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Vie et oeuvre d'Arthur SCHOPENHAUER

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— I — Vie. Né à Dantzig en 1788, d'une famille bourgeoise, Arthur Schopenhauer a eu une existence simple de célibataire retiré du monde, marquée par une période d'enseignement (Berlin 1820-1833) et par des publications qui ne connurent pas le succès à leur époque.

Après sa thèse La quadruple racine du principe de raison suffisante (1813), il publia en 1818 son œuvre la plus marquante : Die Welt als Wille und Vorstellung (Le Monde comme "Volonté et comme Représentation). D'autres traités suivirent, parmi lesquels La volonté dans la nature (1836) et Les deux problèmes fondamentaux de l'Ethique (1841).

— II — La doctrine. La conception schopenhauerienne du Monde est un pessimisme profond, radical, le plus cohérent qui ait jamais été formulé. De ce pessimisme, l'auteur s'évade par une certaine conception de l'Art et de la Morale, tous deux considérés à leur manière comme refus du Monde.

« — I — Vie.

Né à Dantzig en 1788, d'une famille bourgeoise, Arthur Schopenhauer a eu une existence simple de célibataire retiré du monde, marquée par une période d'enseignement (Berlin 1820-1833) et par des publications qui ne connurent pas le succès à leur époque. Après sa thèse La quadruple racine du principe de raison suffisante (1813), il publia en 1818 son œuvre la plus marquante : Die Welt als Wille und Vorstellung (Le Monde comme "Volonté et comme Représentation).

D'autres traités suivirent, parmi lesquels La volonté dans la nature (1836) et Les deux problèmes fondamentaux de l'Ethique (1841). — II — La doctrine.

La conception schopenhauerienne du Monde est un pessimisme profond, radical, le plus cohérent qui ait jamais été formulé.

De ce pessimisme, l'auteur s'évade par une certaine conception de l'Art et de la Morale, tous deux considérés à leur manière comme refus du Monde. 1 — Le pessimisme.

Parti du système de Kant, Schopenhauer va en tirer des déductions antikantiennes.

Il est certain, dit-il, que le Monde n'est qu'un tissu de phénomènes auxquels une Raison trop humaine impose des exigences logiques, mais c'est encore une exigence de la Raison (exigence de causalité) que la supposition d'un Etre-en-soi ou noumène qui serait au-delà du phénomène.

Il faut donc bien admettre que le Monde phénoménal est sans support et sans être, donc illusion pure, sorte de songe qui s'imposerait à nous. De même, il est certain, comme le dit Kant, que nous trouvons en nous un Vouloir qui est notre essence et l'essence des êtres vivants, mais c'est une supposition gratuite que de penser que ce vouloir a une direction naturelle vers les Valeurs Morales ou Dieu.

Il faut donc admettre que ce vouloir est un vouloir-vivre privé de sens et absurde. Telle est l'essence de l'Univers : une perception illusoire produit d'une volonté absurde.

De là vient tout le mal inhérent à l'existence : ce vouloir-vivre aveugle, égoïste, absurde, sans raison ni fin, engendrant toujours de nouveaux besoins voués à l'échec, de nouvelles douleurs, de nouvelles guerres.

L'Amour est un piège de la Nature pour nous faire engendrer toujours de nouveaux êtres pour de nouvelles souffrances.

Et quand on ne souffre pas, alors commence l'Ennui, nouveau Mal, dont les hommes cherchent à sortir en créant la société. Aucun progrès n'est à espérer pour l'Humanité où renaissent sans cesse la maladie, le crime, la guerre, la férocité des hommes entre eux : l'État n'a de sens que comme effort pour limiter par la force l'injustice naturelle des hommes (il n'y a pas d'« instincts moraux » en l'homme). 2 — L'Art.

L'Art a pour vertu de nous faire oublier un Instant la douleur d'exister.

Cette suspension du vouloir-vivre fondamental et absurde provoque le plaisir esthétique, qui est ravissement d'oublier de vivre.

Mais c'est un calmant passager (tous les plaisirs pour Schopenhauer sont négatifs et consistent à suspendre la souffrance). Cependant l'Art révèle quelque chose de plus que n'importe quel plaisir ; chaque art isole hors du temps et de l'espace vécus un aspect de l'Humanité offert à la connaissance, une sorte de représentation du vouloir-vivre qui passe ainsi partiellement du vécu aveugle à l'intelligible contemplé.

De là la mystérieuse puissance d'évocation des arts qui se hiérarchisent de ce point de vue, depuis l'Architecture (qui est la résistance aux forces de la Matière) jusqu'à la Musique qui est l'expression même du vouloir-vivre, en passant par la Sculpture, la Peinture, la Poésie et le Théâtre. 3 — La Morale.

Devant le tableau de l'Humanité, poussière d'égoïsmes occupés à s'entre-dévorer dans la douleur de vivre, dans l'Absurde et dans l'illusion, Schopenhauer est saisi d'une immense, pitié.

Mais cette pitié, de même que la Religion, est impuissante.

11 ne reste plus au Sage (analogie avec l'ascétisme hindou) qu'à nier le Monde et le vouloir-vivre, et à s'enfermer en lui-même dans une suppression complète de l'Activité et de la participation sociale (le suicide est refusé car il implique l'affirmation que la Vie pourrait avoir un sens).. »

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