Aide en Philo

Y a-t-il des valeurs éternelles ?

Extrait du document

« Analyse du sujet: Le sujet pose une question cruciale de la philosophie morale, à savoir que ce que nous concevons comme des principes éternels et universels ne sont peut être que des croyances subjectives, croyances dont nous présumons qu'elles sont ou doivent être admises par tous. Les valeurs morales sont, en effet, des principes censés guider nos actions et qui permettent de juger une action comme immorale ou au contraire morale.

Or, ce jugement sur nos propres actions suivant des critères de valeurs, se portent également sur les actions d'autrui.

Si ces critères sont relatifs et seulement temporels alors il se peut que ces jugements soient injustes. Cependant, le terme "relatives" nous conduit à nous demander envers quoi les valeurs seraient susceptibles d'être relatives: Relatives à l'individu: chaque individu a ses propres valeurs et aucune en droit ne peut l'emporter sur une autre, de sorte que la morale est une enfermement individuel dans ses propres valeurs et ne peut plus fournir une norme pour l'action. Relatives à une société: Ce qui est considéré comme moral du point de vue d'un peuple peut être immoral dans un autre.

Les valeurs morales sont le fruit d'une civilisation et d'une époque.

Les valeurs de la démocratie, par exemple, sont-elles ou doivent-elles être partagées par tous? Ce relativisme maintient le rôle de la morale en tant que norme de comportements mais il dévoile également une morale instrumentalisée, au service d'un ordre social.

La morale n'at-elle pas vocation à être plus que cela? Kant sera, sur ce sujet, un auteur incontournable car il est considéré comme le fondateur de la conception morale moderne universaliste.

Au cours de la dissertation il faudra rappeler ces grands principes sans pour autant lui donner le dernier mot. Problématisation: Si les valeurs morales sont relatives, alors la force de la morale sur les actions humaines sont indépendantes d'une vérité objective.

Il faut nous demander dans ce sujet si la tendance naturelle de l'individu à universaliser ses propres valeurs morales est légitime.

D'un autre côté, si les valeurs morales sont reconnues comme relatives pourquoi les appliquerai-je? Qu'est-ce qui m'empêche alors de commettre de mauvaises actions? Il semble qu'il y ait deux abus possibles à éviter et qui ne peuvent l'être qu'à condition que les valeurs morales soient justifiées rationnellement dans leur universalité et leur éternité. Commentaire: 1.

Les valeurs morales sont relatives aux moeurs sociales, à l'opinion et à mon éducation. a) La relativité des valeurs morales est une question ancienne.

On trouve une mise en cause de l'universalité exprimée par le courant sceptique du XVIIème siècle en France, incarné par la figure de Montaigne.

Montaigne remet en question la prétention universelle de la morale chrétienne et plus généralement de la morale occidentale. Montaigne écrit en effet: "Les lois de la conscience, que nous disons être de nature, naissent de la coutume : chacun ayant en vénération interne les opinions et moeurs approuvées et reçues autour de lui, ne s'en peut déprendre sans remords, ni s'y appliquer sans applaudissement." ( Essais, 1580-1595).

Les lois de la conscience sont les lois morales.

Prétendre qu'il n'y a pas de loi morale par nature, c'est affirmer qu'elles sont relatives à notre environnement social.

De plus, celles-ci sont l'objet d'une "vénération" seulement due au fait qu'elles sont partagées avec les hommes qui nous sont proches.

De telle sorte que si j'agis immoralement, les autres risquent de me désapprouver; au contraire une action morale pourrait être l'objet d' "applaudissement".

Ce qui est pointé du doigt, c'est la motivation de l'action morale.

Les remords ou, au contraire, les satisfactions sont liés à l'opinion des personnes qui m'entourent. b) Les valeurs morales sont relatives à la société.

Là encore, Montaigne remet en cause l'existence de lois naturelles susceptibles de juger de la moralité, non pas d'une action, mais d'une loi.

Ce décalage entre les morales se trouve porter à son comble par la découverte de sociétés qui n'ont pas les mêmes valeurs. c) La relativisme moral s'exprime ainsi dans une société, les valeurs morales d'un individu sont celles de ses proches. Mais aussi entre différents peuples qui n'ont pas les mêmes coutumes, et donc, pas les mêmes valeurs. Comment relever la morale de cette secousse sceptique, comment sauvegarder l'idée de la bonne action en soi? C'est de cette interrogation que naît la morale moderne. 2.La morale universelle et éternelle : les lois naturelles et la morale kantienne. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles