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Toute croyance est-elle dépourvue de valeur pour qui ne la partage pas ?

Extrait du document

« Discussion: Tout croyance peut être respectée même par ceux qui ne la partagent pas.

Seulement le terme même de croyance renvoie à une décision personnelle et subjective, c'est ce qui explique le nombre infini de croyances religieuses, par exemple.

On s'aperçoit donc que la croyance dérivant d'un sentiment et d'une sensibilité particulière ne peut pas être ni devenir une généralité, car il y aura toujours des gens pour qui cette croyance serait totalement dépourvue de sens et de réalité.

Seulement il faudrait s'arrêter sur l'ampleur du mot "signification".

Tout d'abord il fait référence à la notion du sens pour celui qui ne partage pas la même croyance, mais ensuite à celui de la justification de la croyance. I.

Partie I: le sens d'une croyance pour celui qui ne la partage pas. La question posée renvoie au problème de la signification de toute croyance mise à une échelle universelle.

C'est-à-dire qu'une même croyance peut être partagée par certains individus, un groupe de personnes pour qui cette croyance aura un sens fondamental dans son approche du monde.

Seulement, et comme toute conviction personnelle, un autre groupe la pensera incorrecte, voire invraisemblable. C'est là que le terme "signification" peut prendre deux tournants différents.

Il fait donc en premier lieu appel au sens et à la valeur d'une croyance vis-à-vis de ceux qui ne la partagent pas.

Cela s'applique aussi aux théories scientifiques, auxquelles certaines personnes ne croient pas et n'ont justement pas de signification.

Par exemple, alors, que Galilée tentait de prouver au monde que la Terre était ronde, les gens ne trouvaient aucune signification dans ces propos.

Comment, si la Terre est ronde, peut-on tenir au sol aussi bien au Sud qu'au Nord, sans tomber dans le vide? Et comment se fait-il si la Terre est ronde que nous n'ayons pas la tête à l'envers? Autant de questions qui révèlent le scepticisme de certains quant à la croyance de Galilée.

On se rend bien compte, ici, que cette théorie pour certains est donc dépourvue de toute signification et de toute cohérence.

Il y a réellement un fossé qui se creuse entre les deux groupes de croyances. Ainsi, il est vrai que dans le cas précédent, il n'y a pas de compromis entre les deux croyances : soit l'un croit que la Terre est ronde, soit l'autre croit que la Terre est plate.

Et l'un pense l'absurdité de la théorie de l'autre.

Il n'y a donc pas d'intermédiaire, et pas de signification pour l'un comme pour l'autre.

On se trouve donc face à une impasse, qui empêche totalement la communication et la discussion de l'un vers l'autre.

Ainsi, je considère que si, pour moi, la Terre est plate, il n'y a dans aucun cas la possibilité qu'elle soit ronde. II.

Deuxième partie: une signification culturelle et psychologique. Dans le même instant où une croyance peut ne pas être partagée par d'autres, elle peut être compréhensible par eux.

Si l'on prend l'exemple de deux hommes : le premier croyant fermement au destin, et pensant que tout ce qui arrive au cours d'une vie n'est pas dû au hasard mais à la destinée de chacun.

Et ensuite celui qui ne croit pas au destin et qui fait reposer tout accident sur le rôle du hasard. Le deuxième, qui pense que le destin n'existe pas, trouve donc dans cette croyance un non-sens qu'il juge invraisemblable, mais qui pour autant peut être à ses yeux justifié par une cause externe.

Même s'il n'est pas en accord avec cette croyance, même s'il n'y voit rien qui le touche personnellement, il peut tout de même y trouver une démarche logique et compréhensible.

Il peut tenir compte d'éléments extérieurs qui prennent ancrage dans cette croyance.

Tout d'abord parce que c'est beaucoup plus rassurant de penser que les choses n'arrivent pas par hasard et que tout n'est que suite logique de ce qui s'est produit précédemment.

Ainsi, lorsque quelqu'un meurt dans un accident, au lieu d'avoir peur pour soi en se disant que ce qui arrive à autrui peut aussi m'arriver, on se rassure en imaginant que c'était le destin de cet homme que de mourir à cet instant, ou encore que c'est une punition pour le mal qu'il a fait au cours de sa vie.

Ces petites superstitions permettent néanmoins de se rassurer quant à son futur.

Ainsi, dans ce sens, celui qui croit au hasard, peut tout de même reconnaître et donner une signification psychologique et culturelle à une croyance qu'il ne partage pas.

Le terme "signification" change donc de sens si on le prend plutôt comme une sympathie que l'on peut avoir envers une autre croyance, parce qu'elle nous apparaît logique et même justifiée.

Cependant, cela ne signifie pas pour autant que la croyance prend sens pour l'autre.

Elle lui reste malgré tout toujours étrangère. III.

Troisième partie : partager et comprendre. Est-ce que celui qui essaye de comprendre une autre croyance que la sienne ne la partage pas déjà ? Autrement dit, quelle serait la limite entre comprendre ce que peut éprouver quelqu'un et partager ce même sentiment ? Car celui qui fait le pas de chercher à comprendre une croyance qui lui échappe, est-il réellement étranger à cette croyance? Il y a donc deux réactions face à la croyance.

Tout d'abord celle de celui qui refuse de la comprendre parce qu'elle lui apparaît dénuée de sens et d'intelligence et ensuite celui qui ne partage pas cette croyance mais qui pourtant fait l'effort de lui trouver une justification.

Et trouver une justification c'est vouloir prouver la justice d'un acte, c'est-à-dire sa légitimité.

On peut donc dire que celui qui justifie, admet en quelque sorte la véridicité de cette pensée.

Cette personne-là n'est-elle pas déjà à moitié convertie ? Car, avant tout, celui pour qui une croyance autre que la sienne est dépourvue de signification, est le seul à ne pas la partager concrètement. Conclusion : D'un point de vue anthropologique, on pourrait de surcroît ajouter que les croyances reposent sur un substrat commun : de ce fait, malgré la diversité des religions par exemple, les grands principes du religieux se recoupent et coïncident.

Les valeurs morales qui s'y expriment ne sont pas définitivement et radicalement étrangères à ceux qui n'appartiennent pas au même système d'explication du monde.

En outre, Jung a montré du point de vue analytique que l'inconscient est structuré autour de grands mythes collectifs qui excèdent un temps ou une culture : en ce sens l'imaginaire l'intercompréhension. humain peut être pensé comme étant traversé par des archétypes qui facilitent. »

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