etude linéaire sur Manon Lescaut

« ETUDE LINÉAIRE 12 ELEMENTS INTRO Présentation auteur/œuvre Situation extrait: DG et Manon ont fait connaissance à Amiens et se sont pris d'affection l'un pour l'autre (DG parle de Manon comme de la "maitresse de son coeur", il est tombé amoureux).

Ils ont convenu de fuir ensemble la nuit même pour éviter à Manon d'être envoyée au couvent contre son gré.

Cet extrait retrace les préparatifs de la fuite ainsi que son exécution. Problématique: En quoi cette scène de fuite romanesque est-elle programmatique des malheurs à venir? 1e mouvement : l.

1 à l.

6: on plante le décor d’une fuite romanesque, tout en annonçant déjà un déséquilibre annonciateur d’une histoire problématique. Topos romanesque > Indications temporelles « la nuit » (=heure du crime, de la transgression) Mais les retrouvailles des personnages ont lieu « vers la pointe du jour » : cela peut également être symbolique : le début d’un nouveau jour annonce une nouvelle aventure, une nouvelle vie. Personnages très différents : Des Grieux présente sa nuit comme occupée > cette fuite est un véritable changement de vie qu’il doit préparer X Manon est présentée dans l’attente : elle n’a rien à faire, rien à perdre (J'employai", "mettre ordre" X "qui m'attendait").

Il l'appelle "Mademoiselle Manon" à ce stade de l'histoire > distance et respect ms étrange car récit rétrospectif. 2e phrase dont Manon est le sujet : « Elle était à sa fenêtre...

elle-même.

» Manon en position d’attente, prête à s’enfuir présentée comme seule dans sa chambre, sans domestique, sans personne pour la surveiller : c’est une jeune fille de rang inférieur, peu considérée. Un lieu propice à la fuite > Position de la chambre faite pour l’aventure via fenêtre ouverte sur la rue. effets d'urgence Subordonnée circonst « de sorte que m’ayant aperçu, elle vint m’ouvrir elle-même » : l’enchaînement du participe présent et du verbe au passé simple révèle la rapidité de l’action/ phrase suivante, très courte : « « Nous sortîmes sans bruit » et le CC de manière « sans bruit » prouve que les personnages sont conscients de l’interdit de leur action et de la ligne qu’ils franchissent. DG se déclasse: « Elle n’avait point d’autre équipage que son linge, dont je me chargeai moi-même» : la phrase négative insiste sur la pauvreté de Manon et son dénuement.

Mais la relative « dont je me chargeai moi-même » annonce déjà le rabaissement et l’entrée dans un monde en marge pour DG : lui, le noble, fier de sa condition, se rabaisse à porter les vêtements de Manon. Phrase qui lance la fuite en même temps que le démarrage de l'histoire: « La chaise était en état de partir ; nous nous éloignâmes aussitôt de la ville.

» : urgence et rapidité de l’action avec les deux verbes de mouvement : « partir, éloigner » / l’adverbe « aussitôt » / la construction de la phrase avec les deux propositions juxtaposées qui miment l’urgence. → → → 2e mouvement : l.

6 « je rapporterai … » jusqu’à la fin du paragraphe : Pause dans le récit de la fuite pour mieux annoncer la suite problématique de l’aventure. Effet d’annonce avec « Je rapporterai »: effet de dramatisation sur ce que les deux personnages sont en train de vivre + tenir en haleine le lecteur et Renoncour mobilisés par le pronom "Vous". Effet d’exagération dans ce commentaire: montrer Tiberge en ami, insister sur son aspect raisonnable et sa loyauté face à l’action de DG déraisonnable, passionnelle et inconséquente : vocabulaire fort « zèle, « excès » + phrase négative avec le comparatif d’infériorité qui a un effet d’insistance « Son zèle n’en devint pas moins ardent ».

+ « zèle » peut être commenté : il désigne l’empressement, l’ardeur à faire quelque chose mais peut signifier en particulier la foi active, la dévotion > on peut y voir une sorte d’annonce vis-àvis du comportement de Tiberge, en religieux, il tâchera toujours de remettre DG dans le droit chemin. DG annonce déjà aussi son comportement détestable envers Tiberge : il a déjà commencé avec « je l’avais trompé » + « combien je devrais verser de larmes...la récompense » > Avoue son mauvais comportement mais ne montre que peu de regrets, comme le suggère le conditionnel « je devrais.... »