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Une société sans travail est-elle souhaitable ?

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« [Le travail n'est que contrainte comme le révèle son étymologie.

On peut concevoir et espérer que les progrès des science et de la technique le fassent un jour disparaître.] Travail et contrainte Le travail, nous signale l'étymologie du terme, est d'abord une activité douloureuse.

Le mot tripalus désignait en effet, dans le latin populaire, une machine formée de trois pieux, permettant d'assujettir, pour leur imposer le joug ou le mors, les boeufs et les chevaux difficiles ; tripaliare (latin vulgaire) signifiait torturer.

Dans la notion de travail, nous trouvons effectivement l'idée d'une tâche pénible et douloureuse : « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ! ».

Mais le travail a un autre sens que celui de chevalet de torture. Si le choix lui était donné, l'homme préférerait sans doute le loisir et la liberté de l'oisiveté.

On peut concevoir qu'un jour les progrès techniques fassent en sorte que l'homme n'ait plus besoin de travailler. D'ailleurs, depuis le XIXe siècle, le temps de travail a constamment diminué: pourquoi ne finirait-il pas par disparaître tout à fait? Au lieu d'asservir l'homme, la technique pourrait totalement le libérer de tout labeur. Les hommes n'ont pas toujours travaillé A l'époque féodale, l'aristocratie tirait ses revenus de la terre, sans travailler.

Oisifs, les nobles passaient leur temps à chasser, à faire la guerre.

Le travail était considéré comme une activité vile.

Dans l'Antiquité, certaines catégories sociales (les aristocrates ou les citoyens) ne travaillaient pas: elles avaient des esclaves pour cela.

Aristote, dans sa "Politique" propose d'ailleurs une curieuse et scandaleuse justification de l'esclavage.

Ce n'est qu'à partir du début du XIXe siècle que le travail est devenu le lot de tous les hommes. D'autre part, l'homme a le souvenir d'un âge d'or, d'un paradis perdu, d'un état « primitif » de l'humanité où il n'y avait pas de travail.

Cette nostalgie de ce qui n'est plus témoigne que le travail est vécu comme une servitude. Le travail «forcé» doit disparaître Pour Marx, le travail salarié est un signe de l'exploitation du prolétariat par la classe dominante qu'est la bourgeoisie.

Le travail exploite aliène le prolétaire et devrait donc, dans la société communiste idéale, disparaître.

Cela ne signifie pas que toute activité doive être abolie.

Mais les hommes disposeraient librement de leur temps et ne dépendraient plus du travail. L'ouvrier spécialisé dans la grande industrie Chez MARX "[Dans la fabrique] la classitication fondamentale devient celle de travailleurs aux machines-outils (y compris quelques ouvriers chargés de chauffer la chaudière à vapeur) et de manoeuvres, presque tous enfants, subordonnés aux premiers.

Parmi ces manoeuvres, se rangent plus ou moins tous les feeders (alimenteurs) qui fournissent aux machines leur matière première. A côté de ces classes principales prend place un personnel numériquement insignifiant d'ingénieurs, de mécaniciens, de menuisiers, etc., qui surveillent le mécanisme général et pourvoient aux réparations nécessaires.

C'est une classe supérieure de travailleurs, les uns formés scientifiquement, les autres ayant un métier placé en dehors du cercle des ouvriers de fabrique auxquels ils ne sont qu'agrégés.

Cette division du travail est purement technologique. «Tout enfant apprend très facilement à adapter ses mouvements au mouvement continu et uniforme de l'automate [...].

La rapidité avec laquelle les enfants apprennent le travail à la machine supprime radicalement la nécessité de le convertir en vocation exclusive d'une classe particulière de travailleurs.

Quant aux services rendus dans la fabrique par les simples manoeuvres, la machine peut les suppléer en grande partie et, en raison de leur simplicité, ces services permettent le changement périodique et rapide des personnes chargées de leur exécution.. »

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