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Quand on aura marié le Grand Turc avec la République de Venise, on réconciliera Voltaire avec Rousseau, déclare Brunetière (Etudes critiques, 3e série). En quoi vous paraît consister cette irréconciliable opposition, si vous considérez leur existence, le

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Le plan est fourni par le sujet même : Voltaire, bourgeois parisien, vite initié aux plaisirs et aux profits de la société, sera toujours un épicurien avide de richesses et de bien-être; les vicissitudes de sa vie ne sont rien à côté de la persécution que subit Rousseau. Voltaire termine sa vie en grand seigneur libéral. Rousseau est presque un enfant trouvé; il ne connaît de la société que les contraintes'(laquais, apprenti horloger...) ou les aspects rebutants (l'hospice de Turin); par la suite, devenu célèbre, la société l'importunera; il restera toute sa vie errant, pauvre et plébéien.   Le tempérament.                        

Voltaire est vit, spirituel, ironique, peu sentimental ; il aime l'intrigue, le mouvement, la bataille; il ne se plaît qu'entouré par une cour d'admirateurs. Rousseau reconnaît lui-même qu'il a l'esprit lent et l'imagination vive; il aime la rêverie solitaire, la griserie des chastes amours et préfère la solitude aux salons.  

« Quand on aura marié le Grand Turc avec la République Je Venise, on réconciliera Voltaire avec Rousseau, déclare Brunetière (Etudes critiques, 3e série).

En quoi vous paraît consister cette irréconciliable opposition, si vous considérez leur existence, leur tempérament, leurs doctrines ? L'existence. Le plan est fourni par le sujet même : Voltaire, bourgeois parisien, vite initié aux plaisirs et aux profits de la société, sera toujours un épicurien avide de richesses et de bien-être; les vicissitudes de sa vie ne sont rien à côté de la persécution que subit Rousseau.

Voltaire termine sa vie en grand seigneur libéral. Rousseau est presque un enfant trouvé; il ne connaît de la société que les contraintes'(laquais, apprenti horloger...) ou les aspects rebutants (l'hospice de Turin); par la suite, devenu célèbre, la société l'importunera; il restera toute sa vie errant, pauvre et plébéien. Le tempérament. Voltaire est vit, spirituel, ironique, peu sentimental ; il aime l'intrigue, le mouvement, la bataille; il ne se plaît qu'entouré par une cour d'admirateurs. Rousseau reconnaît lui-même qu'il a l'esprit lent et l'imagination vive; il aime la rêverie solitaire, la griserie des chastes amours et préfère la solitude aux salons. Les doctrines. a) Tous deux sont déistes, mais Voltaire par raison et Rousseau par conviction passionnée.

Voltaire n'a pas le tempérament religieux : au contraire, Rousseau associe Dieu à ses méditations sur la nature ou sur l'amour b) En littérature, Voltaire pratique les genres classiques, et saut pour le conte et l'histoire, ses innovations comptent peu.

Rousseau, lui, n'aime pas les œuvres classiques; il recherche surtout la personnalité; La Nouvelle Héloïse, Les Confessions annoncent le Romantisme. c) En politique, Voltaire est partisan du despotisme éclairé; Rousseau est franchement républicain et égalitaire (Le Contrat social). Points communs. Les deux hommes se sont heurtés, mais le public les a réunis souvent dans une commune admiration ; la séparation définitive ne sera faite que par la critique romantique.

L'un et l'autre ont lutté contre les abus de leur temps et préparé la Révolution, Voltaire en sapant l'Ancien Régime par son ironie, Rousseau en enflammant les cœurs pour un idéal d'égalité et de souveraineté populaire. Conclusion. On peut adopter, en l'atténuant, le mot de Gœthe : Avec Voltaire finit un monde, avec Rousseau commence un monde nouveau.. »

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