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SUJET DE LA DISSERTATION histoire d’amour tragique ? Le Roman Manon Lescaut n’est-il qu’une

Publié le 05/05/2024

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« SUJET DE LA DISSERTATION histoire d’amour tragique ? Le Roman Manon Lescaut n’est-il qu’une  Plan évidemment dialectique, induit par la négation restrictive ne…que. I- Une histoire tragique qui met en garde contre les dangers de la passion a) Un amour impossible, des personnages pathétiques, un dénouement malheureux. b) Des personnages à la fois victimes de la fatalité et responsables de leurs malheurs. c) La fonction instructive (morale) de l’histoire tragique : « un exemple terrible de la force des passions». II- Un récit divertissant qui invite à s’interroger sur le bonheur et sur la société a) Un récit d’aventures picaresques : personnages en marge, péripéties romanesques. b) Des épisodes comiques qui apportent de la légèreté. c) Un roman d’apprentissage et une critique de la société. Les histoires d’amour malheureuses sont un thème classique en littérature. L’Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut est un des plus grands romans de la passion amoureuse ; mais il a ceci d’original, qu’il inscrit une histoire d’amour fou dans le courant libertin de la France du 18 ème siècle.

Paru en 1731, ce roman de l’Abbé Prévost raconte, par la voix du chevalier Des Grieux, narrateur et personnage principal, sa passion déchirantepour la belle Manon.

Personnages très jeunes tout juste sortis de l’adolescence, épris de liberté, Manon et son chevalier rompent avec les règles de la société et de la morale, pour leur plus grand malheur.

Le chevalier Des Grieux ressemble fort à son auteur, l’Abbé Prévost, dont la vie mouvementée et libertine a connu scandales et ruine.

Manon, l’héroïne, incarne aussi cette volonté de vivre malgré la morale et le regard des autres : mais elle entraîne son chevalier dans une véritable descente aux Enfers. Toutefois, le roman Manon Lescaut n’est-il qu’une histoire d’amour tragique ? Se réduit-il à donner un « exemple terrible de la force des passions », une vision pessimiste d’un amour que la société condamne ? Nous montrerons d’abord pourquoi cette histoire d’amour se définit par sa dimension tragique, émouvante et moralisatrice, avant d’en montrer l’intérêt romanesque, divertissant et critique. I- Une histoire qui émeut le lecteur et le met en garde contre les dangers de la passion a) Une histoire d’un amour marginal, impossible et qui finit mal Amour impossible à cause d’un premier obstacle : des classes sociales différentes.

Des Grieux noble /Manon fille du peuple: mariage non autorisé = ils sont condamnés à vivre leur amour en se cachant ; leur amour clandestin les marginalise socialement et géographiquement (ils se cachent).

L’argent, obstacle matériel au bonheur : jeune couple sans ressources, l’argent vient à manquer ; de riches libertins assiègent Manon et lui font miroiter un luxe que Des Grieux ne peut pas lui offrir. Manon ne veut pas vivre pauvrement et trahit Des Grieux pour des amants plus riches.

C’est pathétique : Des Grieux est accablé, Manon pleure de regret, elle a des remords : elle est déchirée entre le désir de vivre confortablement etson amour sincère pour son chevalier.

Mais elle sait aussi qu’elle ne sera jamais acceptée dans sa famille et qu’elle n’a aucun statut social.

La mort dans l’âme elle abandonne l’amour pour devenir une aventurière, une courtisane.

Les obstacles humains au bonheur : l’ancienne génération et les rivaux ne cessent de vouloir séparer les jeunes amants. Le « célèbre fermier général » M.

de B.

dénonce Des Grieux à son père pour éliminer son jeune rival, le père de Des Grieux séquestre son fils pendant 6 mois pour le remettre dans le droit chemin, le vieux M.

de G.M fait jeter à deux reprises les amants en prison pour tentatives d’escroquerie.

Manon et Des Grieux connaissent plusieurs longues et douloureuses séparations.

Des Grieux souffre de l’absence de Manon, de la savoir maltraitée à l’hôpital-prison pour femmes de la Salpêtrière, il a honte de l’infâmie sociale de l’incarcération.

Le père de Des Grieux obtient des autorités la déportation de Manon en Louisiane pour l’éloigner définitivement de son fils.

Elle est traitée comme une vulgaire prostituée : cette humiliation révolte Des Grieux qui essaie vainement de la soustraire au convoi des déportées, avant de se résoudre à tout quitter pour la suivre en Amérique.

Enfin, en Louisiane, le gouverneur de la Nouvelle-Orléans veut forcer Manon à épouser son neveu Synnelet, ce qui contraint de nouveau les amants à prendre la fuite et à tout perdre.

Ils sont donc seuls contre le monde entier et ne peuvent rien contre toutes ces forces supérieures liguées contre eux (police, pères et notables tout-puissants).

Dénouement tragique : la mort de Manon dans la solitude du désert américain.

Mort soudaine, inattendue, Manon n’a même pas 22 ans.

Elle meurt d’épuisement, traquée.

Enterrement pathétique : Des Grieux creuse une fosse à mains nues et veut se laisser mourir sur sa tombe.

Mais comble du malheur, la mort ne veut pas de lui : « Mon âme ne suivit pas la sienne.

Le ciel ne me trouva point, sans doute, assez rigoureusement puni ».

Situation cruelle vécue comme un double châtiment divin, condamnant Des Grieux à une atroce solitude.

Il renonce à vivre heureux sans Manon.

Il apprend à son retour en France que son père est mort et il se sent coupable : il devine qu’il est mort de chagrin à cause de lui.

Comme dans une tragédie, le lecteur sait d’avance que cette histoire finira mal : Des Grieux commence son récit avec des prolepses annonçant les suites catastrophiques de sa rencontre avec Manon: « J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens.

Hélas ! que ne le marquais-je un jour plus tôt ! j’aurais porté chez mon père toute mon innocence ».

Manon est présentée comme une femme fatale : « on l’envoyait au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir qui s’était déjà déclaré et qui a causé, dans la suite, tous ses malheurs et les miens .

» L’ami Tiberge, spectateur impuissant de la chute du chevalier, ne cesse de trembler pour lui et de le mettre en garde; le lecteur éprouve aussi de la crainte : il sent qu’un avenir funeste attend ces amants maudits et les voit s’enfoncer dans une spirale infernale. b) Des personnages à la fois victimes de la fatalité et responsables de leurs malheurs. Victimes pathétiques d’un destin qui s’acharne sur eux, Manon et Des Grieux inspirent de la pitié au lecteur : malchance et coups du sort les condamnent à s’enfoncer progressivement dans la précarité et dans la marginalité.

Lescaut, frère de Manon, est le mauvais génie du couple : escroc et parasite il pousse sa sœur à la prostitution pour vivre à ses crochets, il la pousse dans les bras du vieux de G.

M., il pousse Des Grieux à gagner malhonnêtement de l’argent en le faisant entrer dans la ligue des tricheurs des cercles de jeux.

A chaque fois que la situation du couple semble s’arranger, un événement malheureux remet son bonheur en question.

Manon et Des Grieux perdent tout à chaque fois et il faut tout recommencer: incendie de la maison de Chaillot, vol de tous leurs biens par un couple de domestiques malhonnêtes ; enfin unis dans une pauvreté heureuse à la Nouvelle Orléans où Manon se rachète de ses fautes passées, ils sont victimes d’un abus de pouvoir : le gouverneur de la ville veut séparer le couple quand il découvre qu’il n’est pas marié. Mais ils sont aussi en partie responsables de leurs malheurs : Des Grieux a conscience de faire des choix qui le déclassent et le déshonorent.

Il est prêt à tout pour ne pas perdre Manon, jusqu’à devenir un « fripon » aux côtés d’une « catin » (mots de Montesquieu) : il devient un vrai marginal et un criminel en acceptant par amour de se faire voleur, tricheur, hypocrite ; il choisit l’évasion à main armée avec prise d’otage, il tue un homme qui s’interpose.

Quant à Manon,.... »

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