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Vous illustrerez et discuterez cette opinion de René Huyghe, en vous fondant sur votre expérience personnelle des oeuvres littéraires ou artistiques : « L'oeuvre d'art n'est pas un simple miroir passif, elle joue dans notre psychologie un rôle agissant.

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La formule proposée a le mérite de nous permettre de distinguer la littérature du langage scientifique. Un savant n'écrit que pour faire connaître le résultat de ses recherches, une fois que celles-ci sont achevées. Le texte qu'il rédige est l'expression d'une pensée préalablement élaborée. Mais le poète, lui, écrit parce qu'il ne sait pas : il cherche et sa recherche n'est autre que son oeuvre. Il ne peut prévoir quelle découverte elle lui apportera. Comme le dit Ionesco, le véritable écrivain n'est pas celui qui énonce des réponses, c'est celui qui pose des questions.

« Vous illustrerez et discuterez cette opinion de René Huyghe, en vous fondant sur votre expérience personnelle des oeuvres littéraires ou artistiques : « L'oeuvre d'art n'est pas un simple miroir passif, elle joue dans notre psychologie un rôle agissant.

Les images créées par l'art remplissent dans notre vie deux rôles très différents et presque opposés : tantôt elles y insinuent des manières de sentir et de penser, nous les imposent; tantôt, elles nous libèrent, au contraire, de certaines obsessions, de certaines forces qui travaillaient notre inconscient.

» Ambiguïté de l'imaginaire L'imaginaire est à mi-chemin entre le réel et l'irréel.

Il est moins réel que le réel et plus réel que le néant.

Aussi l'image peut-elle conduire dans deux directions différentes : déréaliser ce qui est réel ou réaliser ce qui est virtuel. La lecture ou le spectacle d'une aventure imaginaire pourra donc, dans certains cas, éveiller dans la conscience des passions ou des aspirations latentes; c'est en ce sens que l'on peut dire que les romans policiers enseignent la violence.

Mais elle pourra aussi tout au contraire désamorcer les passions et les rendre inoffensives en permettant au spectateur de les vivre sur le mode imaginaire.

C'est ce rôle qu'Aristote assignait à la tragédie : opérer une « catharsis », c'est-à-dire une « purgation » des passions. Créateurs et spectateurs Les créateurs et les spectateurs ne sont pas dans la même position par rapport à l'oeuvre d'art.

Celle-ci est dans tous les cas, pour le créateur, un moyen de se libérer.

Les écrivains et les poètes (les peintres aussi sans doute) exorcisent leurs angoisses en les projetant dans leurs oeuvres.

Ceci est particulièrement vrai pour les romantiques. Écrire ou créer est en effet l'équivalent d'une cure psychanalytique car cela permet d'objectiver ce qui est subjectif et ainsi de s'en libérer.

Mais peut-être n'est-ce là pour le créateur qu'une façon de transférer son fardeau sur son lecteur.

C'est pourquoi l'on pourrait presque soutenir la thèse que l'art est une libération pour celui qui le crée et un asservissement pour celui qui le reçoit. Mais il est aussi des créateurs qui projettent dans leurs oeuvres le rêve d'un idéal et un amour authentique de la beauté.

De telles oeuvres exaltent le lecteur et peuvent orienter sa vie vers plus de sens et de grandeur : c'est L'Iliade d'Homère qui a conduit Alexandre à se vouloir un second Achille.. »

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