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Toutes les contraintes sociales sont-elles des oppressions ?

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« [Introduction] Tous les théoriciens du contrat social ont vu que la vie en société, par opposition à l'état de nature, est une vie de soumission des comportements individuels à des règles.

Cela signifie qu'existent des normes de comportements, qu'il faut dans telle circonstance se comporter de telle manière sous peine de sanctions.

Toutes les règles, qu'elles soient de conduite (règles morales) ou institutionnelles produisent de l'ordre.

Cette régulation sociale permet la coexistence d'individus différents.

On peut donc se demander si, finalement, le droit, censé nous libérer de l'état de nature, ne nous écrase pas d'une autre manière.

Toutes les lois oppriment-elles ? N'y en a-t-il pas qui nous libèrent ? [I.

Droit et oppression : deux termes qui s'excluent ?] Le droit moderne se constitue à partir de Hobbes.

Ce droit instaure la possibilité de la liberté de l'individu, à travers un contrat.

L'instauration de ce droit — qui représente ce qui est légal — peut-elle opprimer ? Dans ce cas, pourquoi vivre en société ? L'homme, à l'état de nature, est conçu comme pure innocence solitaire chez Rousseau, et comme « un loup pour l'homme » chez Hobbes.

Hobbes pense que l'homme vit en état de guerre permanente.

Règne la loi du plus fort.

Il n'y a qu'un seul moyen d'échapper à la misère, à la peur chronique, à la solitude : le contrat, par lequel chacun renonce à ses droits naturels, fondés sur la force, et les remet dans les mains d'un souverain qui va établir des règles écrites.

« La transmission mutuelle des droits est ce qu'on nomme contrat », écrit Hobbes dans Léviathan. Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre civile dont les causes sont à la fois religieuses et politiques.

Le principe même de la monarchie est critiqué et le roi atteint dans sa personne.

En Angleterre, Charles Ier est exécuté en 1649 et Jacques II doit s'enfuir en 1688. Hobbes va s'atteler à une tâche à la fois pratique et théorique.

Il s'agit de soutenir la monarchie au pouvoir ; ce soutien prend la forme d'un ouvrage théorique qui justifie l ‘autorité quasi absolue du pouvoir en place. L'oeuvre de Hobbes est axée sur le concept de souveraineté (autorité politique, puissance de l'Etat, pouvoir de commander) dont il affirme qu'elle est indivisible et quasi absolue. Avant d'expliquer ce qui fait la spécificité de la pensée de Hobbes, exprimée principalement dans le « Léviathan » (1651), il est nécessaire de préciser quelques points de vocabulaire. Ø « République » (« Common-Wealth ») correspond à ce que nous appelons l' « Etat ».

Hobbes lui-même donne le mot « Stade » comme un équivalent. Ø « Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin, désigne l'âme de la République, en ce sens qu'il exprime l'autorité de l'Etat, telle qu'elle existe indépendamment des individus.

Le mot « souverain » peut donc, comme le mot « personne » étudié ci-après, se rapporter à plusieurs individus. Ø « Personne » est employé dans le sens moderne de « personne morale ».

Cette personne qui détient la souveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple.

Quant Hobbes dit que la souveraineté ne peut pas être divisé et doit être détenue par une « personne unique », il envisage ces trois situations (un seul, une assemblée, la totalité du peuple).

Le fait que ses préférences aillent à la monarchie dont le roi détient effectivement le pouvoir (qui s'oppose à la monarchie parlementaire où le parlement détient une part de la souveraineté) ne l'empêche pas de penser que, dans les trois cas, la souveraineté doit être quasi absolue et indivisible. Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l'Angleterre, alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu parler du Royaume-Uni.

Nous avons suivi en cela, et continuerons à suivre, l'usage populaire.

A strictement parler, le mot Grande-Bretagne convient mieux parce qu'en 1603, Jacques VI Stuart, roi d'Ecosse, devient Jacques I er d'Angleterre.

Même s'il faudra attendre 1707 pour qu'ait lieu la fusion des couronnes, on date de 1603 le début du Royaume-Uni. Si l'on devait résumer en une seule phrase l'oeuvre politique de Hobbes, la phrase étudiée ici, qui figure au chapitre 13 du « Léviathan », est certainement celle qui conviendrait le mieux : « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun.

» Les éléments fondamentaux sont mis en place : · parce que l'homme est poussé par un insatiable appétit de domination et qu'il cherche aussi à se protéger contre les agressions d'autrui par des actions préventives, la situation (« état de nature ») qui précède la vie en. »

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