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Une connaissance immédiate est-elle possible ?

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« Analyse du sujet · Eléments de définition Connaissance = Il s'agit ici de prendre le terme au sens fort de véritable savoir du vrai, de science.

Elle repose donc sur notre faculté de connaître, c'est-à-dire intelligence ou raison, et non sur notre imagination.

On l'opposera donc ici au simple préjugé ou opinion (dont la marque n'est pas le vrai, mais simplement le probable).

La connaissance est certaine, elle marque la nécessité et l'universalité d'une vérité, quand l'opinion n'en marque que la probabilité et l'incertain. Immédiat = Qui est, littéralement, sans intermédiaire.

Il s'agit ici d'un rapport direct, sans médiation, mais qui n'est pas pour autant de l'ordre de la soudaineté.

Il qualifie simplement un rapport direct entre un sujet et un objet par exemple, sans médiation. Possible = Qui peut être.

Il s'agit ici de déterminer la possibilité de l'existence réelle d'une connaissance immédiate : il s'agit donc de s'interroger sur la possibilité de son existence même. Il faut donc se demander si connaissance et immédiateté sont des termes que l'on peut corrélés, ou si au contraire, cela implique contradiction, et donc impossibilité (logique notamment). · Angles d'analyse Il semble d'emblée que l'homme, en entrant dans le monde, adopte une attitude immédiate de confiance : il accorde du crédit, une valeur à ce que ses sens lui donnent, à ce que les autres lui offrent.

Mais l'expérience de l'illusion vient vite décevoir cette confiance immédiate que l'homme accorder au monde et aux autres.

On pourrait ainsi prendre l'exemple de l'illusion perceptive.

Quand l'on croyait connaître de manière immédiate une chose, en tant qu'on la perçoit, on est vite détrompé, et l'on se rend compte de son erreur (on pourrait ainsi reprendre l'exemple cartésien du bâton brisé, ou encore de l'illusion de Müller Layer). C'est donc bien la possibilité d'une connaissance immédiate qui est ici en jeu.

Car si ce qu'on appelle connaissance immédiate n'est autre chose qu'un abus de confiance, une opinion, ou un préjugé, alors que vaut une telle connaissance ? C'est, a fortiori, notre mode de connaissance qui est ici à la question : il s'agit de se demander si c'est de manière immédiate, c'est-à-dire à proprement parler sans médiation, que notre intelligence peut connaître le monde et l'ensemble des phénomènes de la nature. Nous serons donc amener à nous interroger sur le phénomène de l'intuition définie justement comme connaissance immédiate, vue directe de l'esprit à la chose qu'il cherche à connaître. C'est donc a fortiori la réhabilitation de l'intuition (détrônée comme fausse, ou en tout cas mise au rang d'opinion et de préjugé) qu'il faudra chercher à opérer si l'on veut pouvoir sauver le caractère immanent du rapport de notre raison au monde et aux autres. Au fond, l'enjeu ici est bien de montrer, à travers le cas de la connaissance immédiate, ou encore intuitive, que la vérité peut être atteinte par l'intermédiaire de chemins divers, intuitifs, ou discursifs, etc.

C'est bien le mode d'accès à l'unité de la vérité qui est ici mis à la question : en dehors de la logique, du discours rationnel, y a-t-il une autre voie qui permette d'accéder à la vérité ? Problématique Une connaissance immédiate mérite-t-elle le titre de « connaissance » au sens où elle serait capable de nous faire accéder à la vérité ? L'immédiateté n'est-elle pas plutôt le signe d'une pseudo connaissance, bien plutôt synonyme d'opinion ou préjugé ? Ou au contraire, reconnaître la possibilité effective d'une connaissance immédiate, notamment à travers l'intuition, ne revient-il pas à garantir une pluralité de voie menant à la vérité ? C'est donc bien au fond notre modalité de connaître qui est ainsi mise à la question. Plan I- Une connaissance immédiate : une pseudo connaissance · · Une connaissance immédiate ne peut être appelée « connaissance », au sens où celle-ci nous apporterait la vérité (du monde, d'un phénomène, etc.) ; elle n'est qu'une pseudo connaissance qui bien souvent est le signe d'une précipitation dans le jugement – précipitation qui conduit et cantonne à l'opinion et au préjugé. Connaître immédiatement, en effet, n'est pas véritablement connaître.

Car pour connaître, à proprement parler, encore faut-il avoir raisonné sur des faits bruts, les avoir intégré et digéré et non pas s'être contenté de les prendre, comme tel, pour argent comptant.

La connaissance immédiate est en ce sens assimilable à l'opinion, c'est-à-dire à. »

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