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Analyse linéaire « Nuit Blanche » de Colette

Publié le 20/06/2023

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« Texte 3 : « Nuit blanche » Les Vrilles de la Vigne de Colette Introduction : Pour gagner sa vie, elle entame une carrière de music-hall et se produit comme mime et danseuse.

Elle partage à cette époque la vie de Mathilde de Morny dite « Missy », sa partenaire sur scène. Le second texte, « Nuit Blanche », rend hommage à Missy et à leur complicité amoureuse.

Ici, il s’agit d’une scène de couple, dans le lit conjugal, lors d’une insomnie de Colette.

Elle y fait l’éloge de l’amour et le lecteur est en position de témoin, presque de voyeur. Problématique : Comment la narratrice exprime-t-elle l’ambivalence du désir ? Plan : I- Scène de la vie amoureuse II- Vaine tentative pour faire taire le désir III- Recherche des faveurs de l’être aimé I- Scène de la vie amoureuse -Dès la 1ere phrase : « Je gis sans mouvement, la tête sur ta douce épaule », nous pouvons relever un jeu de pronoms et de déterminants avec le « je » et le « tu ». Cela met en place un cadre intime et amoureux dans lequel le lecteur est plongé. -Mais, cette phrase est aussi ambiguë puisqu’il y a une alliance entre l’amour et la mort avec le verbe « gésir » -La douce épaule fait ressentir une sensation tactile.

C’est également une synecdoque puisque l’épaule désigne tout le corps et donc désigne l’être aimé mais non nommé, partiellement anonyme -Dans la phrase suivante, nous pouvons constater l’utilisation du moralisateur « sûrement » : « je vais sûrement jusqu’à demain », qui montre que la conviction est déjouée par le titre et la suite du récit. -L’expression « descendre au fond d’un noir sommeil » établit une description poétique, qui convoque le motif de la catabase, c’est une descente imaginaire, rituelle et spirituelle. -Ce sommeil est personni é « si têtu, si fermé que les ailes des rêves le viendront battre en vain.

», ce qui renforce l’idée de dif culté à combattre cet entêtement et cette impossibilité de dormir. -Les « ailes des rêves » sont quant à eux une métaphore qui exprime la profondeur, le caractère impénétrable du sommeil. -De plus, les points de suspension dans « je vais dormir… » suggèrent le temps où devrait avoir lieu ce retour au sommeil, en vain. -L’impératif « Attends seulement » est une adresse à l’être aimé.

Nous remarquons de nouveau une alliance de contraire avec l’antithèse entre « Fraîche » et « fourmille et brûle » : c’est une alliance des contraires du lexique du feu, qui est une métaphore du désir.

Le désir qui se réveille et entrave le projet du sommeil paisible -La négation « Tu n’as pas bougé » montre encore une fois le contraste entre les 2 partenaires : l’une est active et l’autre inactive. -L’expression « Respirer à longs traits » constitue un détournement poétique de l’expression « boire à longs traits ».

Cela souligne une forme de sensualité dans la respiration même. -En outre, l’épaule est « éveillée » et « attentive à se creuser ».

Une seconde fois, l’être aimé est masqué sous une synecdoque de l’épaule. fi fi fi -L’impératif est encore utilisé « Dormons » a n de parler à l’être aimé.

Celui-ci semble émaner de la raison, de l’esprit rationnel qui dicte ce qu’il faudrait faire -De surcroît, cette idée est accentuée par l’emploi de l’intensif « si » dans la phrase « Les nuits de mai sont si courtes » qui souligne la tentative de se justi er, de se raisonner.

L’intensif veut donner du poids à l’argumentaire. -Également, Colette nous dépeint l’environnement qui l’entoure.

Il s’agit d’un camaïeu de couleurs qui forme un tableau, qui montre la poéticité de l’aurore, du lever du jour avec le presque oxymore « l’obscurité bleue ».

Ce moment paraît irréel. -Le jeu entre les pronoms et les déterminants relevé à la 1ere phrase est transformé, en faisant fusionner le « je » et le « tu » en « nous ».

Cela re ète une fusion des êtres et des choses et met en avant la perfection du moment. -La paronomase « Paupières pleines de soleil » détourne poétiquement une expression.

Le jour qui est le désir a clairement chassé la nuit qui est le sommeil -En n, avec la comparaison « comme on se penche » ainsi que le crescendo dans la longueur des éléments de la phrase, d’un clair-obscur.... »

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