expression de la mauvaise foi. Sartre dans l’existentialisme est un humanisme. Arg3 : pour le matérialisme historique, il n’y a ni dieu ni destin. Lhomme est donc abandonné à lui-même et condamné de se prendre en charge. Marx critique de la philosophie du droit de Hegel LE SECRET DU BAC 12 Sujet6 : Le refus du travail a-t-il un sens ? Définition des termes clés Le refus : le rejet, le mépris, le non consentement à. Travail : activité consciente par laquelle l’homme transforme la nature, se transforme et produit ce qui lui est nécessaire. Activité exigeant des efforts pénibles. C’est aussi une activité rémunératrice. Un sens : une signification, une justification. Reformulation du sujet : Le rejet du travail est-il raisonnable ? Problème à analyser : L’homme peut-il se passer du travail ? Axes d’analyse et référence possible Axe1 : la justification du refus du travail. Arg1 : Le travail déshumanise. Le travail comme facteur d’aliénation. Le travail aliène, dépossède, l’homme en l’infantilisant. Simone Weil : « l’ouvrier dépense à l’usine parfois jusqu’à l’extrême limite de ce qu’il a de meilleur en lui, sa faculté de penser, de sentir, de se mouvoir ». Condition ouvrière Arg2 : le travail comme activité contraignante. La tradition judéo-chrétienne présente le travail comme une souffrance, voire une malédiction. La Bible « c’est à la sueur de ton front que tu gagneras ton pain ». Genèse 3, 19 LE SECRET DU BAC 13 Arg3 : Le travail est dépossession de soi. Karl Marx : « travailler, c’est se dépouiller de sa propre existence pour pouvoir vivre ». Le manuscrits de1844 Axe2 : Le travail est une nécessité. Arg1 : le travail est une activité libératrice. Cf. Hegel pour qui le travail affranchit l’homme de l’animalité et de la nature. Il est en outre le moyen pour l’homme de construire l’histoire et d’accéder à sa plus haute liberté. La phénoménologie de l’esprit Arg2 : le travail institue une communauté d’entraide par l’échange des services. Dans ce sens travailler, c’est partager ce qu’on a avec les autres, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations. De même Bernard B Dadié pense que le travail assure l’indépendance : « le travail et après le travail l’indépendance». Arg3 : le travail est une obligation morale qui élève l’homme. Voltaire : « le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin ». Candide. Dans cet ordre d’idée, Amadou Koné dans son livre intitulé les Frasque d’Ebinto, soutient que le travail même s’il ne nous libère pas, nous rend notre dignité. A la Bible d’ajouter : « si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus ». 2Thessa loniciens 3, 10. Suijet7 : Le travail est-il un facteur d’union ou de discorde entre les hommes ? Mots clés : Le travail : ensemble d’activités accomplies par l’homme pour produire les biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré. Facteur : élément qui participe à un résultat, cause, motif, raison, source. Union : accord, entente, rassemblement, cohésion. LE SECRET DU BAC 14 Discorde : conflit, désaccord, division, opposition. Homme : être doué de conscience, d’intelligence, de raison et de langage articulé. Reformulation : L’activité intellectuelle ou physique produit par l’homme pour améliorer ses conditions de vie est-elle source de cohésion ou de discorde entre les humains? Thèse : le travail est un facteur d’union entre les hommes. Arg1 : Relation d’interdépendance, de collaboration. Cf. Marx : la théorie du socialisme scientifique, la propriété collective des moyens de production) Arg2 : Entraide, solidarité. Cf. Spinoza Transition : le travail se ramène-t-il à l’union des hommes ? Antithèse : le travail est un facteur de division. Arg1 : exploitation de l’homme par l’homme. Cf. L’esclavagisme. Arg2 : dépendance vis-à-vis de quelqu’un d’autre. Cf. Le capitalisme, la plus-value (contrainte, propriété privée des moyens de production, prolongement du temps de travail. Arg3 : relation hiérarchique, par exemple le cas de l’armée (inégalité des salaires) Transition : le travail est-il cause ou révélateur des tensions ou des rivalités entre les hommes ? Synthèse : le travail peut être à la fois un facteur de rapprochement que d’opposition des hommes. -Armée distingue radicalement les individus, mais les unit aussi. -Travail socialiste hiérarchise les travailleurs, mais en même temps harmonise la relation entre eux. LE SECRET DU BAC 15 Conclusion. En définitive, on peut dire que tout travail est fonction du régime économique. Ainsi le travail peut être aussi bien une cause de l’union qu’une cause de discorde entre les hommes. Sujet8 : le devenir se confond-il avec l’être ? Définition des termes et expressions clés : Le devenir : le changement, l’évolution, la transformation, le mouvement, le passage d’une forme à une autre. Se confondre : s’identifier, être les mêmes, être indissociable. L’être : ensemble de tout ce qui existe, tout ce qui est. Reformulation : L’être étant tout ce qui existe s’identifie-il au mouvement. Problème à analyser : l’être et le devenir sont-il indissociable ? Le mouvement est-il l’essence de l’être ? Axe1 : le devenir se confond avec l’être. Ce qui revient à dire que l’essence de l’être est le devenir. Ainsi une première analyse des phénomènes du monde, nous montre qu’ils sont en perpétuelle évolution. Cette conception est défendue par Héraclite qui soutient que tout est en mouvement, tout s’écoule. Il affirme : « on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve ». Ce qui veut dire que rien n’est constant et tout est en perpétuel mouvement. En abordant dans le même sens, Aristote trouve que tout est en mouvement et ce mouvement est un passage de la puissance à l’acte. Il utilise également la théorie des quatre causes pour expliquer le mouvement (la cause matérielle, la cause formelle, la cause efficiente et la cause finale). De même, Marx dans sa conception matérialiste soutient que l’être est en perpétuelle évolution. Il est selon lui le produit d’une longue évolution de la matière. La dialectique historique nous fait comprendre que les sociétés aussi bien que les être de la nature sont en changement continuel. LE SECRET DU BAC 16 Axe2 : cependant cette conception du devenir de l’être n’est pas partagée par tous les auteurs. Ainsi la réflexion sur le monde, amène d’autres penseurs à remettre en cause l’existence du devenir chez l’être. Dans ce sens, Parménide pense que le mouvement et le devenir sont illusoires. Pour lui, l’affirmation l’être est, est le modèle du discours vrai. Le changement n’est qu’une fausse apparence selon Parménide. D’où son affirmation célèbre : « l’être est et le non être n’est pas ». Une manière de certifier que le mouvement n’existe pas que c’est l’être qui est. Cette pensée de Parménide est certifiée par son disciple Zénon qui soutient qu’Achille ne peut jamais atteindre la tortue qui est placée à quelque mètre de lui. Selon eux le devenir n’est qu’une illusion, seul l’être est. Le mouvement et le changement se présentent comme une apparence. Ils sont donc illusoires selon Parménide. Dans cet ordre d’idée, Platon trouve que les réalités du monde intelligible sont inchangeables. Ainsi pour lui l’idée est toujours égale à elle- même. Ce qui veut dire que l’idée n’est pas soumise au devenir, au changement, elle est constante. De même Saint Thomas pense que l’être premier, l’être vrais n’est sujet d’aucun changement. De ce fait, Dieu comme être premier n’est objet d’aucun changement, d’aucun mouvement. Sujet9 : Dans le cadre de l’analyse des relations humaines, commente cette affirmation : la religion de nos jours est utilisée à des fins personnelles. Définition des termes et expressions essentiels : Religion : un ensemble de croyances et de pratiques qui lient à un être suprême, la soumission à un être suprême. De nos jours : actuellement, maintenant, Fins personnelles : intérêts privés, le bien être individuel, but personnel. Reformulation : en quoi la croyance à un être suprême est aujourd’hui devenue un moyen au service des intérêts privés, particuliers ? LE SECRET DU BAC 17 Problème : Dans quelle mesure la religion est-elle instrumentalisée de nos jours ? Explication du sujet : La religion est maintenant utilisée par certains pour satisfaire des intérêts personnels. C’est par exemple le cas de nombreuses sectes créées par des chefs, dit chefs spirituels, pour s’enrichir au nom de la religion. Ils vivent au dépend de leurs adeptes. La religion est utilisée aujourd’hui par des politiciens machiavéliques pour atteindre leurs objectifs. C'est-à-dire pour gagner aux élections ou pour obtenir des postes politiques. Les associations religieuses sont créées pour, une fois de plus, le bien être des chefs de ces dites associations. De même, les trafiquants de drogue et d’arme se cachent derrière la religion pour mieux pratiquer leurs activités. Nous constatons également la création de nombreux mouvements religieux qui en réalité ne sont que des mouvements de trafic de drogue et de blanchiment d’argent (amsardine, moujao et Al-Qaïda) au nord du Mali. D’où cette pensée d’Etienne Bruno : « la religion est devenue un super market dans lequel chacun fait son marcher ». La religion est parfois utilisée pour mieux exploiter le peuple en vue des fins personnelles. C’est ce qui justifie cette pensée de Marx : « la religion est l’opium du peuple». Commente cette pensée sur les rapports humains : « la paix n’est pas un mot, mais un comportement » Définition des termes et expressions essentiels : La paix : l’absence de conflit, cohésion nationale, la stabilité, la tranquillité collective Mot : discours, simple parole, simple théorie. Comportement : conduite, attitude, manière de se comporter. LE SECRET DU BAC 18 Reformulation : dans quelle mesure peut-on soutenir que la tranquillité sociale ne se traduit pas par un simple discours, mais plutôt par une conduite ? Problème : En quoi la paix est- elle le fruit d’une action quotidienne ? Axe de réflexion : les discours creux ne peuvent en aucun cas être la condition de la paix. La paix est un comportement de tous les jours. Une société ne peut donc pas être en paix à travers les discours solennels et des simples discours, mais plutôt par l’engagement et la bonne volonté de tous. La paix est donc le fruit du sacrifice de tous. De ce fait, Nelson Mandela se présente comme un model à travers sa lutte contre l’apartheid, mais surtout son fameux pardon après sa sortie de prison. Son esprit de pardon à permis la construction d’un peuple arc-en-ciel dont il avait tant rêvé pour le peuple Sud Africain. Cette se de l’ex président ivoirien, feu Félix Houphouët Boigny en dit beaucoup : « notre combat n’est pas terminé, il ne sera jamais terminé. Le vrai combat demeure, c’est le combat de la paix. » Ce qui signifie que le combat pour la paix demeure un combat de tous les jours. Tout homme doit donc être un artisan de paix à travers son comportement de tous les jours. Pour Mahatma Gandhi, les discours et les déclarations ne suffise pas pour la paix. Pour qu’il y ait la paix, il faux que les hommes soient honnête dans leurs déclarations, que les comportements soient le reflet des dits. D’où cette affirmation : « croire en quelque chose et ne pas le vivre, c’est être malhonnête. » Dans notre pays(Mali), pour une paix durable, il ne s’agit pas seulement de poser des signatures qui ne seront pas respectées, mais plutôt le respect de l’engagement de tous les citoyens. Sujet8 : La raison peut-elle vouloir la violence ? Définition des termes clés du sujet : LE SECRET DU BAC 19 La raison : désigne une faculté humaine qui permet de distinguer le bien du mal, le vrai du faux, Descartes la définit comme la faculté de bien juger. Vouloir : consentir à, être résolu, aspirer à obtenir ou à faire quelque chose. Violence : ce qui porte atteinte à l’intégrité d’autrui, sur le plan physique comme sur le plan moral. Reformulation : ce sujet nous interroge sur une possibilité, dont il faut préciser le sens. Une possibilité est soit matérielle, comme lorsque l’on dit « un oiseau peut voler », soit morale, comme lorsque l’on dit « je ne peux pas accomplir tel acte ». Dans le premier cas il s’agit d’évoquer les conditions d’une réalisation, dans le second cas, il faut aborder les conditions d’une légitimité. La faculté de discernement a-t-elle la possibilité de choisir l’atteinte à l’intégrité d‘autrui ? Problématique : Supposons que nous souhaitons faire un plan en deux parties. La problématique pourra avoir la forme suivante : La raison est-elle capable de conduire les hommes à faire usage de la violence, que cette violence soit physique ou morale ? N’est-elle pas au contraire, par principe, refus de la violence, recherche du dialogue et respect d’autrui ? Introduction : La raison est une faculté humaine, celle qui permet de produire des raisonnements. Le terme « violence » désigne quant à lui tout ce qui peut porter atteinte à l’intégrité d’autrui, sur le plan physique comme sur le plan moral. Ce sujet nous interroge si toute fois la faculté de bien juger à la capacité de légitimer l’atteinte à l’intégrité d’autrui. LE SECRET DU BAC 20 La raison est-elle capable de conduire les hommes à faire l’usage de la violence, que cette violence soit physique ou morale ? N’est-elle pas, par principe, refus de la violence, recherche de dialogue et du respect d’autrui ? Développement : Axe1 : les hommes vivent en société, et parfois les litiges peuvent les opposer, à tous les niveaux de la vie sociale. Conflit d’intérêt dans une entreprise, désaccord entre les membres d’une même famille, problème entre un commerçant et ses clients, etc.… Toute fois partout où les hommes font usage de leur raison pour régler leurs conflits, la violence qui risque d’en découler est remplacée par les voies du dialogue, par une entente respectueuse d’autrui et de ses propres arguments. La raison aspire en effet à l’accord des esprits, par la connaissance des principes qui sont ceux de la logique ou du simple « bon sens ». En effet une société ne s’établie vraiment que lorsque ses membres confient à ses juges et à des tribunaux le soin de régler les conflits éventuels, et renonce à l’usage de la violence ou de la vengeance. La justice règle les problèmes qui lui sont soumis en s’appuyant sur le débat contradictoire, l’examen du pour ou du contre qui est le cœur même de la rationalité. Quant un procès ne répond pas à cette « dialogue », il n’est qu’une parodie de justice, une violence faite au droit et à la raison. Ce que nous avons dit de la raison, à travers la rationalité du droit, s’applique aux individus entre eux, mais aussi aux relations que les Etats entretiennent les uns avec les autres. Lorsque deux peuples ne s’écoutent plus, par les voies de la diplomatie ou de la négociation, pour régler un litige, on dit souvent alors que « les armes vont parler ». Cette expression qui annonce la guerre est paradoxale, car elle indique, en réalité, la surdité qu’implique toute violence à l’égard de la parole d’autrui. La sagesse des nations, qui essaie de promouvoir l’existence d’un droit international à travers des institutions comme l’Organisation des Nations Unies, incarne alors la LE SECRET DU BAC 21 raison, et cherche à résoudre les conflits entre Etats, par un retour au dialogue et à la négociation. Axe2 : Transition : Les débats contradictoires, ceux d’un procès par exemple, ne sont-ils pas une autre forme de violence, inscrite dans les mots. Il nous faut donc maintenant envisager la violence rationnelle et purement théorique. L’opposition entre la violence et la raison que nous venons d’établir, ne doit pas nous induire dans l’erreur. Certes la raison s’oppose à la violence, lorsque celle-ci est tournée vers autrui, mais la philosophie a montré qu’elle est capable de développer cette violence particulière qui est celle de l’affrontement des idées. Dans ce contexte, il nous faut modifier la définition que nous avons donnée à la violence dans l’introduction. Celle-ci ne désigne plus à présent tout ce qui peut porter atteinte à l’intégrité d’autrui, sur le plan physique ou morale. Nous entendons plutôt par « violence », toute argumentation qui permet le triomphe d’une idée sur une autre. La réflexion philosophique, à travers les arguments des philosophes, est elle-même une violence qui veut être faite aux préjugés, à l’erreur et à l’ignorance. C’est certainement René Descartes, dans le Discours de la méthode, qui a mis en œuvre le plus fortement cet aspect critique en faisant table rase de toutes ses anciennes opinions, pour mieux accéder à une première vérité. Déconstruire pour mieux reconstruire. Tel est le maître mot d’une entreprise intellectuelle dont la violence théorique s’exprime dans le recours aux artifices agressifs d’un Dieu trompeur et d’un malin génie. Violence féconde qui ne vise pas la destruction de la connaissance, mais l’établissement d’une première vérité, celle du cogito. Cette violence constructive n’est pas seulement à l’œuvre dans le domaine de la philosophie. Les sciences toutes entières, cherchent, à faire violence aux anciennes théories, grâce à la raison qui se force de déterminer de nouvelles méthodes d’analyses, de nouvelles lois. Ainsi, la science de Galilée a-t-elle fait violence aux LE SECRET DU BAC 22 anciennes conceptions du monde, héritées de l’antiquité, et pour lesquelles la terre était placée au centre de l’univers. La violence de sa théorie nouvelle, qui affirme que la terre est ronde et tourne autour du soleil, s’est mesurée à la vivacité des réactions qu’elle a suscitée. Admettre une telle conception était une véritable violence faite à ceux qui croyaient que la terre était le centre de tout l’univers. Mais cette violence était féconde, par opposition à celle de toutes les inquisitions religieuses, qui à l’époque, faisaient taire ou condamner ceux qui osaient exprimer de telles idées. Conclusion : En définitive, nous pouvons dire que la raison, dans son exercice le plus profond, ne s’oppose pas à la violence, à condition que celle-ci ne porte pas sur autrui mais sur toutes les idées fausses qui font régner l’ignorance parmi les hommes. Ainsi la raison peut vouloir la violence lorsque celle-ci est constructrice et non pas destructrice. Cette violence s’appelle le doute philosophique, condition de l’esprit critique, et le chemin vers la vérité. Sujet9: La philosophie cessera dès que les hommes n’auront plus à se dominer les uns les autres. Apprécier. Définition des mots clés : La philosophie : l’amour de la sagesse. Cesser : prendre fin. Se dominer les uns les autres : exercer sa puissance sur une ou plusieurs personnes. Reformulation : L’amour de la sagesse prendra-t-il fin quand les hommes n’auront plus à exercer leur puissance les uns sur les autres ? Introduction : La philosophie peut se définir comme l’amour de la sagesse. Le mot cesser veut prendre fin. Quant au groupe de mots se dominer les uns les autres, il signifie exercer sa puissance sur une ou plusieurs personnes. A la question de savoir si le destin de la philosophie est lié à la domination des uns sur les autres, les avis sont partagés. Pour LE SECRET DU BAC 23 certains la philosophie est née et évolue à travers la domination des hommes les uns sur les autres, tandis que d’autres pensent que le destin de la philosophie ne se résume pas à la domination des un sur les autres. Cette divergence des points de vue nous amène à poser les questions suivantes : Problématique : En quoi peut-on dire que la survie de la philosophie est due à la domination des uns sur les autres ? Dans quel sens peut-on soutenir que la philosophie ne se résume pas à la domination des uns sur les autres ? Thèse : la philosophie prendra fin lorsque les classes vont disparaitre. La philosophie est le fruit du mode de production esclavagiste. Toute philosophie nait pour défendre les intérêts d’une classe sociale donnée. Ainsi les philosophes sont des porte-paroles des groupes sociaux à travers l’histoire. Pendant l’antiquité Platon et Aristote se présentaient comme les porte-paroles de la classe des maitres, justifiant à cet effet, l’esclavage et l’inégalité entre les hommes. De même à l’époque moderne Marx va défendre fait et cause du prolétariat. Tout comme au dix huitième siècle, les philosophes des lumières pour l’amélioration des conditions des classes opprimées. Leur lutte va entrainer une certaine liberté et égalité au sein de la société. On peut de ce fait soutenir que la philosophie vie de la lutte des classes. Transition : certes la philosophie a amorcé son essor dans la Grèce esclavagiste, mais peut-elle être réduite à ce seul fait de domination de lasse Antithèse : Cependant la philosophie ne cessera pas avec la fin de la domination d’une classe par autre, d’une couche sur une autre. La philosophie se résume à la défense des intérêts d’une classe sociale donnée. Elle est déterminée aussi par d’autres préoccupations humaines comme la religion, la science, l’art, la liberté (la philosophie comme réflexion sur la science, la religion et l’art…) LE SECRET DU BAC 24 Ainsi nous constatons que la philosophie évolue avec le monde. Face à l’obscurantisme de la religion à l’époque médiévale, les philosophes vont s’intéresser à un rapport entre la foi et la raison. De même, ils s’intéressent au cas du fanatisme religieux qui de nos jours constitue un fléau impitoyable pour l’homme. La philosophie s’intéresse aussi à la science aux conséquences de ses progrès. Ainsi l’évolution des progrès scientifiques a entrainée la naissance de l’épistémologie qui est une étude critique de la science. Donc la philosophie est aujourd’hui alimentée par la réflexion sur les méfaits de la science. De ce fait, on peut dire que même si les hommes n’auront plus à se dominer les uns les autres la philosophie continuera d’exister. Transition : n’y a-t-il pas alors pluralité source d’alimentation de la réflexion philosophique ? Synthèse : le destin de la philosophie est fonction des problèmes ou préoccupation des hommes (tout intéresse la philosophie, et la philosophie s’intéresse à tout). Conclusion : En définitive nous pouvons dire que le destin de la philosophie ne se résume pas à la lutte des classes. Elle peut avoir plusieurs sources d’alimentation

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