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AUTRUI (cours de philosophie)

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Autrui, c'est à la fois l'autre et les autres, mais c'est toujours en même temps mon semblable et un être qui n'est pas moi. Le problème d'autrui est celui de la reconnaissance d'une essence commune à travers des différences.

 

  • I. L'HOMME

- A - L'homme et sa nature : le moi biologique.

On peut parler de «la nature de l'homme» en un sens restreint pour désigner l'homme en tant qu'il est un être vivant pris dans la nature et sujet à ses lois. Un même fond naturel, constitué par les tendances animales, se trouve diversement modifié selon le sexe, l'âge, la race, le milieu et le moment. Il y a ainsi en chacun de nous un régime biologique que les anciens considéraient comme résultant d'un mélange d'humeurs et qu'ils nommaient tempérament, distinguant le sanguin, le bilieux, le mélancolique et le lymphatique. Aujourd'hui on classe plutôt les individus selon qu'ils sont émotifs ou non émotifs, actifs ou non actifs, primaires ou secondaires. On appelle caractère la manière propre de penser, de sentir et d'agir qui, en chaque homme, est liée à ces dispositions naturelles.

B - L'homme et son histoire : le moi social.

D'autre part l'homme est un être social. A ce titre il possède certaines tendances et sa manière d'être naturelle se trouve modifiée par les exigences de la vie en société. C'est ainsi que la politesse délivre l'homme de son humeur, en l'obligeant à la dominer, et que l'opinion d'autrui lui présente une image de lui-même sur laquelle il tend à se modeler. Plus généralement les manières de penser, de sentir et d'agir propres à chaque individu dépendent de sa situation sociale (le costume) et surtout du métier qu'il exerce et qui le met plus ou moins en contact avec la matière (prolétaire), avec la nature vivante (paysan) ou avec les hommes (bourgeois). Selon les sociologues l'homme ne serait même rien de plus que ce que le fait son groupe social, c'est-à-dire son histoire.

 

« Autrui, c'est à la fois l'autre et les autres, mais c'est toujours en même temps mon semblable et un être qui n'est pas moi.

Le problème d'autrui est celui de la reconnaissance d'une essence commune à travers des différences. I.

L'HOMME - A - L'homme et sa nature : le moi biologique. On peut parler de «la nature de l'homme» en un sens restreint pour désigner l'homme en tant qu'il est un être vivant pris dans la nature et sujet à ses lois.

Un même fond naturel, constitué par les tendances animales, se trouve diversement modifié selon le sexe, l'âge, la race, le milieu et le moment.

Il y a ainsi en chacun de nous un régime biologique que les anciens considéraient comme résultant d'un mélange d'humeurs et qu'ils nommaient tempérament, distinguant le sanguin, le bilieux, le mélancolique et le lymphatique.

Aujourd'hui on classe plutôt les individus selon qu'ils sont émotifs ou non émotifs, actifs ou non actifs, primaires ou secondaires.

On appelle caractère la manière propre de penser, de sentir et d'agir qui, en chaque homme, est liée à ces dispositions naturelles. B - L'homme et son histoire : le moi social. D'autre part l'homme est un être social.

A ce titre il possède certaines tendances et sa manière d'être naturelle se trouve modifiée par les exigences de la vie en société.

C'est ainsi que la politesse délivre l'homme de son humeur, en l'obligeant à la dominer, et que l'opinion d'autrui lui présente une image de lui-même sur laquelle il tend à se modeler.

Plus généralement les manières de penser, de sentir et d'agir propres à chaque individu dépendent de sa situation sociale (le costume) et surtout du métier qu'il exerce et qui le met plus ou moins en contact avec la matière (prolétaire), avec la nature vivante (paysan) ou avec les hommes (bourgeois).

Selon les sociologues l'homme ne serait même rien de plus que ce que le fait son groupe social, c'est-à-dire son histoire. - C - L'homme et son âme : le moi moral. Mais notre nature et notre histoire sont à nous, elles ne sont pas nous.

Les conditions biologiques et sociales définissent en nous l'individu mais la personne leur échappe.

La personne c'est le sujet libre qui peut, soit s'abandonner à sa nature et à son histoire, c'està-dire manquer de caractère, de personnalité, soit se conduire, c'est-à-dire tendre vers un idéal qui est la personne humaine dans sa perfection : « Être homme c'est tendre à être Dieu» (Sartre).

La personnalité se définit précisément par cette tension et cet équilibre entre l'individu et la personne, entre ce que l'on est et ce que l'on veut être.

Elle n'est pas un don mais une conquête, elle n'est pas nature mais vertu.

Être soi c'est être maître de soi. II.

LA CONNAISSANCE D'AUTRUI - A - Connaissance et raisonnement. Notre connaissance d'autrui repose ordinairement sur une interprétation de son aspect physique (physionomie, regard, attitude) et de ses comportements (actes et paroles).

Cette connaissance résulte d'un raisonnement analogique : nous concluons qu'autrui quand il a telle attitude éprouve le même état d'âme que nous éprouvons quand nous avons la même attitude.

Un pareil raisonnement est évidemment trompeur.

Aussi la psychologie expérimentale a-t-elle cherché à fonder une interprétation plus objective du comportement (méthode des tests).

- Cependant l'interprétation ne fournit jamais qu'une connaissance artificielle et superficielle.

Aucun être en effet ne se montre tout entier dans ce qu'il dit et ce qu'il fait.

Il peut avoir «ses idées de derrière la tête» (Pascal) ou son «arrière-boutique» (Montaigne), dont rien n'apparaît à l'extérieur. - B - Connaissance et intuition. Aussi certains auteurs ont-ils prétendu que la connaissance d'autrui était moins l'œuvre de l'intelligence que celle du sentiment.

Selon le Bergsonisme par exemple il faut faire un effort d'intuition pour se placer à l'intérieur même de la personnalité de l'autre.

Selon la Gestalt-psychologie cet effort n'est même pas nécessaire.

A travers certaines attitudes, gestes ou comportements, sont immédiatement perçus des états d'âme.

C'est qu'un même dynamisme psychologique se manifesterait dans les «formes» (gestalt = structure) du corps et dans celles de la conscience (principe de l'isomorphisme) et on ne pourrait percevoir les unes sans percevoir les autres : la voix, l'écriture, les gestes d'un homme signifieraient immédiatement pour nous colère, amour, orgueil, etc.

- Il est certain que nous percevons directement des significations dans les attitudes d'autrui, mais les signes nous trompent souvent car ils peuvent résulter du jeu naturel et aveugle de la «machine humaine».

Il faut se garder de juger autrui à partir de ces impressions immédiates que son attitude produit en nous, parce que ces impressions dépendent de nous autant que de lui. - C - Connaissance et amour. Le mal que nous avons à nous connaître nous-mêmes devrait nous rendre prudents quand nous jugeons autrui.

«On ne connaît jamais un être, dit un personnage de Malraux (La Condition Humaine), mais on cesse parfois de sentir qu'on l'ignore».

Il n'y a peut-être pas de connaissance d'autrui.

Connaître c'est déterminer un objet et il n'y pas de vraie connaissance de l'homme si l'homme est un être libre et non une chose.

Il faut reconnaître en autrui son semblable et se fier à lui en supposant toujours de lui le meilleur.

On peut ainsi se tromper ; du moins a-t-on chance d'obtenir que l'autre se montre sous son meilleur jour, c'est-à-dire fasse effort, afin de mériter notre confiance, pour réaliser autant que possible cet idéal qu'il porte en lui et que nous aimons.

Ce qui élève un être et le fait être ce qu'il doit, c'est l'estime et la foi que d'autres êtres ont placées en lui.

Il faudrait donc aimer autrui sans trop se soucier de le connaître. CONCLUSION «L'enfer, c'est les autres», selon une formule de j.-P.

Sartre (Huis-Clos), dans la mesure où l'autre est mon juge.

Mais, en réalité, c'est toujours moi-même qui me juge à travers le regard que je prête à l'autre.

Et se mettre à la place d'autrui, c'est toujours se mettre à la place de l'homme, c'est-à-dire à sa place propre.. »

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