Explication linéaire Les caractères de La Bruyère

« LA BRUYÈRE, Les Caractère Écrivain du XVIIe, auteur classique, personnage qui a occupé des postes, moraliste Théâtre : “Castigat ridendo mores” (= Il corrige les moeurs en faisant rire) La Fontaine : “Plaire et instruire” → dimension didactique ➢ même diversité et intention dans les remarques de La Bruyère V - De la société et de la conversation Thème : Langage et l’art de communiquer en société ➢ mépris de ceux qui prennent la parole en public (orateur), mépris d’Acis qui prétend avoir de l’esprit, d’utiliser un jargon pour ce mettre en valeur Théâtralité, vivacité : ➢ dialogue tronqué (avec des trous → on entend pas la voix d’Acis) ➢ une seule intervention d’Acis (L7) ➢ Texte très ponctué → beaucoup de points d’interrogation (interpelle Acis explicitement, et le lecteur implicitement) + guillemets (se projette dans une situation qui ne se déroule pas) + deux points (dimension didactique, faire entrer pas à pas le lecteur dans le raisonnement) VI - Des biens de fortune Thème : ➢ Impact de l’argent dans la société ➢ destin Théâtralité, vivacité : ➢ Pas de dialogue ➢ 3 personnage, un par remarque (Arfure, Crésus et Champagne) ➢ 1ère remarque en 2 temps (opposition entre passé et présent) : rupture avec l’arrivée du mari (fermier général : collecteur d'impôt) ➢ Champagne : collecteur d'impôt irresponsable qui pourrait causer la famine pour s’enrichir ➢ Le moraliste ne s’exprime pas directement, le lecteur doit trouver la morale seul dans les deux premières remarques, tandis que L§a Bruyère accompagne le lecteur dans la quête de la morale avec l’interrogation rhétorique ironique dans la 3e remarque. X - Du souverain ou de la république, 29 : Le roi berger Thème : ➢ L’art de gouverner Théâtralité, vivacité : ➢ Pas de dialogue ➢ Réflexion plus générale (roi) sur le pouvoir qui passe par une métaphore filée tout au long du texte “troupeau” “berger” → non originale, très ancienne que l’on retrouve dans la Bible → lexique appréciatif “image naive” (ne correspond peut-être pas au roi et au peuple) ➢ Beaucoup de ponctuation : “!” = admiration sincère pour le berger et son troupeau (avant de glisser petit à petit vers le roi avec les “?”) ➢ Intervention implicite du moraliste : “Que sert tant d’or à son troupeau ou contre les loups ?” ➢ Deux jugements opposés (+ parallélisme) : “heureuse place” et “dangereux poste” EL 1 : Les Caractères, V, La Bruyère, 1688-1696 Introduction : f Composition : - 1er mouvement (L1-L8) : dialogue entre Acis et le moraliste - 2ème mouvement (L9-Fin) : La leçon en trois temps du moraliste (9-14 ; 14-17 ; 17-fin) Projet de lecture : En quoi ce texte est une critique efficace et vivante et qui correspond à plaire et instruire ? 1er mouvement (L1-L8) : Dialogue entre Acis et le moraliste ➢ Début in medias res : entrée dans le dialogue sans savoir directement qui prend la parole → jeu sur la surprise ➢ Effet de mystère : dialogue tronqué (pas de réponse d’Acis → ouvre l’imagination du lecteur) + phrases interrogative (on ne sait toujours pas de quoi on parle) ➢ Effet de mystère progressivement levé : “Je devine enfin” ○ apparition du nom de l’interlocuteur (Acis en grec = la pointe (trait spirituel, la chute)) ○ sujet de la conversation ➢ Moraliste omniprésent au début de la remarque ➢ Prise de position explicite du moralise avec le verbe dire à l’impératif + commentaire → esquisse de la leçon (reformulation avec les guillemets) : 3 exemples (2 sur la météo + 1 sur un compliment) → banalité de la conversation dans les thèmes choisis ➢ Réponse d’Acis (le tiret montre un changement de locuteur) → “Mais” : opposition qui est soulignée (Acis n’est pas d’accord) + mise en valeur par “répondez-vous” ○ critique face à la simplicité des reformulations proposées par La Bruyère ○ enjeux du langage (2 visions) : sert à se singulariser pour Acis CCL : accès à l'enjeux du langage qui est présenté comme une arme pour s’imposer dans la société 2ème mouvement (L9-Fin) : La leçon en trois temps du moraliste 1ère critique (L9 - L14) : ➢ Appel au bon sens : rappel que le langage ne sert qu’à communiquer pour se faire comprendre de son interlocuteur “parler comme tout le monde” + 2 interrogations rhétoriques ➢ Rejet du fait que l’on puisse se singulariser avec la langage ➢ Elargissement de la critique : adressée à Acis mais qui est aussi plus générale “à vous et à vos semblables” et implicitement adressée au lecteur ➢ Révélation surprenante soulignée par “vous ne vous en défiez point” + “vous jeter dans l'étonnement” → 2 expressions qui appartiennent champ lexical de la surprise ; attente de la révélation “une chose” + répétition de la même phrase avant la chute “c’est l’esprit” (reprendre le coté spirituel de Acis → jeu de mot : trait d’esprit) 2e critique sur la vanité (L14 - L17) : ➢ Nouveau rebondissement signalé par “Ce n’est pas tout” + “il y a en vous une chose de trop” : on passe de la lacune à l’excès ➢ Révélation rapide “l’opinion d’en avoir plus que les autres” (en = l’esprit) → défaut mis en avant : la vanité, l’orgueil ➢ “voilà” marque les propos du moraliste ➢ énumération (rythme ternaire) péjorative ○ 1ère gradation (discours → phrases → mots) qui met l’accent sur la précision ○ 2ème gradation (pompeux → embrouillées → qui ne signifie rien) sur la confusion = accent sur l’incompréhension (cf début de la remarque) Situation imaginée, leçon sur le comportement en société (L17 - Fin) : ➢ Leçon pratique et générale : 2 situation “vous abordez cet homme ou vous entrez dans cette chambre” → imagination, projection de situation inévitables dans la vie en.... »