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L1 LM S2 2023-2024 Mythes et littérature LM2E4C1 Rapports mythes / littérature

Publié le 19/02/2024

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« L1 LM S2 2023-2024 Mythes et littérature LM2E4C1 Rapports mythes / littérature p.

3-4 Repères biographiques sur Albert Camus p.

5 1er cycle mythico-problématique sur l’absurde p.

6-14 2e cycle mythico-problématique sur la révolte p.

15-22 Transition entre le 2e et le 3e cycles p.

23-26 e 3 cycle mythico-problématique sur la mesure p.

27-29 Page 1 sur 29 Les mythes répondent généralement à un triple besoin : religieux, didactique et esthétique.

Leur visée eschatologique ou morale n’est pas dégradée par la littérature.

Au contraire, le discours littéraire et le discours mythique ouvrent sur la complexité (cosmique, humaine…) et mettent en évidence les processus de micro- et de macro-création.

Dans le cadre de ce cours, on s’attachera donc à étudier les « cycles » mythiques dans l’œuvre d’Albert Camus, lui qui dans ses Carnets se définit comme « un artiste qui crée des mythes à la mesure de sa passion et de son angoisse ».

Sisyphe, le fils prodigue, Niobé, Prométhée, le Minotaure, Hélène, Némésis, Jonas, la Terre promise, etc.

: comment Camus récrit-il et réactualise-t-il ces différents mythes en les mettant en réseau ? Pour apprécier la progression mythicoproblématique de la pensée camusienne, on s’intéressera aussi aux choix génériques (essai, roman, tragédie, nouvelle, etc.) de l’auteur. Lectures obligatoires : Albert CAMUS, Le Mythe de Sisyphe, Paris, éd.

Folio, coll.

Folio Essais, 2020. Albert CAMUS, Le Malentendu, Paris, éd.

Folio, coll.

Folio Théâtre, 2017. Albert CAMUS, L’Homme révolté, Paris, éd.

Folio, coll.

Folio Essais, 2016. Albert CAMUS, « Le Minotaure ou la Halte d’Oran », « Prométhée aux enfers », « L’exil d’Hélène », dans L’Été, Paris, éd.

Folio, coll.

Folio 3€, 2023. Albert CAMUS, Jonas ou l’Artiste au travail, Paris, éd.

Folio, coll.

Folio 3€, 2023. Albert CAMUS, Le Premier Homme, Paris, éd.

Folio, 2000. Lectures complémentaires conseillées : Frédéric MONNEYRON et Joël THOMAS, Mythes et littérature, Paris, éd.

PUF, coll.

Que sais-je ?, 2019, 3e édition. Marie-Catherine HUET-BRICHARD, Littérature et mythe, Paris, éd.

Hachette Supérieur, coll.

Contours littéraires, 2001. Pierre BRUNEL, Dictionnaire des mythes littéraires, Paris, éd.

Le Rocher, 1994, nouvelle édition augmentée. Pierre ALBOUY, Mythes et mythologie dans la littérature française, Paris, éd.

Armand Colin, coll.

U, 2012, 2e édition. Jeanyves GUÉRIN, Dictionnaire Albert Camus, Paris, éd.

Robert Laffont, coll.

Bouquins, 2009. Monique CROCHET, Les Mythes dans l’œuvre de Camus, Paris, Éditions Universitaires, 1973. Page 2 sur 29 Rapports mythes / littérature Définitions du mythe : ➢ « Tout mythe est un drame humain condensé.

Et c’est pourquoi tout mythe peut si facilement servir de symbole pour une situation dramatique actuelle.

[…] Le héros lui-même et son combat représentent l’humanité entière dans son histoire et dans son élan évolutif.

Le combat du héros est moins un combat historique qu’un combat psychologique.

Ce combat n’est pas une lutte contre des dangers accidentels et extérieurs.

C’est la lutte menée contre le mal intime qui toujours arrête ou ralentit l’essentiel besoin d’évolution.

Ainsi, c’est tout le problème de la destinée morale qui est engagé […].

Un mythe est donc une ligne de vie, une figure d’avenir plutôt qu’une fable fossile.

» (Gaston Bachelard) ➢ « Le mythe est une narration récitée ou dramatisée qui rend compte essentiellement des origines du monde et de la communauté indigène en mettant en scène les événements créateurs des temps primordiaux ; les actes cosmogoniques et fondateurs attribués aux dieux et aux héros du mythe assument la fonction de modèle qui atteste leur caractère ontologique.

» (Claude Calame) Enjeux du mythe : ➢ Le mythe répond généralement à un triple besoin : ▪ religieux : le mythe-incantation participe d’une métaphysique et d’une eschatologie ▪ pédagogique : le mythe-enseignement vise une morale ▪ poétique : le mythe-ornement, lié à son expression littéraire, vise une esthétique ➢ Principales problématiques mythologiques : ▪ cosmogonie : explication de la création du monde ▪ anthropogonie : explication de la création de l’humain ▪ théogonie : explication de la naissance des dieux ▪ environnement : explication du cycle des saisons, des cataclysmes, etc. ▪ fondation : explication de l’établissement d’une ville, d’un pays, etc. ▪ condition humaine : explication des relations de l’humain avec le divin et avec autrui ▪ eschatologie : explication du sort de l’humain après la mort ▪ … ➢ Principales fonctions : ▪ permettre à l’humain de mieux appréhender le monde dans lequel il vit, de répondre aux questions existentielles qu’il se pose et dont il n’a pas les réponses ▪ permettre à l’humain de mieux se connaître (exemple : le complexe d’Œdipe, théorisé par Sigmund Freud) ▪ expliquer de façon métaphorique à la fois le monde et la nature humaine ▪ expliquer la place de l’humain dans le monde : fonction éthique et/ou sociale ▪ expliquer les origines du monde et de l’humain : fonction cosmogonique ▪ mettre des mots sur l’inconnu et soulager des angoisses ▪ engendrer un foisonnement artistique ▪ … ➢ Il n’y a pas de civilisation sans mythe.

Le mythe est un processus d’alliance qui aide toute société humaine à (se) construire.

Il a une fonction sociale primordiale : il éduque tout en charmant.

À tout instant, dans une société, on trouve à l’œuvre 3 ensembles de mythes : Page 3 sur 29 ▪ ▪ ▪ des mythes en train de mourir, qui sont la survivance des mythes d’hier des mythes dominants, qui coïncident avec le « style » du moment des mythes en train de naître, qui seront les mythes dominants de demain. ➢ Le mythe est consubstantiel à l’histoire et réciproquement.

Il existe un système récursif, un feedback, entre le mythe et l’histoire.

Le mythe n’existe que par son incarnation dans l’histoire des humains, mais cette histoire ne prend sens qu’en se construisant par rapport à ses mythes, en particulier les mythes fondateurs.

Le mythe n’est donc pas antérieur à l’histoire.

Sans l’histoire, le mythe n’a pas de « corps ».

Mais sans le mythe, l’histoire n’a pas d’« âme ».

L’histoire et le mythe s’éclairent et se donnent sens réciproquement. Caractéristiques du mythe : ➢ Dimension universelle (exemple : le mythe du déluge est présent dans des récits sumériens, africains, européens ou chinois) ➢ Pouvoir de fascination ➢ Éclairage sur les désirs humains (la psychanalyse s’empare des mythes pour mettre au jour la façon dont les désirs fondamentaux émergent, se construisent, s’opposent, se distribuent en l’être humain) ➢ Ciment civilisationnel (connus de tous ou censés l’être, les mythes constituent le socle d’une culture commune) La littérature ne dégrade pas le mythe : ➢ « L’arbre aux images » de Jean-Jacques Wunenburger : ➢ Le discours littéraire comme le discours mythique nous ouvrent à l’émerveillement et tous deux tendent à une description de la complexité (humaine ET cosmique). ➢ Par ailleurs, le discours littéraire, comme le discours mythique, met en évidence les processus de création et en révèle le système.

La littérature retrouve ainsi le mythe, à travers le processus de l’écriture vu comme microcosme reproduisant le macrocosme de la Création. Page 4 sur 29 Repères biographiques sur Albert Camus 7 novembre 1913 naissance à Alger (Algérie).

Son père (gérant d’une exploitation viticole) étant décédé à la Bataille de la Marne en octobre 1914, il est élevé par sa mère (employée de maison) et sa grand-mère d’origine espagnole. 1933 études à la Faculté des Lettres d’Alger 1935 adhésion au Parti Communiste (jusqu’en 1937) et implication dans une compagnie théâtrale comme acteur et metteur en scène 1936 obtention du Diplôme d’Études Supérieures de Philosophie ; en raison de sa tuberculose l’accès aux concours de l’enseignement lui est impossible ; voyages en Europe centrale et en Italie 1938 journaliste à Alger républicain 1939 réformé pour raisons de santé 1940 installation à Paris et journaliste à Paris Soir 1941 retour en Algérie 1942 séjour en France pour raisons de santé, parution de L’Étranger et du Mythe de Sisyphe (1er cycle de l’absurde autour du mythe de Sisyphe) 1943 rencontre avec Jean-Paul Sartre ; journaliste à Combat jusqu’en 1947 1944 parution du Malentendu et de Caligula (1er cycle de l’absurde autour du mythe de Sisyphe) 1947 immense succès de son roman La Peste (2e cycle de la révolte autour du mythe de Prométhée) 1950 publication de sa pièce Les Justes (2e cycle de la révolte autour du mythe de Prométhée), installation à Paris avec sa famille 1951 publication de son essai L’Homme révolté (2e cycle de la révolte autour du mythe de Prométhée), rupture avec Jean-Paul Sartre 1954 début de la Guerre d’Algérie et publication de son recueil d’essais L’Été (2e cycle de la révolte autour du mythe de Prométhée) 1955 collaboration à l’hebdomadaire L’Express jusqu’en 1956 1956 lancement à Alger d’un appel en faveur d’une « Trêve civile » ; adaptation et mise en scène du roman Requiem pour une nonne de William Faulkner 1957 publication de son recueil de nouvelles L’Exil et le Royaume (transition entre le 2e et le 3e cycle), prix Nobel de littérature 1959 adaptation et mise en scène du roman Les Possédés de Fedor Dostoïevski 4 janvier 1960 décès accidentel en voiture dans l’Yonne 1994 publication posthume de.... »

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