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A quoi sert la culture ?

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« Analyse du sujet : l Dans ce type de sujet, il faut faire attention à ne pas répondre en énumérant tout ce à quoi peut servir la culture.

Le but étant de problématiser la question. l Le sujet, tel qu'il est posé, suppose que la culture sert bien à quelque chose, mais qu'on se demande à quoi.

C'est un présupposé qu'on est en droit de remettre en cause.

On peut alors se demander « À quoi la culture peut-elle bien servir ? » ou « À quoi bon la culture ? ». l Pour se demander à quoi sert la culture, il faut faire varier les différents sens que peut prendre le mot culture. l Le problème de l'utilité est lié au problème des fins qu'on se donne.

Si, par exemple, on considère que la fin suprême pour l'homme est le bonheur, on pourra se demander à quoi peut bien servir la culture dans le cas où elle ne contribuerait pas au bonheur. Problématisation : Nietzsche ouvre la Seconde considération intempestive en expliquant que nous envions le bonheur des animaux qui n'ont pas de mémoire, pas de culture.

La culture ne semble, en effet, pas rendre heureux.

Les animaux peuvent survivre sans culture, ils semblent même pouvoir vivre, sinon plus heureux (car il est difficile de parler de bonheur à propos des animaux), du moins plus sereinement.

Dans ces conditions, à quoi peut bien servir la culture ? Proposition de plan : 1. La culture est ce qui nous arrache à l'état de nature, ce qui assure la cohésion d'une société. a) À l'état de nature, l'homme vit, comme les animaux, selon ses instincts. Texte : Hobbes, Léviathan, chapitre 13, traduction Tricaud. « De cette égalité des aptitudes découle une égalité dans l'espoir d'atteindre nos fins.

C'est pourquoi, si deux hommes désirent la même chose alors qu'il n'est pas possible qu'ils en jouissent tous les deux, ils deviennent ennemis : et dans leur poursuite de cette fin (qui est, principalement, leur propre conservation, mais parfois seulement leur agrément), chacun s'efforce de détruire ou de dominer l'autre. (...) Du fait de cette défiance de l'un à l'égard de l'autre, il n'existe pour nul homme aucun moyen de se garantir qui soit aussi raisonnable que le fait de prendre les devants, autrement dit, de se rendre maître, par la violence ou par la ruse, de la personne de tous les hommes pour lesquels cela est possible, jusqu'à ce qu'il n'aperçoive plus d'autre puissance assez forte pour le mettre en danger.

» C'est par la culture que l'homme peut sortir de cet état de nature. Texte : Spinoza, Traité théologico-politique, chapitre V, traduction Charles Appuhn. « Ce n'est pas seulement parce qu'elle protège contre les ennemis, que la Société est très utile et même nécessaire au plus haut point, c'est aussi parce qu'elle permet de réunir un grand nombre de commodités ; car, si les hommes ne voulaient pas s'entraider, l'habileté technique et le temps leur ferait également défaut pour entretenir leur vie et la conserver autant qu'il est possible.

Nul n'aurait, dis-je, le temps ni les forces nécessaires s'il lui fallait labourer, semer, moissonner, moudre, cuire, tisser coudre et effectuer bien d'autres travaux utiles à l'entretien de la vie ; pour ne rien dire des arts et des sciences, qui sont aussi suprêmement nécessaires à la perfection de la nature humaine et de sa béatitude.

Nous voyons en effet ceux qui vivent en barbares, sans civilisation, mener une vie misérable et presque animale, et cependant, le peu qu'ils ont, tout misérable et grossier, ils ne se le procurent pas sans se prêter mutuellement une assistance quelle qu'elle soit.

» Qu'entend-on alors par « culture » ? Il s'agit de croyances et de valeurs mises en commun dans un groupe social. b) La culture est la mise en commun de croyances et de valeurs communes. Texte : Durkheim, Règles de la méthode sociologique, chapitre I. « Quand on regarde les faits tels qu'ils sont et tels qu'ils ont toujours été, il saute aux yeux que toute éducation consiste dans un effort continu pour imposer à l'enfant des manières de voir, de sentir et d'agir auxquelles il ne serait pas spontanément arrivé.

Dès les premiers temps de sa vie, nous le contraignons à manger, à boire, à dormir à des heures régulières, nous le contraignons à la propreté, au calme, à l'obéissance ; plus tard, nous le contraignons pour qu'il apprenne à tenir compte d'autrui, à respecter les usages, les convenances, nous le contraignons au travail, etc., etc.

Si, avec le temps, cette contrainte cesse d'être sentie, c'est qu'elle donne peu à peu naissance à des habitudes, à des tendances internes. »

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