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Les hommes sont-ils faits pour vivre ensemble ? Sommes-nous faits pour vivre ensemble ?

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« POUVONS-NOUS VIVRE ENSEMBLE ? Tant de malentendus, tant de liens rompus, tant de crimes commis les uns envers les autres, jusqu'au crime contre l'humanité elle-même, tant de transgressions infligées à la dignité et à la personne même d'autrui, tant de peuples exterminés pour avoir simplement existé et suscité la haine d'un autre peuple, tant d'utopies effondrées qui nous promettaient un monde meilleur où tous les hommes seraient frères et vivraient enfin d'amour : comment croire encore que les êtres humains puissent véritablement vivre ensemble ? Non pas seulement tel ou tel, toi et moi, mais les êtres humains dans leur infinie diversité.

Et non pas simplement exister les uns contre les autres, ni même les uns à côté des autres : l'indifférence fait certes moins de morts que la haine, même si elle en fait aussi, mais elle ne peut pas du moins fournir un véritable principe de coexistence, permettant de nous penser les uns les autres comme partageant un même destin et comme solidaires devant ce destin.

Comment vivre ensemble, donc, en particulier dans des sociétés qui, comme celle où nous vivons et dont nous faisons nôtres les principes de liberté et d'égalité des individus, ne sont plus structurées par un pouvoir dont l'autorité renverrait, comme dans les sociétés anciennes, à une source transcendant les individualités et leur imposant de l'extérieur les principes de leur coexistence ? Comment vivre ensemble dans des sociétés où c'est aux individus eux-mêmes de découvrir entre eux le principe de ce nouveau lien social que la modernité nous oblige à inventer, faute de pouvoir encore l'hériter de la volonté divine ou de celle des ancêtres ?  000200000A6C00000682 nous apparaisse d'emblée comme une intersubjectivité : ne pouvoir imaginer être soi-même qu'à partir du fait que nous sommes plusieurs, n'est-ce pas là la première condition à ménager pour que sur la reconnaissance que nous ne sommes nous-mêmes que parce que nous sommes plusieurs vienne se greffer l'interrogation sur les moyens de faire en sorte que cet être à plusieurs constitue authentiquement un être-ensemble ? I.

Subjectivité et intersubjectivité Comment articuler le rapport à soi et le rapport aux autres ? Question difficile : difficile à résoudre, mais d'abord difficile à construire, pour la philosophie elle-même quand elle s'est attachée à cerner les contours de notre représentation du sujet, tant il est vrai que, dans sa version la plus courante et peut-être la plus immédiate, cette représentation peut fort bien ne pas intégrer d'emblée la relation intersubjective, voire rendre délicate la prise en compte des autres dans l'affirmation du sujet par lui-même. La façon dont l'affirmation de la conscience de soi peut se trouver comprise comme supposant ou non, toujours déjà, le rapport à autrui dépend en effet directement du type de lien que l'on croit devoir établir entre subjectivité et intersubjectivité : l'intersubjectivité (l'être-parmi-lesautres) est-elle seulement à l'horizon de la façon dont le sujet s'apparaît à lui-même comme tel ? Ou bien au contraire le sujet ne peut-il se poser comme un être capable d'être conscient de lui-même et de fonder son propre destin que sur 1. »

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