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Vivre en société, est-ce seulement vivre ensemble ?

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« Problématique La vie en société est celle que nous connaissons actuellement.

Notre époque ne connaît de la vie sauvage qu'une vision approximative d'une époque lointaine où l'homme non civilisé évoluait comme un animal.

Ainsi, la notion de voie aujourd'hui nous paraît inaliénable à celle de la société, l'homme qui s'exilait de la communauté est un marginal, un sauvage, ou un malchanceux comme Robinson Crusoé qui cherche par tous les moyens à reconquérir la civilisation, cette « vraie vie ».

Cependant le verbe « vivre » ne s'applique t il pas à tout organisme qui appartient à l'écosystème? La vie en société n'est elle pas autre chose pour l'homme que la vie dite ‘normale‘? Vivre ensemble sela signifie t il autre chose que vivre à proximité? PLAN I La société est une communauté Vivre en société c'est vivre ensemble c'est à dire vivre les uns à coté des autres et avec les autres.

La société s'est fondée sur un désir de protection mutuelle, l'instinct de conservation a poussée les hommes à vivre ensemble, à organiser leur vie en fonction des autres, à partager un bien commun.

La société implique la proximité.

Cependant, si la société c'est seulement vivre ensemble peut on pour autant l'assimiler au mode de vie que certains animaux utilisent comme les fourmis ou les abeilles? II La société implique un bien commun Plus que vivre les uns avec les autres, la société c'est vivre les uns en fonction des autres.

Les hommes sont unis ensemble sous le même gouvernement et sous les mêmes lois.

L'homme qui vit en société est plus qu'un être vivant, c'est un citoyen.

La société est donc une communauté de partages de biens, de règles, de lois.

Vivre en société implique alors un dualisme de l'homme. III Vivre en société c'est vivre avec un autre soi même La vie en société implique donc un dédoublement de l'individus.

Il ne s'agit plus de vivre à proximité d'autrui mais de changer sa personne en contact avec celle des autres.

L'homme qui vit seul et isolé n'est pas le même que celui qui vit en communauté.

Les lois; les contacts interindividuels font que l'homme qui vit en société partage sa vie entre son individualité et sa sociabilité comme l'explique Bergson. Textes utiles Ce passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant dans sa conduite la justice à l'instinct ...

Rousseau L'homme, par nature, n'aimerait que lui, et ce serait la sauvagerie ; mais les liens de société l'obligent à compter avec les autres, et à les aimer pour lui, tant qu'enfin il arrive à croire qu'il les aime pour eux.

Il existe un bon nombre d'ouvrages, assez ingénieux, où l'on explique assez bien le passage de l'amour de soi à l'amour d'autrui ; et j'avoue que si l'on commençait par la solitude et l'amour de soi, on arriverait bientôt à aimer ses semblables.

Mais ce n'est qu'une mauvaise algèbre.

Autant qu'on connaît le sauvage, il vit en cérémonie et adore la vie commune ; il est aussi peu égoïste que l'on voudra.

L'égoïsme est un fruit de la civilisation, non de sauvagerie ; et l'altruisme aussi son correctif ; mais l'un et l'autre sont plutôt des mots que des êtres.

Alain Hors de la société, chacun a tellement droit sur toutes choses qu'il ne s'en peut prévaloir et n'a la possession d'aucune; mais dans la république, chacun jouit paisiblement de son droit particulier.

» Hobbes J'entends (...) par antagonisme l'insociable sociabilité des hommes, c'est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d'une répulsion générale à le faire, menaçant constamment de désagréger cette société.

» Kant L'union des forces accroît notre pouvoir; la division des tâches accroît notre capacité; l'aide mutuelle fait que nous sommes moins exposés au sort et aux accidents.

C'est ce supplément de force, de capacité et de sécurité qui fait l'avantage de la société.

» Hume L'état de nature est l'état de rudesse, de violence et d'injustice.

Il faut que les hommes sortent de cet état pour constituer une société qui soit État.

» Hegel Cicéron La société et l'union entre les hommes se conserveront d'autant mieux qu'on manifestera plus de bienveillance à ceux avec qui on a une union plus étroite.

Mais il semble qu'il faut reprendre de plus haut les principes naturels de la communauté et de la société des hommes. Il en est d'abord un que l'on voit dans la société du genre humain pris dans son ensemble.

Le lien de cette société, c'est la raison et le langage ; grâce à eux, on s'instruit et l'on enseigne, l'on communique, l'on discute, l'on juge, ce qui rapproche les hommes les uns des autres et les unit dans une sorte de société naturelle ; rien ne les éloigne plus de la nature des bêtes, à qui nous attribuons souvent le courage, aux chevaux par exemple ou aux lions, mais non pas la justice, l'équité ou la bonté ; c'est qu'elles ne possèdent ni raison ni langage.

Cette société est largement ouverte ; elle est société des hommes avec les hommes, de tous avec tous ; en elle il faut maintenir communs tous les biens que la nature a produits à l'usage commun de l'homme ; quant à ceux qui sont distribués d'après les lois et le droit civil, qu'on les garde selon ce qui a été décidé par les lois ; quant aux autres, que l'on respecte la maxime du proverbe grec : « Entre amis, tout est commun ».

[...] Ennius donne un exemple particulier qui peut s'étendre à beaucoup de cas : « L'homme qui indique aimablement son chemin à un voyageur égaré agit comme un flambeau où s'allume un autre flambeau ; il n'éclaire pas moins quand il a allumé l'autre ». Bergson La vie sociale est ainsi immanente, comme un vague idéal, à l'instinct comme à l'intelligence ; cet idéal trouve sa réalisation la plus complète dans la ruche ou la fourmilière d'une part, dans les sociétés humaines de l'autre.

Humaine ou animale, une société est une organisation ; elle implique une coordination et généralement aussi une subordination d'éléments les uns aux autres ; elle offre donc, ou simplement vécu ou, de plus, représenté, un ensemble de règles ou de lois.

Mais, dans une ruche ou dans une fourmilière, l'individu est rivé à son emploi par sa structure, et l'organisation est relativement invariable, tandis que la cité humaine est de forme variable, ouverte à tous les progrès.

Il en résulte que, dans les premières, chaque règle est imposée par la nature, elle est nécessaire ; tandis que dans les autres une seule chose est naturelle, la nécessité d'une règle.. »

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