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Une société sans conflits est-elle possible ? Est-elle souhaitable ?

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« VOCABULAIRE: CONFLIT (n.

m.) Violente opposition matérielle (conflit social), morale (conflit des devoirs) ou rationnelle (KANT : conflit de la raison avec elle-même) ; contrairement à la concurrence, le conflit suppose divergence de but entre les protagonistes. POSSIBLE: faisable, réalisable; le possible, c'est ce qu'on peut faire, ce que l'on a le pouvoir, la puissance de faire. Société : association d'individus qui constitue le milieu où chacun s'intègre.

Toute espèce vivante est plus ou moins sociale ; mais tandis que les sociétés animales sont naturelles et gouvernées par l'instinct, les sociétés humaines, organisées selon des institutions mobiles, véhiculent une culture. Souhaitable: qui peut être voulu, désiré, recherché. Le sujet distingue nettement deux questions, qu'il faut traiter distinctement, mais sans en laisser une de côté.

On veillera à ne pas envisager la question des conflits humains dans l'abstrait, mais toujours en se demandant quelle peut être la nature de ces conflits réels actuels pour tenter d'en comprendre le destin.

Les deux questions peuvent se rejoindre dans une réflexion sur le caractère nécessaire (en tous les sens de ce mot) des conflits au sein de la société. Une société sans violence est désirable.

Mais, ce sont les inégalités de ressources et de jouissance qui engendrent la violence.

Faudrait-il alors concevoir une société dans laquelle tout serait distribué et où il n'y aurait donc plus rien à conquérir? Le risque est la torpeur des individus et, à terme la décadence. [Une société heureuse et juste est une société sans conflits.

Tous les gouvernements tentent d'établir la paix et la justice sociales.

Les individus peuvent éviter les conflits en se soumettant à la volonté générale et en oeuvrant pour le bien commun.

La société sans classes mettra fin aux conflits en supprimant les inégalités.

Le but de tout bon gouvernement est de résoudre les conflits.] La volonté générale doit s'imposer Pour les théoriciens de la volonté générale, comme Rousseau, une société sans conflits est concevable.

Elle est d'ailleurs la seule société authentiquement juste.

Les conflits, en effet, proviennent de ce que les individus sont naturellement égoïstes et défendent leurs intérêts avant l'intérêt général. Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi : « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant.

» Or, comment créer des lois et n'obéir à personne ? La réponse de Rousseau est apparemment simple : « Le peuple soumis aux lois doit en être l'auteur.

» Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale ».

La « volonté générale » est ce qu'il y a de commun dans toutes les volontés.

Par exemple, au moment où un groupe d'individus veut s'associer, il existe en chacun de ses futurs membres une volonté commune : créer cette association, quelles que soient par ailleurs leurs volontés particulières et différentes, singulières.

En promettant d'obéir à la « volonté générale », je ne promets en fait que d'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncider avec celle des autres.

Sans doute, en obéissant à la « volonté générale », ne réaliserai-je pas toutes mes volontés, je ne satisferai pas tous mes intérêts.

Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.

En aucun cas je ne serai soumis à la volonté d'un autre.

Bref, je resterai libre. « Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement à. »

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