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Une croyance est-elle toujours religieuse?

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« La croyance : Toute croyance est croyance en quelque chose, donc elle correspond en l'attitude naturelle tournée vers un objet. C'est l'expérience dans laquelle l'esprit adhère plus ou moins à une représentation _du doute à la certitude, en passant par la probabilité.

Cette adhésion réside dans le fait que nous tenons une chose pour vraie sans en avoir de preuve.

C'est donc un état mental subjectif qui implique que celui qui croit se place de son point de vue particulier. On a l'habitude d'opposer les objets de la croyance à ceux de la raison. La croyance religieuse : Elle est spécifique en ceci qu'elle porte sur des réalités transcendantes.

Une réalité transcendante ne peut faire l'objet d'une expérience à l'intérieur de l'espace et du temps.

Elle prescrit des rites et des formules qui utilisent le langage symbolique et par lesquels les adeptes participent à une réalité sacrée. Les philosophes des Lumières ont commencé de discréditer la croyance en prenant pour cible la religion.

On a donc, à cette époque, assimilé assez rapidement croyance et croyance religieuse comme deux variations d'un même phénomène.

Aujourd'hui la différence paraît assez nette entre les deux et l'on aurait tendance à répondre à cette question par la négative, tant la laïcité est assimilée dans notre société. Nous vivons à l'ère du post désenchantement du monde et si la religion est une affaire privée en France, il n'en reste pas moins que nous observons l'existence de croyances bien au-delà de cette sphère et qu'elles n'ont rien à voir avec la religion.

On a vu bien des enfants d'athées croire au Père Noël.

Si donc l'évidence de la réponse est telle, c'est que ce sujet nous invite, en fait, à analyser plus profondément le phénomène de la croyance pour comprendre en quoi certains de ses caractères sont similaires à celui de la croyance religieuse.

La croyance religieuse n'est-elle qu'une sous catégorie spécifique de la croyance en générale ? Si elle est un phénomène radicalement différent de la croyance en général, qu'est ce qui diffère dans leurs essences ? Ou qu'est ce qui, au contraire, se trouve être similaire ? A quelles motivations répondent les représentations religieuses chez l'homme pour qu'elles aient encore une place si importante dans le monde mais aussi chez l'individu ? Est-on bien certains que nous nous sommes débarrassés de nos croyances religieuses lorsqu'il s'agit de raisonner ? I. La croyance religieuse se distingue de la croyance profane en ce qu'elle consiste en une attitude face à la vie. Croire, c'est adhérer à une proposition, à une thèse, à une valeur dont on ne donne aucune justification rationnelle. C'est affirmer quelque chose qu'on tient pour vrai sur la simple foi de l'autorité ou de la confiance.

Nous voyons que l'aspect religieux n'est pas une condition nécessaire à la réalité de la croyance.

Croire en la solidité d'une amitié parce que l'on fait confiance ne requiert pas d'être religieux.

Reste encore la croyance superstitieuse : un miroir de brisé, sept ans de malheur… dont on serait bien en peine de trouver une seule correspondance avec la Bible ou les dogmes religieux.

Croire, c'est un état psychologique, tout comme il existe des états chimiques des éléments.

Ce qui caractérise la croyance religieuse va au-delà d'une disposition de l'esprit.

La religion chrétienne, comme la plupart des grandes religions monothéistes, met l'accent sur un type d'adhésion particulier : la foi.

C'est le sens premier de la croyance qui est ici prévalant : le latin credere signifie faire confiance.

Le chrétien ne croit pas seulement en des réalités supra spatio-temporelles… il croît en elles autant qu'il croit, il engage tout son être en ce qu'il croit.

Cette croyance n'est pas seulement d'ordre factuelle… il y a une adhésion d'ordre personnel, existentiel, identitaire et bien sûr ontologique.

Il a le cru et le croire _croire que et croire en.

C'est pourquoi la question du croire chez Saint Augustin et Pascal provoque un vertige existentiel.

On comprend que le symbolique des religions n'a pas seulement valeur de rites superstitieux, il est porteur de sens. II. La croyance religieuse et les croyances profanes sont une même disposition à vouloir tenir pour vrai un fait Du point de vue des philosophes des Lumières, la religion prescrit des croyances auxquelles rien de réel ne correspond puisqu'elles sont hors de toute expérience spatio-temporelle.

Tandis que le savoir implique la vérité de ce que l'on sait.

Il y a donc une volonté de tenir pour vrai quelque chose dont nous n'avons pas la preuve par l'expérience.

On peut déjà remarquer que c'est le cas pour toutes les croyances et pas seulement les croyances religieuses.

Nous tenons pour vraies de nombreuses théories scientifiques mais peu d'entre nous ont la capacité de les démontrer par la raison au vu dans la grande complexité de la science actuelle.

Epicure explique donc à Ménécée. »

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