Toute vérité doit-elle être justifiée ?

« La recherche de la vérité est un idéal qui dépasse les frontières des disciplines.

Que ce soit la science, la religion, l'histoire, la psychologie, toutes cherchent plus ou moins bien et avec plus ou moins bien de succès, la vérité.

Mais s'agit-il de la vérité ou de leurs vérités, qu'est-ce qui fait qu'une vérité se trouve justifiée au yeux de la science et non au regard de la psychologie par exemple.

D'où la question du sujet : « Toute vérité doit-elle être justifiée ? » , c'est-à-dire a-t-on pour devoir, obligation ou nécessité d'apporter la preuve de n'importe quelle vérité, de toutes les vérités dans leur universalité, généralité et rêve d'absolu ? Les problèmes peuvent être les suivant : - le pouvons-nous, l'homme n'est-il pas un animal fini, dont les potentialités sont restreintes, n'est-ce pas un peu prétentieux que de vouloir justifier toute vérité? - Si potentiellement toute vérité doit être justifiée, que nous reste-t-il d'indéterminé, que nous reste-t-il à connaître ? Sujet hautement vaste et complexe tant il est vrai qu'il implique de comprendre ce qu'on doit entendre d'une part par « vérité justifiée » en vue de montrer les caractéristiques, les critères de de cette vérité dite justifiée et de saisir dans un second temps si ces critères doivent s'appliquer à toute vérité.

Enfin reconnaissant que la quête d'absolu que nous propose la recherche de la vérité dans tous les domaines connaît bien des difficultés, nous nous demanderons si certaines vérités ne doivent pas justement rester à jamais injustifiées 1 A- Caractéristique d'une vérité justifiée C'est une vérité prouvée par un examen rigoureux des faiblesses de la connaissance - C'est une vérité positive.

Auguste Comte dans son Cours de philosophie positive insiste sur l'impérieuse nécessité de comprendre qu'une vérité justifiée, c'est une vérité acquise sur l'abondon de connaissances antèrieures.

Ainsi en est-il de sa description de sa loi des trois états montrant le développement spirituel de l'humanité.

Toute vérité passe par un processus qui est une loi générale permettant de décrire comment nous accèdons à la vérité, comment elle se justifie.

Au début , dans l'état théologique ou fictif, l'homme explique les phénomènes du monde par l'action d'être surnaturels, dans l'état métaphysique ou abstrait les êtres surnaturels sont remplaçée par des entités abstraite, dans l'état positif ou scientifique, la connaissance se tourne vers des faits établis et la cause denière des phénomènes est abondonnée .

Le positif est synonyme de certain le réel ou l'utile, le certain s'oppose à l'indécidabilité des questions métaphysique, le prècis, le constructif le relatif s'opposent aux prétentions de connaissances absolues de l'état métaphysique. Selon Bachelard , C'est une vérité qui est le résultat d'une victoire sur les obstacles épistémologiques que sont les entraves et les résistances intrenes à l'acte de connaître, pour dire plus simple, l'opinion, l'obsession du général, l'expérience sensible immédiate, la certitude immédiate, l'obstacle sensualiste.

L'accès à la connaissance vraie et donc à l'effacement des préjugès et des mythes requièrent une véritable psychanalyse de nos illusions, afin de remonter à l'inconscient collectif producteur de nos erreurs.

Il s'agit de comprendre que la connaissance s‘élabore contre une connaissance antèrieure en détruisant des notions, en reconstruisant à chaque étape de nouvelles fondations. B- C'est une vérité démontrée par une méthode. - Dans le Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences , Descartes montre qu' une vérité justifiée, c'est une vérité lavée de certain préjugé, ainsi faut-il , et c'est les règles de la méthode qu'il nous enjoint d'appliquer : - rejeter tous les préjugés et ne reconnaitre pour vrai que ce qui se laisse connaître comme vrai et distinct ( clare et distinbcte percipere). - découper les problèmes en autant de partie que possibles. - avancer de l'objet le plus simple par étapes vers le plus compliqué - revoir l'ensemble par l'énumération. C- C'est une vérité fondée sur la tradition, Nietzsche considère que l'homme n'a jamais engendré que des erreurs; certaines se montraient utiles à la conservation de l'espèce qui les trouvait ou les recevait en héritage luttait avec plus de bonheur pour soi et pour sa descendance.

Ces articles de foi erronés, transmis héréditairement par la suite des générations, finirent par devenir une sorte de masse, de fonds humains; on admit, par exemple, qu'il y a des choses qui sont pareilles, qu'il existe des objets, des matières et des corps, qu'une chose est ce qu'elle paraît être, que notre. »