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Tout savoir sur Jean-Jacques ROUSSEAU...

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La vie de Jean-Jacques Rousseau fut difficile et vagabonde ; il naît à Genève le 28 juin 1712. Sa mère meurt quelques jours plus tard ; jusqu'à dix ans il vit avec son père, horloger, qui lui fait lire Plutarque. L'artisan devant quitter Genève à la suite d'une rixe, Jean-Jacques est placé en pension chez un pasteur ; trois années d'apprentissage, chez un greffier, puis chez un graveur, lui révèlent l'injustice et la brutalité. A seize ans, il s'enfuit et, muni d'une lettre de recommandation, se présente à Madame de Warens, à Annecy. Il se convertit au catholicisme et exerce divers emplois (de laquais, de précepteur). Chez Madame de Warens, aux Charmettes (près de Chambéry), il étudie le latin, la musique et lit les philosophes. C'est la période la plus heureuse de sa vie. En 1741, à Paris, il lit devant l'Académie des Sciences le projet d'une nouvelle notation musicale. Secrétaire d'ambassade à Venise, il découvre l'admirable musique italienne. Après une rupture avec l'ambassadeur qui lui doit ses appointements, Rousseau rentre à Paris ; il se lie avec une lingère, Thérèse Levasseur, dont il a des enfants, déposés à l'Hospice des Enfants-Trouvés. Il donnera plusieurs explications de cette faute, dont le remords le poursuit. En 1749, il rédige pour l'Encyclopédie les articles consacrés à la musique. Rendant visite à Diderot emprisonné au donjon de Vincennes, il lit le sujet mis au concours par l'Académie de Dijon «Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les moeurs». Il prend le contre-pied de la confiance que ses contemporains placent dans le progrès des «Lumières». Le Discours sur les sciences et les arts est couronné en 1750. Le 18 Octobre 1752, Le Devin du village, intermède musical en un acte représenté à Fontainebleau devant le roi, remporte un grand succès.

L'ouvrage est repris à l'Opéra en 1753, mais la Lettre sur la musique française attire à l'auteur l'hostilité des milieux musicaux. En 1754 paraît le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Rousseau réintègre la religion calviniste et la citoyenneté genevoise. Il réplique à d'Alembert qui réprouve l'interdiction des théâtres à Genève (Lettre sur les spectacles). Rousseau se retire à l'Ermitage, près de Montmorency, chez Madame d'Épinay. Il y écrit La Nouvelle Héloïse (publiée en 1761). En 1762, la publication du Contrat social et de l'Émile est suivie de condamnations à Paris et à Genève. Commence une vie errante (en Angleterre, Rousseau est, un moment, l'hôte de David Hume (1766). Hanté par la crainte que sa mémoire ne soit calomniée et ses papiers détruits, il consacre quatre années (1766-1770) à la rédaction des Confessions. Malgré la pensée d'un complot acharné à le perdre, il s'adonne à la botanique. De 1776 à 1778, il compose les Rêveries du promeneur solitaire. En mai 1778, il accepte l'hospitalité du Marquis de Girardin à Ermenonville. Il meurt le 2 Juillet. Soupçonné par les musiciens d'ignorer la musique pour en avoir écrit sans leur permission, condamné par l'archevêque de Paris pour avoir soutenu une foi qui se passe du témoignage humain, raillé par Voltaire, qui entend se réserver l'usage de l'irrespect, l'écrivain a raconté sa vie dans le souci de n'en rien dissimuler. Le philosophe a tenu cette suite d'épreuves pour exemplaire de l'énigme humaine.

« La vie de Jean-Jacques Rousseau fut difficile et vagabonde ; il naît à Genève le 28 juin 1712.

Sa mère meurt quelques jours plus tard ; jusqu'à dix ans il vit avec son père, horloger, qui lui fait lire Plutarque.

L'artisan devant quitter Genève à la suite d'une rixe, Jean-Jacques est placé en pension chez un pasteur ; trois années d'apprentissage, chez un greffier, puis chez un graveur, lui révèlent l'injustice et la brutalité.

A seize ans, il s'enfuit et, muni d'une lettre de recommandation, se présente à Madame de Warens, à Annecy.

Il se convertit au catholicisme et exerce divers emplois (de laquais, de précepteur).

Chez Madame de Warens, aux Charmettes (près de Chambéry), il étudie le latin, la musique et lit les philosophes.

C'est la période la plus heureuse de sa vie. En 1741, à Paris, il lit devant l'Académie des Sciences le projet d'une nouvelle notation musicale.

Secrétaire d'ambassade à Venise, il découvre l'admirable musique italienne.

Après une rupture avec l'ambassadeur qui lui doit ses appointements, Rousseau rentre à Paris ; il se lie avec une lingère, Thérèse Levasseur, dont il a des enfants, déposés à l'Hospice des Enfants-Trouvés.

Il donnera plusieurs explications de cette faute, dont le remords le poursuit.

En 1749, il rédige pour l'Encyclopédie les articles consacrés à la musique.

Rendant visite à Diderot emprisonné au donjon de Vincennes, il lit le sujet mis au concours par l'Académie de Dijon «Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les moeurs».

Il prend le contre-pied de la confiance que ses contemporains placent dans le progrès des «Lumières».

Le Discours sur les sciences et les arts est couronné en 1750.

Le 18 Octobre 1752, Le Devin du village, intermède musical en un acte représenté à Fontainebleau devant le roi, remporte un grand succès. L'ouvrage est repris à l'Opéra en 1753, mais la Lettre sur la musique française attire à l'auteur l'hostilité des milieux musicaux.

En 1754 paraît le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.

Rousseau réintègre la religion calviniste et la citoyenneté genevoise.

Il réplique à d'Alembert qui réprouve l'interdiction des théâtres à Genève (Lettre sur les spectacles). Rousseau se retire à l'Ermitage, près de Montmorency, chez Madame d'Épinay.

Il y écrit La Nouvelle Héloïse (publiée en 1761).

En 1762, la publication du Contrat social et de l'Émile est suivie de condamnations à Paris et à Genève. Commence une vie errante (en Angleterre, Rousseau est, un moment, l'hôte de David Hume (1766). Hanté par la crainte que sa mémoire ne soit calomniée et ses papiers détruits, il consacre quatre années (17661770) à la rédaction des Confessions.

Malgré la pensée d'un complot acharné à le perdre, il s'adonne à la botanique. De 1776 à 1778, il compose les Rêveries du promeneur solitaire.

En mai 1778, il accepte l'hospitalité du Marquis de Girardin à Ermenonville.

Il meurt le 2 Juillet. Soupçonné par les musiciens d'ignorer la musique pour en avoir écrit sans leur permission, condamné par l'archevêque de Paris pour avoir soutenu une foi qui se passe du témoignage humain, raillé par Voltaire, qui entend se réserver l'usage de l'irrespect, l'écrivain a raconté sa vie dans le souci de n'en rien dissimuler.

Le philosophe a tenu cette suite d'épreuves pour exemplaire de l'énigme humaine. 1.

GÉNÉALOGIE DU MAL Pour quiconque subit l'injustice, la trahison, la rupture d'amitié, le mal n'est-il pas une évidence ? Plus insoutenable encore, le mal que l'on commet : on reconnaît alors en soi l'étrange capacité de se rendre insensible aux autres hommes, mensonge et vanité.

Laver Dieu, ou la Providence, de la responsabilité du mal, telle a toujours été la tâche philosophique, de Platon à Leibniz. Or ceux qu'on appelle «les philosophes», en un siècle où le raffinement et l'esprit sont à leur comble, ne prennent plus cette peine ; ils répudient la métaphysique comme un discours vain et proposent de tourner l'attention vers les réels pouvoirs de l'homme civilisé, instruit, habile, vers les douceurs de la vie ; ils attendent du développement des sciences et des techniques un progrès humain en tous domaines.

A Rousseau, l'illumination s'impose : les modernes s'aveuglent, ils ont perdu les deux idées qui guidaient les Anciens : la cité et la nature. «Les anciens politiques parlaient sans cesse de moeurs et de vertu ; les nôtres ne parlent que de commerce et d'argent» (Discours sur les sciences et les arts). C'est qu'on se croit savant.

Comme Socrate, seul dans Athènes riche en esprits brillants, Rousseau professe l'ignorance philosophique ; les hommes de lettres qui faisaient grand cas de philosophie ne l'ont pas compris, ou l'ont trop bien compris. Sans prétendre atteindre à partir de témoignages passés ou présents un «état de nature» qui n'a peut-être jamais existé, il faut séparer ce que la nature a.

fait de l'homme et ce que l'homme a fait de lui-même en une histoire.

Les conversations, l'éclat des arts divisent cruellement l'homme ; ils ont leur réalité dans l'humiliation, l'exploitation, la misère morale.

Le prétendu perfectionnement est la source du mal. 2.

NATURE ET SOCIÉTÉ «Commençons donc par écarter tous les faits» : nul récit historique, nulle description de voyageur ne traite d'autres hommes que de civilisés.

Pour concevoir l'homme naturel, il faut considérer l'homme actuel, social, comme le produit artificiel d'une dénaturation.

«Homme de l'homme», il ne vit qu'hors de lui ; l'amour-propre, la «fureur de se distinguer» le mettent à distance de lui-même ; captivé par son reflet, «il ne vit que dans l'opinion des autres», qu'il recherche et hait tout à la fois.

Insociable sociabilité, dira Kant, lecteur de Rousseau.

Il n'y a pas d'extravagance qu'un philosophe parisien ne soutienne pour se rendre célèbre : dans la société, être, c'est être connu.

L'«homme de l'homme», sous l'aiguillon de l'amour-propre, ne sait pas ce qu'il aime, ni ce que véritablement il ressent ; il sait ce qui se fait, ce qu'il est bien vu de goûter et il imite.

Il «sait avant d'éprouver».

Les techniques et les métiers promettent la satisfaction des désirs effrénés qu'ils multiplient ; finalement, l'amour-propre ne poursuit son assouvissement impossible que dans le luxe qui corrompt tout, «le riche qui en jouit et le misérable qui le convoite». On distinguera l'homme naturel, tel que la réflexion l'isole des ajouts sociaux, ou tel que Rousseau le retrouve en soi, et l'homme d'un hypothétique état de nature.

La démarche de Rousseau consiste à restaurer l'homme naturel, en. »

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