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Y a-t-il un sens à invoquer une fatalité du progrès ?

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« VOCABULAIRE: FATALISME: a) Doctrine selon laquelle tout ce qui arrive est écrit d'avance et devait nécessairement arriver, en vertu de l'action inéluctable du destin.

b) Par extension, résignation face aux événements que l'on croit ne pouvoir changer. PROGRESSER /PROGRÈS: * Progresser: évoluer du moins bien vers le mieux, (s') améliorer. * Progrès: 1) Passage graduel du moins bien vers le mieux, évolution dans le sens d'une amélioration.

2) Le Progrès: marche en avant de la civilisation, par le biais du développement des sciences et techniques. Pourquoi le progrès serait-il une fatalité ? Doit-on considérer le terme "fatal" au sens de mortel, destructeur, ou au sens d'inexorable ? Le progrès est-il inéluctable ? Et ceci est-il un bien ou un mal ? Le progrès ne se fait pas tout seul, il n'est pas naturel, son origine est humaine.

Il n'est pas mécanique.

Or les hommes ont-ils la capacité, ou le devoir, de poser des limites au progrès ? Qui invoque la fatalité du progrès ? Des personnes angoissées par tout changement, et qui ne supportent pas de devoir suivre le progrès ? Ou est-ce un constat devant les dégâts qui accompagnent tout progrès (par exemple, les expérimentations médicales qui se révèlent plus nocives que le remède qu'elles veulent apporter) ? Peut-il y avoir des victimes du progrès, ou est-ce un processus de perfectibilité ayant pour but le bien ? Doit-on s'arrêter au sens moral des méfaits inéluctables du progrès, ou doit-on dépasser ce sens ? Ne peut-on d'ailleurs invoquer plusieurs sens à propos de la fatalité du progrès, qui rendraient discutables l'élaboration d'un seul sens ? [Le progrès technique est un phénomène naturel et inévitable.

L'histoire humaine se résume en définitive au progrès des sciences et techniques.] La technique est un phénomène biologique.

La main comme outil naturel "Ce n'est pas parce qu'il a des mains que l'homme est le plus intelligent des êtres, mais c'est parce qu'il est le plus intelligent qu'il a des mains. En effet, l'être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d'outils : or, la main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs.

Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres.

C'est donc à l'être capable d'acquérir le plus grand nombre de techniques que la nature a donné l'outil de loin le plus utile, la main.

Aussi, ceux qui disent que l'homme n'est pas bien constitué et qu'il est le moins bien partagé des animaux (parce que, dit-on, il est sans chaussures, il est nu et n'a pas d'armes pour combattre), sont dans l'erreur.

Car les autres animaux n'ont chacun qu'un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de le changer pour un autre, mais ils sont forcés, pour ainsi dire, de garder leurs chaussures pour dormir et pour faire n'importe quoi d'autre, et ne doivent jamais déposer l'armure qu'ils ont autour de leur corps ni changer l'arme qu'ils ont reçue en partage.

L'homme, au contraire, possède de nombreux moyens de défense, et il lui est toujours loisible d'en changer et même d'avoir l'arme qu'il veut et quand il le veut.

Car la main devient griffe, serre, corne, ou lance ou épée ou toute autre arme ou outil.

Elle peut être tout cela, parce qu'elle est capable de tout saisir et de tout tenir." Aristote. Ce texte a donc pour objet de montrer que non seulement l'homme n'est pas le moins bien pourvu des animaux, mais même qu'il est celui qui a été pourvu d'un organe tout à fait spécial, qui peut remplir la fonction de tous les autres moyens qui ont été donnés aux autres animaux : la main. En effet, « les autres animaux n'ont chacun qu'un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de le changer pour un autre ».

Ils ne peuvent pas même s'en séparer momentanément.

Le lion doit garder ses griffes et l'aigle ses serres.

Le renversement de perspective par rapport au mythe de Prométhée est donc radical : l'homme est en réalité le mieux pourvu car il possède la main qui représente, virtuellement, tous les autres outils naturels donnés aux êtres vivants. Avec cette main, il possède de « nombreux moyens de défense » et il lui est toujours loisible d'en changer, de. »

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