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Une culture peut elle etre porteuse de valeurs universelles ?

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  • Analyse du sujet :

 

-          On entend généralement par culture l’ensemble des normes et valeurs en usage dans une collectivité particulière.

-          On voit que cette définition semble contrevenir à la possibilité qu’une culture porte des valeurs universelles, puisqu’une culture serait définie justement par les valeurs particulières qui la caractérisent.

-          Cependant, si des valeurs universelles existent, elles devront bien s’incarner dans au moins une culture particulière, ce qui semble permettre de répondre par l’affirmative au sujet posé.

-          Par ailleurs, si aucune culture n’était capable de porter de telles valeurs, alors il faudrait renoncer totalement à ces valeurs.

-          Le sujet rencontre donc le problème de savoir si des valeurs universelles existent, ce qui renvoie à deux autres problématiques :

o   Soit de telles valeurs n’existent pas, et alors rien n’est vrai, puisque rien n’est universalisable.

o   Soit de telles valeurs existent, et alors il faut identifier ce que l’on peut retrouver de commun entre différentes cultures.

-          Enfin, le sujet pose encore le problème des conséquences du fait qu’une culture se prétende porteuse de valeurs universelles.

-          En effet, une telle culture n’aura-t-elle pas tendance à vouloir s’imposer aux autres, au nom de ces valeurs universelles ?

-          Le doit-elle et le peut-elle ?

 

 

  • Problématisation :

Répondre par la négative au sujet posé nous amènerait à considérer qu’aucune valeur ne peut transcender les particularismes culturels. Si tel est le cas, alors il faut admettre l’impossible compréhension des cultures entre elles, ce qui mettrait en cause ce lien commun qui unit les hommes et qu’on appelle l’humanité. Cette humanité, cette impression d’avoir en commun avec les autres hommes un sentiment de ressemblance qui va au-delà des cultures semble cependant un fait acquis. Sur quoi pourrait-il se fonder, sinon sur quelque chose d’universel qui vaudrait de manière absolue ? Cependant, admettre cette universalité du sentiment humain, c’est faire peu de cas du fait qu’il semble qu’il n’y ait pas une seule valeur qui soit reçue par absolument toutes les cultures sur terre. Par ailleurs, si une culture se croyait porteuse de valeurs universelles, ne risquerait-elle pas de vouloir s’imposer aux autres et de faire courir les plus grands risques à l’humanité entière ?

« Problématique Dans les Lettres Persanes, Montesquieu manie l'ironie avec talent pour montrer à quel point le regard d'un individu baigné d'une culture différente de la culture occidentale peut être surpris par les modes de vie des parisiens, empesés à ses yeux par des conventions et des codes inutiles voire vains.

Au-delà de l'amusement suscité par la lecture des différentes lettres échangées par Rica et Iben, l'ouvrage ne manque pas de poser la question du relativisme culturel, et résonne aujourd'hui comme prophétique, à l'heure où les différences de pratiques culturelles interrogent profondément nos valeurs et nos façons de penser.

La question « Une culture peut-elle être porteuse de valeurs universelles ? » se pose donc avec acuité pour toute société, dans la mesure où la culture fédère les individus, bien plus profondément d'ailleurs que les règles juridiques ou les modes passagères.

Cette question a ceci de problématique qu'il semble bien que les valeurs et les codes culturels font l'objet de convictions qui dépassent largement l'assentiment passager.

Il en va en effet, dans une culture, d'un ensemble de pratiques et de valeurs construites dans l'histoire et adoptées par des groupes de personnes, cet ensemble déterminant une identité à laquelle adhère profondément chacun.

Dès lors, par sa culture un individu donne un sens à son existence, à l'exclusion ou tout au moins à la différence des autres cultures qu'il pourrait choisir.

Il a ainsi le sentiment que son mode d'existence est celui qui lui convient le mieux, ce qui consiste implicitement pour lui à accorder une valeur supérieure à son choix, sans toutefois nécessairement le conduire à renier le choix des autres.

Un paradoxe apparaît ainsi.

Si un individu est conduit à faire un tel choix, c'est qu'il accorde une universalité à son adhésion, au sens où tout être humain y adhérerait de la sorte s'il en comprenait exactement les enjeux.

Mais cette universalité postulée reste accompagnée de réserves, puisque non seulement plusieurs cultures existent dans le temps mais surtout toute personne raisonnable ne peut prétendre absolument que ses propres valeurs devraient s'imposer aux autres.

Dès lors, si une culture est réellement porteuse de valeurs universelles, elle est forcément exclusive de valeurs différentes, ce qui implique que toutes les cultures sont composées des mêmes valeurs.

Cela revient-il à penser que toutes les cultures sont les mêmes, ou au contraire que certaines cultures ne sont pas vraiment des cultures ? À l'inverse, si les cultures ne sont pas porteuses de valeurs universelles, comment expliquer qu'elles déterminent de tels processus d'identification personnelle ? Nous nous attacherons à montrer que la culture se construit par une adhésion qui n'implique pas nécessairement d'universalité mais un simple choix axiologique dont la portée se limite à ceux qui optent pour lui.

Néanmoins, il nous faudra montrer les difficultés d'un tel point de vue, puisque l'identité qui se construit par le choix des pratiques culturelles se veut universalisable, c'est-à-dire dépasse la subjectivité de celui qui y adhère pour créer une identité commune à un groupe humain.

Nous tenterons alors, en dernière instance, de montrer que ce processus d'universalisation interne à la construction culturelle, sans être par essence exclusif de tout autre système culturel, définit cependant des valeurs et des pratiques composant particulièrement chacune des cultures, et condamne ainsi toute portée culturelle universelle. Analyse du sujet : - - On entend généralement par culture l'ensemble des normes et valeurs en usage dans une collectivité particulière. On voit que cette définition semble contrevenir à la possibilité qu'une culture porte des valeurs universelles, puisqu'une culture serait définie justement par les valeurs particulières qui la caractérisent. Cependant, si des valeurs universelles existent, elles devront bien s'incarner dans au moins une culture particulière, ce qui semble permettre de répondre par l'affirmative au sujet posé. Par ailleurs, si aucune culture n'était capable de porter de telles valeurs, alors il faudrait renoncer totalement à ces valeurs. Le sujet rencontre donc le problème de savoir si des valeurs universelles existent, ce qui renvoie à deux autres problématiques : o Soit de telles valeurs n'existent pas, et alors rien n'est vrai, puisque rien n'est universalisable. o Soit de telles valeurs existent, et alors il faut identifier ce que l'on peut retrouver de commun entre différentes cultures. Enfin, le sujet pose encore le problème des conséquences du fait qu'une culture se prétende porteuse de valeurs universelles. En effet, une telle culture n'aura-t-elle pas tendance à vouloir s'imposer aux autres, au nom de ces valeurs universelles ? Le doit-elle et le peut-elle ? Problématisation : Répondre par la négative au sujet posé nous amènerait à considérer qu'aucune valeur ne peut transcender les particularismes culturels.

Si tel est le cas, alors il faut admettre l'impossible compréhension des cultures entre elles, ce qui mettrait en cause ce lien commun qui unit les hommes et qu'on appelle l'humanité.

Cette humanité, cette impression d'avoir en commun avec les autres hommes un sentiment de ressemblance qui va au-delà des cultures semble cependant un fait acquis.

Sur quoi pourrait-il se fonder, sinon sur quelque chose d'universel qui vaudrait de manière absolue ? Cependant, admettre cette universalité du sentiment humain, c'est faire peu de cas du fait qu'il semble qu'il n'y ait pas une seule valeur qui soit reçue par absolument toutes les cultures sur terre.

Par ailleurs, si une culture se croyait porteuse de valeurs universelles, ne risquerait-elle pas de vouloir s'imposer aux autres et de faire courir les plus grands risques à l'humanité entière ?. »

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