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Y a-t-il des limites à la connaissance ?

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« Vous pouvez commencer par ce constat : la connaissance est limitée parce qu'on ne peut pas tout savoir, puisqu'il y a tant de choses à connaître.

C'est donc la multiplicité des objets de la connaissance qui limite la connaissance.

Pourtant, on peut se demander si les limites de la connaissance ne viennent pas d'elle-même...

En effet, connaître, c'est d'abord percevoir et appliquer des concepts aux données sensibles.

Il faut donc une expérience sensible et une conceptualisation.

Dès lors chaque fois que je prétends connaître quelque chose qui ne peut être l'objet d'une expérience sensible (Dieu par exemple), cette connaissance outrepasse ses propres limites.

Il faut donc critiquer la connaissance elle-même et montrer qu'elle ne peut s'appliquer à des objets de l'expérience. Sans quoi nos concepts sont des idéaux qui ne renvoie rien qui existe réellement.

Vous voyez donc que la connaissance peut prendre la connaissance pour objet et c'est là son caractère vraiment illimité.

De plus, vous pouvez remarquer que l'existence humaine ne se ramène pas à la seule connaissance, mais aussi à la pratique, aux émotions, aux passions, ce qui peut constituer aussi une limite. [La raison ne connaît avec certitude dans le phénoménal.

Notre connaissance s'inscrit seulement dans l'étroite limite de notre entendement.

Les objets métaphysiques sont inconnaissables (âme, Dieu).] I. C'est Kant qui porte à la métaphysique des coups dont elle a eu grand mal à se relever.

Nous avons montré que pour Kant la connaissance scientifique est valable et fondée en raison. Certes les phénomènes empiriques tels qu'ils apparaissent réfractés à travers les formes a priori de ma perception, espace & temps, sot une poussière de faits « bigarrés », d'événements particuliers, multiples, divers.

Mais les catégories de l'entendement (la causalité) introduisent un ordre dans ce désordre et des liaisons nécessaires parmi ces phénomènes.

J'ai le droit de dire que l'eau chauffée va bouillir, que la barre chauffée va se dilater, parce que le principe de causalité (les mêmes causes produisent les mêmes effets) est un principe a priori, universel, et nécessaire de mon esprit.

L'esprit peut avoir confiance dans l'ordre des lois de la nature puisque c'est lui-même qui introduit cet ordre grâce à ces catégories.

Et comme les catégories sont les mêmes pour tous les esprits, les propositions scientifiques seront acceptées universellement par tous. Seulement si la science est ainsi fondées, la métaphysique ne l'est pas. Car nous ne connaissons jamais l'absolu, le fond des choses, ce que Kant appelle la « chose en soi » ou le « noumène ».

En effet, nous ne connaissons le monde que réfracté à travers les cadres subjectifs de l'espace et du temps.

Nous ne connaissons que les phénomènes.

La raison ne nous donne aucune connaissance, puisqu'elle n'a pas d'intuition a priori.

Elle ne peut que mettre en ordre des matériaux qui lui sont fournis par l'intuition sensible.

Mais si la raison veut poursuivre son effort de liaison et d'unification au-delà de l'expérience sensible, elle tourne à vide et ne pense que des fantômes.

L e savant a le droit de dire que l'échauffement et la cause de la dilatation st tous deux donnés dans l'expérience sensible et que l'entendement n'a plus qu'à les relier.

Mais lorsque le métaphysicien assure que le monde n'a pas pu se faire tout seul, qu'il lui faut une cause, et que cette cause est Dieu, il abuse de la causalité, car il sort de l'expérience, il imagine gratuitement quelque chose en dehors du monde.

Au lieu de chercher à découvrir des causes dans l'univers, il invente une cause de l'Univers. Les métaphysiciens ont tendance à se figurer que les choses sensibles, le monde de l'expérience sont un obstacle au libre exercice de l'esprit.

Mais c'est le contraire qui est vrai : seul le monde sensible fournit une matière à l'effort d'unification et de construction qui caractérise l'esprit.

En dehors du sensible, l'esprit dépourvu d'intuitions innées- ne saurait atteindre aucune connaissance.

« La colombe légère, qui dans son libre vol fend l'air dont elle sent la résistance, pourrait s'imaginer qu'elle volerait bien mieux encore dans le vide.

C'est ainsi que Platon se hasarda, sur les ailes des idées, dans les espaces vides de la raison pure.

Il ne s'apercevait pas que, malgré tous ses efforts, il ne faisait aucun chemin, puisqu'il n'avait pas de point d'appui où il pût appliquer ses forces.

» En dehors de l'expérience la raison est comme folle.

Privée de point d'appui, elle peut démontrer avec la même logique des propositions contraires.

Par exemple, si le monde n'avait pas de commencement, nous n'aurions jamais pu parvenir à l'instant d'aujourd'hui, cela exigerait un temps infini.

Pour qu'il y ait un point d'arrivé il faut bien qu'il y ait un point de départ.

Mais je peux aussi bien démontrer le contraire ; si le monde a eu un commencement, je peux valablement me demander : qu'y avait-il avant le commencement du monde ? Et la. »

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