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Une vérité est-elle discutable ?

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« Définitions : • La vérité est la conformité de notre connaissance avec la réalité, une connaissance juste.

Le terme apparaît ici au pluriel, sous-entendant qu'existent plusieurs types de vérités, dans des domaines divers : vérités scientifiques, philosophiques etc. • Discutable s'entend en plusieurs sens : ce qui peut être soumis à la discussion ou au débat, que l'on peut donc potentiellement remettre en cause.

Mais c'est aussi ce qui est douteux, contestable.

Le traitement du sujet devra donc prendre en compte ces deux versants. Analyses : • Que signifie le « nos » qui ouvre le sujet ? Car le sujet n'est pas « la vérité est-elle discutable ? » ni « les vérités sont-elles discutables ? ». à Il y a donc une notion de subjectivité, puisqu'il s'agit de la vérité pour non, et non d'une vérité posée comme absolue. à Il faut également se demander à qui renvoie ce « nos » : est-ce à titre individuel ; est-ce que ce sont mes vérités qui sont discutables ? S'agit-il des vérités d'une communauté, des vérités posées comme telles par l'humanité ? à Il y a donc une opposition entre la vérité prise comme un absolu et cette notion de relativité impliquée par le possessif « nos ». • Il faudra se demander quels types de vérités peuvent être discutables : s'agit-il de vérités scientifiques, de vérités morales ? Et se demander à la fois pourquoi il faudrait les discuter, quel en serait l'apport ; et pourquoi, dans quels cas, les vérités doivent se soustraire à la discussion et à la remise en cause. • Si l'on considère l'étymologie de l'adjectif « discutable », on note son rapport avec la discussion et par extension la parole : le sujet permet également de s'interroger sur le lien qui unit la vérité et le langage : y a-t-il déformation de la vérité par le langage ? Ou au contraire, la vérité est-elle l'adéquation du langage à la réalité (ainsi, l'acte de nommer correctement ce qui nous entoure est déjà une forme de vérité). Problématisation : L'essence de la vérité est son caractère certain et immuable, elle possède une valeur absolue.

Cette conception de la vérité s'oppose donc à l'idée d'une remise en question ou d'une contradiction.

Et pourtant, comment accéder à la vérité si ce n'est par ce recours à la critique, la discussion ? Et comment valider son statut de vérité sans la faire passer par cette épreuve ? Pour autant, toute vérité est-elle discutable ? L'enjeu est donc celui des repères que nous pouvons avoir, de la certitude et donc la confiance que nous pouvons accorder à ce que nous nommons « vérités ». Proposition de plan : I – La vérité est un absolu qui se soustrait à la discussion et à la contestation : a.

La vérité appartient à la sphère de l'esprit Pour Platon, la vérité est une essence, qui doit être cherchée dans la sphère de l'esprit et non dans celle du sensible, c'est-à-dire dans le monde que nous observons, toujours changeant et variable.

C'est donc un absolu, fixe et immuable, qui ne peut être remis en cause. Ainsi, les vérités mathématiques apparaissent comme des normes : elles ne sont pas discutables. b.

Il y a en nous des idées innées nécessairement vraies Ces vérités mathématiques, telles que les propriétés du triangle (trois angles dont la somme est égale à 180°) sont pour Descartes des vérités innées.

Bien que l'on puisse les vérifier par l'expérience, ces vérités ne découlent pas de l'expérience et ne sont pas soumises à la discussion.

Il s'agit d'idées « claires et distinctes », qui ont le statut de vérité, et qui sont « vraies et immuables de nature.

» c.

Le langage est trompeur Le langage, qui est un ensemble de signes arbitraires et conventionnels, ne correspond jamais totalement à la réalité des choses.

Il déforme les données immédiates en cherchant à les nommant.

Plus encore, écrit Bergson, le langage nous éloigne des choses : « Pour tout dire, nous ne voyons par les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes. »

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