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A quoi sert la conscience ?

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« Introduction La nature du phénomène même de la conscience, c'est-à-dire la manière dont elle nous apparaît naturellement, nous dissimule la fonction ou l'utilité de cet état de conscience.

La conscience n'est pas conscience de sa propre utilité : elle est conscience du monde, conscience de soi, conscience de normes morales, elle apparaît donc comme un fait et un état, et non comme un moyen en vue d'une fin.

Cependant, dès lors que nous sommes privés de conscience, on observe d'importants dysfonctionnements au sein de la vie humaine, dans sa dimension biologique et existentielle : une personne "inconsciente" peut être plongée dans un coma, et alors incapable des gestes habituels de notre existence, ou bien être considérée comme irresponsable, coupable d'une faute morale.

C'est donc que la conscience sert à quelque chose, remplit une fonction, qui nous est la plupart du temps occultée.

Mais quelle fin pourrait poursuivre cet état de conscience, qui le définirait alors comme un moyen ? Et si la conscience est un moyen, ce moyen a-t-il un statut particulier par rapport aux autres moyens ? I La conscience comme fonction fondamentale de l'existence humaine, voire comme horizon même de cette existence : Descartes et Husserl -Le cogito de Descartes (Discours de la méthode) permet de révéler un usage fondamental de la conscience : c'est par son expérience que l'homme peut assurer sa propre existence.

A quoi cela lui sert-il, dès lors ? Descartes affirme que depuis la certitude du cogito, première certitude chronologique (je fais d'abord l'expérience du cogito), je peux passer à la certitude de l'existence de Dieu, première certitude logique (Dieu est la première réalité du monde).

Donc la conscience est le moyen suprême pour atteindre une fin suprême : connaître Dieu et les lois de sa création, qui sont l'objet de la science humaine. -Husserl dans ses Méditations cartésiennes pousse la suprématie de la fonction de la conscience plus loin, en en faisant la structure a priori de l'existence : c'est-à-dire que si la conscience demeure le moyen fondamental par lequel se constitue l'existence humaine, en donnant à l'homme la conscience de soi, et de façon associée la conscience du monde extérieur, cette conscience ne sert plus un accès à la connaissance de Dieu comme chez Descartes.

Il n'y a plus de terme supérieur à la conscience chez Husserl : la conscience se sert elle-même, à la fois moyen et fin, horizon même du monde.

Elle ne vise plus que sa propre saisie, car la conscience représente la structure ultime du monde humain. II Critique de cette fonction absolue de la conscience : Freud et Kant -Le problème désormais c'est qu'en attribuant ainsi un rôle suprême de la conscience, on ne voit plus comment elle peut servir à quelque chose, c'est-à-dire provenir d'une situation problématique pour parvenir à un résultat optimisé. Ce n'est que si la conscience comprend en elle-même un élément qui n'est pas elle-même, une étrangeté qui pose problème, qu'elle peut traiter cette étrangeté première pour la rendre familière.

C'est que Freud va exposer dans la première topique de l'appareil psychique, composée de l'inconscient, du pré-conscient et du conscient (L'Interprétation des rêves) : la conscience a pour fonction de réguler l'énergie psychique plus libre de l'inconscient, afin de permettre une vie humaine normale et structurée.

La conscience part ainsi de l'étranger et du difforme (l'inconscient) pour parvenir à un résultat plus familier et formé (notre vie consciente, notre langage, nos normes sociales). -Kant a explicité cette dimension pratique de la conscience dans la Critique de la raison pratique : la conscience est toujours en prise avec un divers empirique du monde qu'elle doit unifier dans une morale universelle.

La conscience sert donc ici à déterminer le bien et le mal : elle est la forme même du service, du "devoir" qui est pour Kant la formule même de l'impératif moral.

La conscience sert donc à mener une vie morale, car elle est elle-même ce qui fonde ce "service", ce "devoir" comme moyen universel de réalisation de la vie pleinement humaine. KANT : le devoir comme impératif catégorique Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans ce cas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contrainte s'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes : — les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certaines actions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendre ce médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques se rattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ; — les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pour leurs résultats, mais pour ellesmêmes.

Ils ordonnent sans condition et sont d'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doit s'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifs catégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.

Ils se caractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond. »

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