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Lecture linéaire 14 : “Dès que je me lève...” - Jean jacques roubeau analyse

Publié le 22/06/2023

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« Lecture linéaire 14 : “Dès que je me lève...” Introduction : Jacques Roubaud est un écrivain, poète et mathématicien français né en 1932.

Il devient membre de l'Oulipo en 1966, par la cooptation d'un de ses fondateurs, le poète Raymond Queneau.

En 1983, il perd son épouse Alix Cléo Roubaud et évoque sa disparition dans le recueil Quelque chose noir, publié trois ans plus tard.

« Dès que je me lève...» est un des poèmes de ce recueil, qui constitue un tombeau poétique amoureux.

Il s'agit d'un poème en prose rendant compte des gestes accomplis chaque matin par le poète.

Nous nous demanderons comment le poète s'écarte des codes lyriques traditionnels pour exprimer la mélancolie liée au deuil.

A cet effet nous verrons dans un premier temps que le poète relate sa préparation du café, un rituel devenu absurde et pénible (de la l.1 à 14).

Puis le poète décrit le goût et l’aspect de ce café, image d’une vie sinistre et terrifiante (de la l.15 à 21). Développement 1-La préparation du café, un rituel devenu absurde et pénible. Dans les deux premières phrases, le poète relate les gestes accomplis chaque matin dès son réveil.

Celui-ci est extrêmement matinal : le poète en précise les horaires entre parenthèses. La subordonnée circonstancielle de temps qui ouvre le poème, introduite par « dès que », suggère que le rituel matinal ne souffre aucune variation et que les gestes accomplis sont machinaux, mécaniques.

Le lexique employé renvoie au cadre du quotidien, à la banalité d'un petit-déjeuner : « se lever », « bol », « table de la cuisine ».

Les termes employés sont communs, génériques : « prendre », « poser ».

L'aspect répétitif est exprimé par le présent d'habitude, mais il est aussi suggéré par les échos sonores et lexicaux : « Je l'ai posé à la veille », « pour ne pas..., pour...

», « table de la cuisine...

dans la cuisine ».

Le poète explique qu'il a installé son bol sur la table la veille pour ne pas faire de bruit : précaution qui avait du sens lorsqu'il cherchait à ne pas réveiller son épouse mais qui n'en a plus dorénavant.

Les phrases suivantes soulignent l'absurdité de ces précautions, qui n'ont « plus aucune importance ».

La négation « ne » « plus » accentue la fracture entre le passé, où les gestes avaient du sens et une importance et le présent, où ils sont devenus vides de sens, absurdes, insignifiants.

Le déni du poète est exprimé par l'expression : « refus de la mort d'une habitude ».

Ce rituel est donc une manière de s'opposer à l'absence de l'être disparu, à la réalité de la perte et du manque. Des lignes 6 à 11, le poète décrit la préparation du café.

Il précise de manière réaliste et prosaïque la marque (« Zama filtre »), la quantité exacte (« 200 grammes »), la chaîne de supermarché (« Franprix ») et la station de métro correspondante : ces détails ancrent le récit dans un cadre réaliste, quotidien, banal.

Il précise qu'il s'agit du produit le moins cher et mentionne deux autres marques très célèbres.

Ces considérations réduisent le poète à un consommateur.

Mais la phrase suivante modifie cette représentation du poète : il n'est pas un simple acheteur soucieux des prix, il sélectionne le café dont le goût est «un tiers pire » que le plus courant des cafés.

Cette précision indique que le rituel matinal du poète.... »

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