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Analyse linéaire Tartuffe Acte 3 scène 2

Publié le 05/05/2023

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« Pour commencer, ce texte est introduit par la didascalie « apercevant Dorine » qui dès le début du texte caractérise Tartuffe comme un personnage qui ne manifeste des signes de piété que lorsqu’il est vu.

La prise de parole de celui-ci débute par une allitération en « r » qui traduit une rugisité salice et fait allucination à ….

.

De plus, Cependant, comme en témoigne la didascalie précédente, Tartuffe est caractérisé comme un personnage qui ne manifeste des signes de piété que lorsqu’il est vu.

Les mots qu’il a alors prononcé ont deux destinataires Laurant mais surtout Dorine.

Les mots qu’il à employé Laurent, serrez ma haire avec ma discipline Ainsi ces mots ont-ils (outre le spectateur) deux destinataires (Laurent mais surtout Dorine) ce sont des mots de théâtre, à l’intérieur même de la scène, ils redoublent la situation théâtrale : Tartuffe fait comme s’il parlait à Laurent, alors qu’il ne parle que pour être entendu de Dorine. (la haire est une chemise de crin, et la discipline est une corde servant de ceinture ou de fouet, et le verbe « serrer » veut dire « ranger »). Ce sont des objets de mortification de la chair.

Tartuffe apparaît donc déjà sous le signe de la chair, mais cet être, dont on avait dépeint précisément la sensualité (gros et gras, la bouche vermeille) cherche à apparaître comme l’inverse de ce que sa nature exige.

Il prétend se mortifier, alors qu’il est soumis à la chair. Tous les mots qu’il emploie sont destinés à être des signes de la piété (« Priez… que le Ciel vous illumine…). Quand il dit « Si l’on vient pour me voir » cette conditionnelle n’est là que pour lui permettre de dire ensuite qu’il va faire l’aumône aux prisonniers, aumône que lui-même a reçue d’Orgon : ainsi c’est avec les derniers des êtres (les prisonniers » qu’il n’hésite pas, lui qui vit aussi de mendicité, à partager l’aumône qu’on lui fait : double signe d’humilité, et paroles théâtrales, qui montrent qu’il joue ce rôle pour Dorine. La réplique de Dorine, certainement en aparté, ne laisse aucun doute sur ce jeu qu’elle dénonce (« affectation et forfanterie ») : Tartuffe arbore son masque de façon presque insolente, comme s’il disait « regardez comme je porte bien le masque de l’hypocrisie ! », ce qui montre du reste sa stupidité : il est tellement content de lui qu’il veut en rajouter, presque pour qu’on l’applaudisse, ne voyant pas par là qu’il dénonce en même temps son jeu. C’est ce qu’il va faire en ne laissant pas parler Dorine : Ah ! mon Dieu, je vous prie Avant que de parler prenez-moi ce mouchoir… Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Ainsi les deux premières répliques de Tartuffe sont-elles consacrées à la chair (mortifiée ou trop exposée aux regards).

Ce qui est montré est donc la présence intempestive des corps.

Molière veut signifier par là que Tartuffe est bien un être de chair pour tant parler du corps.

Son comportement de dévot comme son activité critique sont liés à la thématique de la chair. La critique de Molière est donc double : - D’une part, elle concerne (cf.

la réplique de Dorine) les dévots qui sont en réalité obsédés par la chair ; paradoxalement, ils y pensent plus que les autres ! - D’autre part, elle montre l’hypocrisie de Tartuffe qui, par deux fois, fait des mensonges : ce n’est pas vrai qu’il se mortifie, et il est faux qu’il soit offusqué par le sein nu de Dorine : Par de pareils objets les âmes sont blessées Et cela fait venir de coupables pensées Phrase qui pourrait à juste titre figurer dans la bouche d’un vrai dévot, qui (cf.

la première critique de Molière) veut précisément réprimer cette tentation de la chair, et qui montre la nature de l’ordre que veut faire régner Tartuffe, un ordre fait de refoulement et de culpabilité.

Il y a là en fait une véritable attaque de la.... »

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