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La beauté analyse linéaire: Les Fleurs du Mal de Baudelaire

Publié le 10/04/2023

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« « La Beauté » - analyse linéaire Eléments d’introduction – Une première édition du recueil Les Fleurs du Mal est publiée en 1857, le sonnet « La Beauté » a été composé cette année-là.

Il appartient à la section « Spleen et Idéal ».

Réfléchir à la notion de beauté peut rappeler combien Baudelaire admire le poète parnassien Théophile Gautier, à qui il dédie son recueil.

La poésie parnassienne a en effet pour objectif de créer des textes à l’esthétisme parfait, les Parnassiens refusent par ailleurs que la poésie soit utile (qu’elle exprime les sentiments du poète et expose ses combats) [ = refus du lyrisme et de l’engagement] LECTURE Projet de lecture Pendant mon analyse linéaire, je vais vous expliquer comment Baudelaire cherche à remettre en cause les canons habituels de la beauté en s’appuyant sur les règles de la forme fixe du sonnet quand il compose ce poème : les quatrains et les tercets n’ont pas exactement la même fonction. 1er mouvement - Dans les quatrains, Baudelaire commence à donner la parole à la Beauté. Elle se vante. 2ème mouvement - Dans les tercets, en plus de la laisser se vanter, Baudelaire sous-entend quelle peut être selon lui la fonction du poète, de la poésie à son époque. Le sonnet est une longue prosopopée : on « entend » la voix de la Beauté qui, par définition, ne peut pas parler. Le poème tout entier pourrait être encadré de guillemets et les phrases ont toutes les caractéristiques des paroles rapportées au style direct : la Beauté parle d’elle à la première personne et s’exprime au présent. 1er mouvement - Dans les quatrains, Baudelaire donne la parole à la Beauté.

Elle se vante. Le premier quatrain s’ouvre sur une exclamation par laquelle la beauté se met en valeur (elle emploie l’adjectif qualificatif « belle », attribut du sujet « je », pronom qui renvoie au GN du titre) tout en rabaissant ceux à qui elle s’adresse (il faut commenter l’apostrophe dépréciative « ô mortels » qui désigne les poètes).

En les qualifiant ainsi, la Beauté se présente implicitement comme supérieure à eux et surtout dotée de la capacité à ne pas s’abîmer avec le temps (du moins de mieux résister qu’eux au temps qui passe). Elle se compare à « un rêve de pierre », autrement dit à une statue qui paraît plutôt imposante quand on lit le deuxième alexandrin puisque ce vers invite à se représenter une statue au moins aussi haute qu’un corps d’homme, une statue contre laquelle ces mêmes hommes se sont « meurtris ».

De plus, dans cette première phrase du sonnet la statue qui d’ordinaire ne parle pas s’exprime de manière fluide et continue tandis que les poètes (présentés non comme un groupe mais comme une addition d’individus solitaires par le pronom indéfini « chacun » vers 2 et le GN singulier « au poète » vers 3) eux ne font pas entendre le moindre mot.

(pourtant, le poète en temps normal est plutôt présenté comme celui qui chante son amour et non comme celui qui se contente d’un amour muet.

Le poète qui chante = la tradition héritée du mythe d’Orphée qui chante accompagné de la lyre) Ce rapport de force (perdu par les poètes) est triplement mis en valeur par la subordonnée relative « où chacun s’est meurtri tour à tour », par l’allitération en R (son désagréable très présent dans ce quatrain) et par les rimes embrassées (les noms « pierre » et « matière » riment ensemble, renvoient à la beauté et donnent l’impression que la Beauté / la statue encercle, emprisonne les poètes présentés comme inférieurs à elle, plus faibles qu’elle. conclusion du quatrain - Le deuxième quatrain, comme le premier, se compose d’une seule phrase qui commence elle aussi par le pronom personnel « Je », pronom que l’on trouve en tête de chacun des quatre vers.

Dans cette strophe la Beauté ne parle plus que d’elle, elle n’évoque plus les poètes (du moins pas explicitement).

L’impression de grandeur obtenue par la lecture du premier quatrain se confirme avec l’emploi du verbe « trôner » qui connote une idée de royauté, de puissance, de domination, également avec l’image du sphinx, une créature fabuleuse et de grande taille. Ce quatrain propose en réalité plusieurs images (le sphinx du vers 5, deux cygnes blancs se faisant face pour former un cœur avec leur tête et leur cou vers 6, des « lignes » droites vers 7) qui sont assez énigmatiques cependant en cherchant à les interpréter on pourrait considérer qu’elles renvoient à une vision traditionnelle, universelle de la beauté.

Le Sphinx le plus célèbre est celui de Gizeh, il s’agit d’une statue vielle de plusieurs milliers d’année considérée par tous comme un chef-d’œuvre, les cygnes sont souvent considérés comme d’élégants oiseaux tandis que les lignes que la beauté affirme ne pas vouloir voir déplacer peuvent faire.... »

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