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Augustin Thierry déclare que, dans les circonstances critiques, l'étude la plus utile et la plus fortifiante pour une nation est celle de sa propre histoire. Vous expliquerez : 1° la thèse générale ; 2° l'application qu'on peut en faire à la situation pr

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Début. — Il est des heures, dans la vie d'un peuple, où il se trouve en péril : qu'est-ce qui le réconfortera? a. Thierry nous dit : l'étude de sa propre histoire. Remarque préliminaire : Les sciences historiques en France se constituent dans toute leur solidité et leur ampleur au lendemain de la Révolution. La France cherche sa voie, elle demande des lumières à son passé.

  • 1. Utile conception de l'histoire. Quelle conception de l'histoire peut être utile et fortifiante ? Celle qui présente la vie d'une nation dans sa continuité et son unité : le passé se prolonge dans le présent et se projette dans l'avenir. C'est la conception d'Augustin Thierry et de Michelet. « La France est une âme et une personne. » Fondée sur les faits elle en dégage une réalité morale : l'idée de Patrie.
  • 2. Leçons de l'histoire. Dans les troubles intérieurs, l'histoire nous montre le danger des divisions qui affaiblissent. Les partis, de siècle en siècle, déchirent le pays, mais le ralliement final autour d'une idée ou d'un chef le sauve : Jeanne d'Arc, Louis XIV, Napoléon...

 Les ennemis extérieurs ont mis souvent la France au bord de l'abîme, mais de subits redressements, des sursauts de vaillance ont repoussé l'envahisseur à Bou-vines, Orléans, Denain, Valmy, Verdun.

  • 3. Mission de la France. La France s'aperçoit, à travers toute son histoire, dans sa mission civilisatrice. Par ses saints, ses chefs militaires et politiques, ses artistes, ses poètes, ses penseurs, ses savants, ses missionnaires et ses colonisateurs, Elle ne peut manquer au monde.

 Conclusion. — Aux heures de crise, la France a le devoir de méditer sur elle-même pour reprendre confiance en son destin.

« A ugustin T hierry déclare que, dans les circonstances critiques , l'étude la plus utile et la plus fortifiante pour une nation est celle de sa propre histoire.

V ous expliquerez : 1° la thèse générale ; 2° l'application qu'on peut en faire à la situation présente de la France. PLAN Début.

— Il est des heures, dans la vie d'un peuple, où il s e trouve en péril : qu'est-ce qui le réconfortera? a.

Thierry nous dit : l'étude de sa propre histoire. Remarque préliminaire : Les sciences historiques en France se constituent dans toute leur solidité et leur ampleur au lendemain de la Révolution.

La France cherc he s a voie, elle demande des lumières à son passé. 1.

Utile conception de l'histoire.

Q uelle conception de l'histoire peut être utile et fortifiante ? C elle qui présente la vie d'une nation dans sa continuité et s on unité : le passé se prolonge dans le présent et se projette dans l'avenir.

C 'est la conception d'A ugustin T hierry et de M ichelet.

« La France est une âme et une personne.

» Fondée sur les faits elle en dégage une réalité morale : l'idée de P atrie. 2.

Leçons de l'histoire.

Dans les troubles intérieurs, l'histoire nous montre le danger des divisions qui affaibliss ent.

Les partis, de siècle en siècle, déchirent le pays, mais le ralliement final autour d'une idée ou d'un chef le sauve : Jeanne d'A rc, Louis XIV , Napoléon... Les ennemis extérieurs ont mis souvent la Franc e au bord de l'abîme, mais de subits redressements, des s ursauts de vaillance ont repoussé l'envahis seur à Bouvines, O rléans, Denain, V almy, V erdun. 3.

M ission de la France.

La France s'aperçoit, à travers toute son histoire, dans sa mission civilisatrice.

Par ses s aints , ses chefs militaires et politiques, ses artistes, ses poètes, ses pens eurs, ses savants, ses missionnaires et ses colonisateurs, Elle ne peut manquer au monde. C onc lusion.

— A ux heures de crise, la Franc e a le devoir de méditer sur elle-même pour reprendre confianc e en son destin. DÉVELOPPEMENT Il est des heures s ombres où un peuple connaît des troubles intérieurs, des revers extérieurs tels qu'il c ourt de grands dangers : le pire des périls est de perdre le sens de son orientation, de ne plus avoir ce qui correspond à l'instinct de conservation chez l'individu, c e qui commande les réflexes sauveurs : alors, ce peuple se laiss e aller à la dérive, il s'abandonne, il va commettre par erreur et par inertie un véritable suicide.

Quelle sera la lumière qui viendra éclairer l'abîme où il va sombrer, lui montrer la voie du salut, ranimer en lui la c onfiance dans ses destinées ? A ugus tin T hierry nous dit que « dans les circonstances critiques, l'étude la plus utile et la plus fortifiante pour une nation es t celle de sa propre histoire ».

Pourquoi ? Remarquons-le tout d'abord, ce n'est pas un hasard si les sciences his toriques, chez nous , se sont constituées après les troubles de la Révolution et de l'Empire, dans une France qui sortait épuisée, inquiète, de vingt années de luttes intes tines et de guerres étrangères, hésitant enc ore sur ses voies.

C 'est à c e moment, comme si notre pays éprouvait le besoin de voir clair dans son passé pour éclairer sa marche vers l'avenir, que s e levèrent ces grands historiens : A ugustin T hierry, Michelet.

L'œuvre de ce dernier est née, nous apprend-il, de « l'éc lair de juillet » (révolution de 1830).

O n ne saurait nier que, sans ces grandes secousses, ces batailles de la liberté auxquelles il participa, l'historien n'aurait ni conç u son grand dessein d'écrire l'His toire de France, ni pu soutenir l'effort que ce dessein allait exiger de lui : une longue vie de labeur incessant. L'histoire, telle que les historiens de cet âge l'ont comprise (et surtout M ichelet), c 'est la vie d'un peuple conçue comme un tout organique, comme sa vie du passé qui se prolonge dans le présent et se projette dans l'avenir.

C e fut une vue de génie de M ichelet qui lui fit apercevoir la France « comme une âme et une personne ».

Lui-même a critiqué victorieusement cette notion toute matérialis te de l'histoire qui ne serait qu'un agglomérat d'éléments disparates, une suite de moments que rien de profond ne relierait.

La vie d'un peuple est unité, continuité; qui dit vie, d'ailleurs, dit tout : mystérieus e et réelle entité, que l'historien, lors qu'il l'a vue surgir de l'amas des faits, doit nous rendre présente : une race, un peuple qui se c onstitue, s'agrandit, prend conscience de soi peu à peu, à travers son action, ses luttes, ses travaux; « ainsi va la vie his torique, ainsi va chaque peuple, s e faisant, s'engendrant, broyant, amalgamant des éléments qui y restent sans doute à l'état obscur et c onfus , mais sont bien peu de chose relativement à ce que fit le travail de la grande âme » (H istoire de France, t.

I).

L'histoire apparaît donc, en définitive, au moins dans sa perfection idéale, comme la résurrection intégrale du passé. En quoi cette vue du passé peut-elle être utile à un peuple qui traverse une phase critique de' son e x i s t e n c e ? C ertains prétendent que l'histoire ne se recommence pas, les faits historiques , disent-ils, provenant de causes infiniment complexes, il est tout à fait impossible que se reproduisent jamais dans leur totalité ces mêmes caus es, et par conséquent aucune prévision n'est possible, aucun « avertissement de l'histoire » ne peut profiter au présent. D'autres, au contraire, parce que les peuples commettent souvent les mêmes fautes et retombent dans les mêmes périls, en infèrent que les leçons de l'histoire s ont inutiles, comme les leçons de la vie aux individus dont la destinée est conditionnée par leur caractère.

Q ui niera, pourtant, que d'avoir vécu et réfléc hi sur ses actes passés influe sur les décisions et forme peu à peu la sagesse de l'homme que nous appelons expérimenté ? A ux heures critiques, provenant de troubles intérieurs, le danger, c'est la division, les haines de partis, les hostilités de c lasses qui menacent l'unité du pays.

C hez nous, Français, le vieux défaut national ; l'es prit individualiste, raisonneur et frondeur, entraîne des querelles de famille ruineuses pour notre patrie : A rmagnacs contre Bourguignons, protestants contre catholiques, fronde des princes contre le roi, bleus contre rouges à la Révolution...

Toujours le salut vient du ralliement final autour d'une idée ou d'un chef qui inspire confiance et impose son autorité : Jeanne d'A rc, Henri IV , Louis XIV , Napoléon... S'agit-il de périls extérieurs ? La Franc e, plusieurs fois, fut prise à la gorge par ses ennemis ; son histoire est une succes sion de drames : elle a été souvent au bord de l'abîme.

Plus que d'autres peuples, elle eut de promptes et magnifiques revanches, de subits redressements , grâce à cet instinct profond, cette volonté de vivre qui, chez les peuples comme chez les individus, accomplit des miracles.

« Il y a bien longtemps que je suis la France, vivant jour par jour avec elle depuis deux milliers d'années, éc rit M ichelet.

N ous avons vu ensemble les plus mauvais jours, et j'ai acquis cette foi que ce pays est celui de l'invincible espérance » (Le P euple, 3e partie, chap.

v).

Les C hamps catalauniques , Poitiers, Bouvines, O rléans, Denain, V almy, V erdun sont les jalons de ce destin. L'histoire dégage la physionomie d'une nation, lui fait prendre .

conscience d'elle-même et de sa miss ion dans le monde.

« T out grand peuple représente une idée importante du genre humain.

Mais que cela, grand Dieu, est bien plus vrai de la France ! Supposez un moment qu'elle s'éclipse, qu'elle finisse, le lien sympathique du monde est relâc hé, dissous, probablement détruit.

L'amour qui fait la vie du globe en serait atteint dans c e qu'il a de plus vivant.

» (M ichelet.) Franc e, France, sans toi le monde serait seuil (V .

Hugo.) T ous les peuples ont rec onnu, proclamé sa miss ion c ivilisatrice univers elle.

Son histoire nous retrac e la vie et l'œuvre de s es grands hommes en tous les genres : ses s aints : de C lotilde, Jeanne d'A rc, François de Sales, V inc ent de Paul à Bernadette, T hérèse de Lisieux et C harles de Foucauld; ses grands capitaines, ses grands politiques, ses grands colonis ateurs : de Duguesclin, Bayard, C ondé, Turenne à Napoléon, Joffre, Foc h; de Richelieu et Louis X I V à T alleyrand; de Sully, C olbert, Dupleix, Montcalm à Galliéni et Lyautey.

Ses savants , de Buffon et Lavoisier à Lamarck, P asteur, Branly et Broglie; s e s philos ophes, de Des cartes et Pasc al à A uguste C omte et Bergson; ses poètes et tous ses grands écrivains, de V illon, Ronsard, M alherbe, C orneille, Racine, La Fontaine à Lamartine, Hugo, V erlaine et C laudel; de P ascal, Bossuet, V oltaire à C hateaubriand, Balzac, Flaubert, Loti, Barrés, M auriac et P éguy; s es artistes, de Germain Pilon à Rude et Bourdelle, des bâtiss eurs de cathédrales à Soufflot, de Lulli à Rameau, Berlioz et Debussy, de C louet à Pous sin, C laude Gelée, Watteau, David, C orot et M anet.

C ette gloire immense « fait l'entretien du monde ».

M ais cette France qui regorge de richesses spirituelles est tentée parfois de les oublier.

Hospitalière à toutes les idées, si compréhensive, si humaine qu'elle ris que de s 'affaiblir et de se défaire dans un cosmopolitisme exces sif, elle doit parfois faire l'inventaire de ses trés ors, il faut « la prier d'aimer toutes les nations moins que soi ». A ux heures de cris es, elle aie droit, le devoir même, de se recueillir sans égoïsme sur soi-même pour prendre conscience de toutes ces valeurs, afin de reprendre confiance en elle-même, de retrouver l'élan qui lui permettra de poursuivre sa course en avant.

« La France n'a plus d'âme commune, a-t-on pu dire en des jours tragiques; elle ne sera sauvée que le jour où nous lui aurons refait cette âme.

» Rien ne peut y aider plus puissamment que l'étude de notre histoire.. »

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