Analyse linéaire Remarques 1 à 10 - Chapitre 8 Les caractères

« Texte 3 : Remarques 1 à 10, Livre VIII, Les Caractères, La Bruyère, 1687 Introduction : La Bruyère relève de la tradition moraliste et d’une forme de littérature mondaine (des gens fortunés du monde).

Ayant travaillé pour le Duc de Bourbon, il s’est livré à l’observation distanciée de la cour et des mœurs aristocratiques et ses principaux travers tels que la duplicité et l’arrivisme (vouloir utiliser ses relations pour réussir).

Les Caractères qui collectionnent les réflexions moralistes et font la satire des Grands de l’époque sont toutefois publiés avec prudence puisque LB ne se fera connaître qu’à la 6 e édition en 1691.

On croira qu’il s’agit d’une traduction du livre du grec, Théophraste.

Le début de ce 8e chapitre de la cour se déploie sous 10 courtes remarques : leur caractère lapidaire (de grande précision) interpelle nécessairement le lecteur dont la saisie globale est sinon brouillée, du moins éclatée. Problématique : Comment ce début de chapitre dessine-t-il une première approche critique de la cour dont l’ironie et la déconstruction éclairent les enjeux ? › › › Mouvement 1, remarques 1 à 3 : Difficulté définitoire Mouvement 2, remarques 4 à 8 : Rapports sociaux, mise en garde Mouvement 3, remarques 9 à 10 : La cour et l’honnête homme ; 2 univers inconciliables Mouvement 1, (R.

1 à 3) : -R1 : LB met en scène la difficulté à définir la cour.

Il joue tellement sur la comédie et la tromperie que l’on a peine à la saisir. o Processus de renversement entre « reproche » et « honorable » en paradoxe, ambigüité et provocation sans doute ironique. o Le fait de ne pas maîtriser les usages et en connaître les codes serait en fait un aspect positif. o « On » pronom indéfini ambigu volontaire qui marque son référent.

Ironique : qui parle ? o Séparation/blanc entre les remarques : suspension qui permet l’exercice de jugement. -R2 : o « Un homme qui sait la cour est… » : subordonnée annonçant une définition.

Laisser tout enchainer. o Énumération : « il est profond […] agit contre ses sentiments ». Dimension théâtrale qui renvoie au langage corporel. o Deux adj mélioratifs « profond », « impénétrable » (qui ne laisse pas montrer ses émotions).

Verbes d’état simples.

Trait d’un portrait élogieux. o Renversement qui définit les habitudes : série de verbes au présent gnomique qui tombe dans l’hypocrisie (image théâtrale d’envoyer un avis que l’on ne porte pas réellement). o Accumulation très rapide asyndétique : « il dissimule… » qui contribue à la multiplicité. o « déguise ses passions » : art de la cachette. o « parle, agit contre ses sentiments » : phénomène de dédoublement en écho au vers de La Fontaine « s’empare de mille corps ».

Théorie du comédien qui doit jouer le rôle de qqun d’autre et adopter des idées o Négation de restriction : « Tout ce grand raffinement n’est qu’un vice… ».

Redondance et structure comparative.

Utiliser les vertus pour aller plus loin. -R3 : o Question : « Qui peut nommer ? ».

Vision définitoire et réflexion sur les couleurs. o Vision indéfinissable.

Problème de perspective.

Couleurs ne sont pas nettes. o Mouvement comparatif : caractère instable,.... »