Aide en Philo

BERGSON, Energie Spirituelle

Extrait du document

Chacun de nous est un corps, soumis aux mêmes lois que toutes les autres portions de matière. Si on le pousse, il avance ; si on le tire, il recule ; si on le soulève et qu'on l'abandonne, il retombe. Mais, à coté de ces mouvements qui sont provoqués mécaniquement par une cause extérieur, il en est d'autres qui semblent venir du dedans et qui tranchent sur les précédents par leur caractère imprévu : on les appellent « volontaires ». Quelle en est la cause ? C'est ce que chacun de nous désigne par les mots « je » ou « moi ». Et qu'est ce que le moi ? quelque chose qui paraît, à tort ou à raison, déborder de toutes parts le corps qui est joint, le dépasser dans l'espace aussi bien que dans le temps. Dans l'espace d'abord, car le corps de chacun de nous s'arrête aux contours précis qui le limitent, tandis que par notre faculté de percevoir, et plus particulièrement de voir, nous rayonnons bien au-delà de notre corps : nous allons jusqu'aux étoiles. Dans le temps ensuite, car le corps est matière, la matière est dans le présent, et, s'il est vrai que le passé y laisse des traces, ce ne sont des traces de passé que pour une conscience qui les aperçoit et qui interprète ce quel aperçoit à la lumière de ce quelle ce remémore. : la conscience, elle, retient ce passé, l'enroule sur lui-même au fur et à mesure que le temps se déroule, et prépare avec lui un avenir qu'elle contribuera à créer.[...] BERGSON, Energie Spirituelle.

« Texte de Bergson. Chacun de nous est un corps, soumis aux mêmes lois que toutes les autres portions de matière.

Si on le pousse, il avance ; si on le tire, il recule ; si on le soulève et qu'on l'abandonne, il retombe.

Mais, à coté de ces mouvements qui sont provoqués mécaniquement par une cause extérieur, il en est d'autres qui semblent venir du dedans et qui tranchent sur les précédents par leur caractère imprévu : on les appellent « volontaires ».

Quelle en est la cause ? C'est ce que chacun de nous désigne par les mots « je » ou « moi ».

Et qu'est ce que le moi ? quelque chose qui paraît, à tort ou à raison, déborder de toutes parts le corps qui est joint, le dépasser dans l'espace aussi bien que dans le temps.

Dans l'espace d'abord, car le corps de chacun de nous s'arrête aux contours précis qui le limitent, tandis que par notre faculté de percevoir, et plus particulièrement de voir, nous rayonnons bien au-delà de notre corps : nous allons jusqu'aux étoiles.

Dans le temps ensuite, car le corps est matière, la matière est dans le présent, et, s'il est vrai que le passé y laisse des traces, ce ne sont des traces de passé que pour une conscience qui les aperçoit et qui interprète ce quel aperçoit à la lumière de ce quelle ce remémore.

: la conscience, elle, retient ce passé, l'enroule sur lui-même au fur et à mesure que le temps se déroule, et prépare avec lui un avenir qu'elle contribuera à créer.[…] Ce texte de Bergson, très certainement tiré des données immédiates de la conscience, traite de l'origine de l'action humaine et de sa nature par opposition au simple mouvement.

Bergson postule le fait que nous nous pas simplement un corps, mais une âme et un corps entièrement mêlé tout entier tourné vers l'action, ce mixte permet de dépasser les simples coordonnées spatio-temporelles de notre corps et de nous projeter au-delà de lui.

Aussi, c'est la nature de la perception, de la liberté humaine qui est interrogée.

Qu'est-ce qui définit une action volontaire, qu'ajoute la conscience dans l'action humaine ? « Chacun de nous est un corps, soumis aux mêmes lois que toutes les autres portions de matière.

Si on le pousse, il avance ; si on le tire, il recule ; si on le soulève et qu'on l'abandonne, il retombe.

Mais, à coté de ces mouvements qui sont provoqués mécaniquement par une cause extérieur, il en est d'autres qui semblent venir du dedans et qui tranchent sur les précédents par leur caractère imprévu : on les appellent « volontaires ».

Bergson, sans tomber dans le matérialisme rappelle à juste titre la loi de la chute des corps et de leurs déplacements qui ont commencé à être élaborée par Galilée puis par Newton qui décrivent les lois des déplacements des corps ? Bergson ajoute que l'homme dans sa dimension corporelle ne peut prétendre s'extraire de ces lois, et à la différence, il ne le précise pas ici (sur la question animale) des humains qui eux, à la différence des autres matières inanimées peut être initiateur de ses propres mouvements et non plus seulement subir les lois de l'inertie ou de la gravitation.

Ce qui caractérise les actions humaines est qu'elles ont pour la plupart d'origine volontaire. « Quelle en est la cause ? C'est ce que chacun de nous désigne par les mots « je » ou « moi ».

Et qu'est ce que le moi ? quelque chose qui paraît, à tort ou à raison, déborder de toutes parts le corps qui est joint, le dépasser dans l'espace aussi bien que dans le temps.

» Aussi, pour Bergson, l'acte libre ne résulte pas d'un choix indifférent ; il est, au contraire, l'acte le plus significatif : l'expression du moi tout entier.

Pour autant, il n'obéit pas à un déterminisme rationnel ou affectif ; il se rattache à ses antécédents sans s'y réduire : dans les mêmes conditions, d'autres actions, non pas quelconques, mais cependant profondément différentes, auraient pu voir le jour : au sens le plus littéral, c'est une création de soi par soi.

L'expérience du moi comme durée résout l'énigme de la liberté et révèle qu'elle est inséparable de la vie profonde de l'esprit.

Aussi, développons un peu la théorie bergsonienne de l'action pour comprendre le texte (sans pour autant s'attarder sur cela dans le commentaire).

Pour Bergson, l'action n'est pas décomposable en séquence identifiable et séparable que le pensait la philosophie classique en délibération, décision, action.

L'action est un acte entier qui engage l'être, corps et âme, et non simplement une âme délibérante et un corps exécutant.

L'âme et le corps agissent de concert.

Henri Bergson, entend montrer qu'on délibère après avoir résolu le problème et non l'inverse.

L'hésitation ne serait qu'une comédie inconsciente qu'on se jouerait à nousmêmes pour être en règle avec l'intelligence et pour légitimer rétrospectivement une décision qui était arrêtée bien à l'avance dans notre esprit.

La décision est bien souvent préformée dans la délibération, la volonté a originairement décider sans répondre parce que au pourquoi, les motifs sont inventés pour le bien de la cause, on imagine après coup la façon dont les choses se seraient passées pour être raisonnables, ces action n'ont de sens qu'a futur antérieur et non au vrai futur.

On cache la honteuse logique de nos actions par une intellectualisation.

Il faut maintenir la raisonnable cause de la décision.

La vraie source des actions humaines fait peur, on trouve toujours une raison au vice.

Et c'est à tort qu'on a vu dans le moment du choix, le signe de la liberté.

A ce titre, la délibération est une inutile formalité à laquelle on procède par superstition et la décision ne se construit pas avec des motifs ou des mobiles.

En somme, la délibération de l'action ne se fait qu'a posteriori non a priori. « Dans l'espace d'abord, car le corps de chacun de nous s'arrête aux contours précis qui le limitent, tandis que par notre faculté de percevoir, et plus particulièrement de voir, nous rayonnons bien au-delà de notre corps : nous allons jusqu'aux étoiles.

» Pour Bergson, la perception, désigne tantôt un mode d'accession à la durée, dont alors elle ne se différencie plus, tantôt le découpage des données immédiates en vue de l'action, action qui ne peut se fonder que sur le général, sur l'universel, lesquels sont aussi la seule fin qu'elle puisse se proposer.

Aussi, L'intuition proche de la perception selon Bergson, ne consiste pas dans une réceptivité parfaite de l'esprit mais, à l'inverse,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles