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Y a-t-il des vérités dont il n'est pas permis de douter ?

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« Analyse du sujet : Vérités : Le concept de vérité est de l'ordre du discours et de la représentation et regroupe plusieurs dimensions sémantiques.

Avant tout la vérité n'est pas un fait donné, elle est à recherchée, à acquérir.

Perçue comme un critère de valeur, il faut remarquer que le terme de vérité est employé dans de multiples et divers usages et que le critère de vérité ou encore l'exigence de vérité peut être lié à beaucoup de mots qui n'ont rien à voir entre eux.

La vérité peut s'appliquer à tout.

Je peux parler de la vérité par opposition au mensonge, à l'erreur, à l'illusion etc.

La vérité suppose une adéquation, la conformité entre un jugement.

Pour illustrer la richesse et la complexité du concept de vérité on peut se référer à deux origines étymologiques.

Tout d'abord celle provenant du latin veritas qui suppose l'exactitude du jugement et la droiture morale.

Puis l'équivalent en grec aletheia qui comporte l'idée de dévoilement, de mise en lumière.

Ici, il est important de noter que la question ne porte pas sur le terme de vérité mais qu'elle porte sur des vérités plurielles.

Cette marque du pluriel relativise le concept en instaurant de manière implicite une hiérarchisation, une graduation de la vérité qui se divise en divers aspects et diverses formes. Douter : du latin dubitare, « balancer ».

Ne pas avoir de certitude.

En ce sens, ce terme semble contredire la notion de vérité.

Philosophique le doute désigne une démarche critique par laquelle on suspend son jugement devant ce qui se présente comme une vérité afin de la mettre à l'épreuve.

Ainsi on peut observer deux types différents de doute philosophique.

Le doute sceptique qui incarne une suspension définitive du jugement et le doute méthodique de Descartes qui se veut le fondement et le point de départ de toute connaissance et de toute vérité. Dont il n'est pas permis : qu'il est impossible de remettre en cause, dont le statut est obligatoirement préservé quelles que soient les circonstances.

Cette expression implique à la fois l'idée d'interdit et d'obligation. Je ne dois pas remettre en question quelque chose parce que le statut de cette chose est préservé, sacré, certain. Problématique : On s'interroge ici sur le critère du vrai et sur l'éventuelle existence d'une valeur intrinsèque à certaine vérités particulières qui ferait que ces dernières ne pourraient absolument pas être contestées.

En effet, si l'on atteste l'existence de certaines vérités dont il n'est pas permis de douter, cela signifie que ces vérités ne sont pas des présupposés ou des éventualités mais qu'elles sont universelles et atemporelles. Il est donc essentiel ici de remarquer que l'intitulé du sujet distingue plusieurs types de vérité puisqu'il parle non pas du concept de «vérité » mais de « vérités » au pluriel.

On ne parle donc pas ici d'une vérité unique et universelle qui agirait comme un référent immuable.

Cela sous-entend au contraire qu'il y a une échelle de valeur au sein même de la vérité, une échelle graduelle qui permettrait de dire que certaines vérités sont plus vraies que d'autres, au sens où il serait impossible de les remettre en question. Ainsi, la question en elle même est paradoxale.

En effet, en demandant s'il est possible de trouver des vérités qui sont indubitables en n'importe quelles circonstances, elle laisse penser qu'en général, les vérités sont fluctuantes et ne conservent pas forcément ce statut du vrai selon le contexte dans lequel elles évoluent, les connaissances nouvelles, les croyances etc.

Cette question suppose que tout peut être remis en question.

De ce fait, il convient de s'interroger sur l'existence d'une vérité parfaite, universelle, indiscutable et indubitable, une vérité finalement véritable. Enfin, on peut se demander si le doute au lieu de s'opposer à la vérité comme cela semble être le cas de prime abord, n'est pas au contraire une condition de la vérité.

Le doute qui soulève des interrogations et qui observe et dissèque de manière critique une soi-disant vérité n'agit-il pas finalement comme un révélateur, n'est-il pas le meilleur moyen de parvenir à la vérité ? La vérité peut-elle de ce fait exister sans le doute qui la met en valeur comme telle ? Proposition de plan : 1- Il n'y a pas de vérités éternelles : Il n'existe aucune vérité dont il ne m'est as permis de douter car la vérité est une notion fluctuante qui dépend du point de vue et de l'opinion. C'est le point de vue défendu par les sophistes, qui considèrent que le vrai est équivalent à l'opinion. Protagoras, un célèbre sophiste déclare que « l'homme est la mesure de toute chose », ce qui signifie que la vérité est relative à chacun. Le sophiste Protagoras, écrit Diogène Laerce « fut le premier qui déclara que sur toute chose on pouvait faire deux discours exactement contraires, et il usa de cette méthode ». Selon Protagoras, « l'homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont en tant qu'elles sont, de celles qui ne sont pas en tant qu'elles ne sont pas » Comment doit-on comprendre cette affirmation ? Non pas, semble-t-il, par référence à un sujet humain universel, semblable en un sens au sujet cartésien ou kantien, mais dans le sens individuel du mot homme, « ce qui revient à dire que ce qui paraît à chacun est la réalité même » (Aristote,. »

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